Les contes sont de petits bijoux à raconter aux enfants. D’abord, ce sont les premiers classiques que les enfants peuvent découvrir, semant ainsi les premières graines de leur culture générale. Je parie qu’ils en entendront parler dès la garderie. Pourquoi ne pas commencer à les y initier lorsqu’ils sont tout petits, à la maison? D’autre part, les contes ont de tout temps été une façon pour les enfants de faire certains apprentissages. On y apprend des valeurs et des vérités de la vie.
Mon conte préféré est certainement le petit chaperon rouge. Je ne saurais dire pourquoi, mais cette histoire me plaît. Étant un peu collectionneuse, je me réjouis du nombre d’adaptations et de rééditions magnifiques que je peux ajouter à ma bibliothèque personnelle. Certaines sont de vraies petites œuvres d’art, avec pop-up et découpes.
Pour découvrir et faire découvrir le conte original de Perrault, j’adore le petit chaperon rouge de l’auteur et illustrateur Christian Roux. Mais attention, la fin du conte de Perrault n’est pas gaie : aucun bûcheron ne vient sauver la grand-mère et la fillette qui ont été dévorées par le loup!
Pour les tout-petits, on lui préfèrera donc une version qui se termine bien, comme cette version cartonnée joliment illustrée par Marianne Dubuc ou la version de Marianne Barcilon, un album grand format aux illustrations tendres et pleines d’humour.
Les contes faisant partie du patrimoine mondial, on ne compte plus les adaptations. Chaque auteur et illustrateur peut s’approprier un conte et faire l’histoire sienne. Une fois que l’enfant connaît le conte, on peut examiner différentes versions avec lui. Les enfants aiment la répétition et se sentent fiers de connaître l’histoire. On peut comparer les péripéties de deux versions, leur finale, les illustrations, la musicalité des textes, les formules qui reviennent... Avec une version sans texte, l’enfant peut raconter lui-même l’histoire (comme avec le chaperon rouge signé Adolfo Serra).
Par la suite, on peut aller plus loin en explorant les contes détournés. Dans un conte détourné, l’auteur fait plus que produire sa version de l’histoire, il la réinvente, il joue avec les codes. Et c’est parce qu’on connaît ces codes qu’on peut y prendre plaisir. Par exemple, dans Quel cafouillage!, Gianni Rodari met en scène un grand-père qui raconte le petit chaperon rouge à sa petite-fille, mais qui s’embrouille dans les péripéties et dans la couleur du chaperon, sa petite-fille le rappelant à l’ordre.
Trop souvent à mon goût, notre connaissance des contes est limitée à la version de Disney. Elles sont certes bonnes et souvent marquantes, mais elles ne devraient être qu’une version parmi d’autres et non devenir la version de référence. En faisant découvrir le conte original ou différentes versions à un enfant, on lui montre la diversité des points de vue. On peut, au fil du temps, lui expliquer ce qu’est un auteur, ce qu’est une adaptation, quel chemin a parcouru le conte pour nous parvenir.
Je vous encourage à explorer, à partir des contes préférés de votre maisonnée, les vôtres et ceux de votre enfant (la bibliothèque publique sera votre meilleure amie pour cela!). Et pourquoi ne pas continuer sur votre lancée en explorant, après les contes de fées, les contes de tous les pays? On en trouve des recueils extraordinaires en librairie!
Titres mentionnés
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Le Petit Chaperon rouge, Charles Perrault, illustrations de Christian Roux, Seuil jeunesse, 2007.
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Le Petit Chaperon rouge, Orianne Lallemand, illustrations de Marianne Dubuc, Casterman, 2012.
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Le Petit Chaperon rouge, Marianne Barcilon, Éditions Lito, 2010.
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Chaperon rouge, Adolfo Serra, Actes Sud junior, 2011.
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Quel cafouillage?, Gianni Rodari, illustrations de Alessandro Sanna, Kaléidoscope, 2005.
23 mai 2013