Lettre de Laura à Josée di Stasio

Lettre de Laura à Josée di Stasio
Par Stéphanie Côté, Nutritionniste
Josée di Stasio a conquis le cœur et le ventre des petits et des grands au fil du temps. Voici d’ailleurs la lettre que ma fille lui a écrite en 2013.

En 2022, Josée di Stasio célébrait les 20 ans de son arrivée à la barre de la populaire émission de cuisine À la di Stasio. Un documentaire a été réalisé pour l’occasion. À juste titre, car Josée a conquis le cœur et le ventre des petits et des grands au fil du temps. Voici d’ailleurs la lettre que ma fille lui a écrite en 2013.

Bonjour Madame Josée,

Je m’appelle Laura et je vous écris pour vous parler de ma mère. Ma mère est nutritionniste. Son travail, c’est d’écrire et de parler d’alimentation, et aussi de goûter plein d’aliments. Avec ses amis du travail, elle parle souvent de nourriture et de cuisine. Je pense que c’est ce que veut dire « être passionné ». Elle nous en parle beaucoup à nous aussi. Nous, c’est mon petit frère et moi. On est contents qu’elle aime ça parce que c’est bon ce qu’on mange.

Ma mère dit que pour une maman ou un papa, c’est un défi de planifier et de préparer de bons repas pour leurs enfants tous les jours. Maman aime les défis. Ça l’air que ce n’est pas assez de penser aux soupers et aux lunchs. Elle voulait un plus gros défi. À moins qu’elle voulait juste que ce soit plus amusant? Je crois que c’est pour ça qu’elle a répondu « j’embarque » à son amie Julie qui lui a dit « es-tu game ? » de cuisiner toutes les recettes de votre livre qui s’appelle Pasta Etcetera.

Le défi a commencé quand c’était l’hiver. Je m’en souviens parce que c’était la fête de maman. Elle avait choisi une salade d’oranges et d’olives, et je trouvais ça drôle. C’était la première fois qu’elle voulait qu’on donne une note sur 10 à ce qu’on mangeait. J’ai dit infini+univers sur infini+univers pour lui faire plaisir. Mais, c’était bon pour vrai. J’adore les olives.

Cet été, maman a un peu oublié son défi. Elle a surtout oublié que le temps passe vite. Elle s’en est souvenue l’autre jour. Pour ne plus l’oublier, votre livre est toujours sur le comptoir. Ou à côté de son lit. Dedans, il y a plein de petits papiers mauves qui collent. Sur chaque papier, elle écrit la date et les personnes avec qui elle mange chaque recette.

Depuis que le temps passe trop vite, maman a besoin de mon aide. Je mets mon tablier et mon chapeau de chef, qui s’appelle une toque, pour cuisiner avec elle. Mon petit frère Benjamin aussi parce qu’il veut souvent faire comme moi. C’est un petit peu fatigant, mais maman dit que je l’inspire et c’est une qualité.

Je lis la recette pour maman parce que je suis en 2e année. J’écris aussi sur les petits papiers mauves. Benjamin est trop petit, mais il fait autre chose. Il brasse, il verse des ingrédients, il coupe quand ce n’est pas dangereux et il dit si la recette est comme la photo dans votre livre. Ah oui, on prend aussi des photos, alors on fait de belles assiettes. On aime ça avoir de belles assiettes avec du basilic, du persil ou du parmesan dessus. Maman dit qu’on mange aussi avec les yeux. J’ai expliqué à Benjamin que c’est une expression.

Depuis que le temps passe trop vite, on mange souvent des pâtes. Pasta, pasta, pasta… Pasta Etcetera! L’autre jour, pour pas qu’on se tanne, maman nous a demandé ce qu’on voulait manger d’autre. Benjamin a répondu du spaghetti et on a ri!

Le défi de maman est rendu notre défi à nous aussi. On choisit les recettes, on va à l’épicerie et on cuisine ensemble. L’autre jour, on est allé dans une épicerie italienne avec des fromages au plafond pour acheter des pâtes plus drôles. Il y en a des multicolores, des frisées, des carrées, des grosses, des minis, des « en formes bizarres ». Je n’en ai jamais vu autant. Il y avait aussi un monsieur qui nous a fait goûter à du prosciutto italien parce qu’il disait que c’était meilleur que du canadien.

Quand on cuisine italien, maman m’appelle La-ou-ra. C’est comme ça qu’on dit Laura en italien et je trouve ça beau.

Quand on est chef avec maman, on est content de manger. On n’aime pas toujours tout, mais ce n’est pas votre faute, c’est parce qu’on a des goûts d’enfants qui vont grandir.

Il nous reste à peu près 30 recettes à cocher avant le jour de l’An. « Cocher une recette », c’est rendu une expression pour dire qu’on va réussir. Comme des devoirs, sauf que c’est vraiment les devoirs les plus amusants que j’ai à faire!

Je voulais vous le dire parce que c’est une qualité d’être une inspiration.

Bye bye,

Laura

Mise à jour le 12 janvier 2024
Publiée originalement le 3 décembre 2013

Naître et grandir

Photo : Stéphanie Côté

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