Faire son deuil

Faire son deuil
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
« Pendant que tout le monde accueille novembre, on reste seul avec son grand vide. » Josée Bournival s’ouvre et parle du deuil périnatal.

À la mi-octobre, c’était la journée de sensibilisation au deuil périnatal. À cette occasion, on tente de faire comprendre à la population ce que vivent les parents traversant l’épreuve de la fausse couche ou la perte d’un enfant dans sa première année de vie. Pendant quelques jours, tous les médias attirent notre attention sur cette réalité.

J’ai délibérément attendu la fin du mois pour écrire sur le sujet. Parce que la perte d’un bébé, ça vous colle aux entrailles très longtemps. Longtemps après que la journée du deuil périnatal soit passée. Longtemps après que l’entourage commence à penser aux cadeaux de Noël. Longtemps…

Je le sais parce que j’ai perdu un bébé. Ça fait 7 ans. J’y pense encore. Avec plus de détachement, mais encore beaucoup d’émotion.

Pendant que tout le monde accueille novembre, que les lieux publics s’habillent de couleurs chatoyantes pour le temps des fêtes, que les chansons joyeuses envahissent les centres commerciaux; on reste seul avec son grand vide. Parce que dans les derniers mois, on avait imaginé le premier Noël avec bébé. Jamais on n’avait pensé qu’il n’y serait pas…

Parfois, on a la chance, comme moi, qu’un autre bébé se pointe le bout du nez rapidement. Pour certains, cette chance ne revient jamais.

Sur les fils d’actualité, on s’échange des recettes pour recevoir la parenté, on critique la météo, on parle de la pose prochaine des pneus d’hiver. Tout ça est sans saveur parce que bébé n’y est pas.

Le monde continue de tourner… la fausse couche ou la mort de notre enfant perd de l’importance. Autour de soi, on discute d’autres choses. On rit.

Si vous traversez ce défi horrible, je suis de tout cœur avec vous. Je sais que vous pleurez souvent en cachette. Je sais que vous faites des efforts pour « passer à autre chose » sans y parvenir encore. Je vous serre dans mes bras.

Et si quelqu’un de votre entourage a vécu pareil cauchemar cette année, je vous invite à aborder la question avec lui ou elle. Parce que ça fait du bien de sentir que les gens n’oublient pas.

 

29 octobre 2019

Naître et grandir

Photo : GettyImages/KatarzynaBialasiewicz

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