Parfois, je l’avoue, j’ai eu envie de lui dire : « Calme-toi avec ton anxiété. » Mais j’ai compris qu’elle était bien réelle et que de l’ignorer ou d’en minimiser l’impact n’était pas la solution.Parfois, je l’avoue, j’ai eu envie de lui dire : « Calme-toi avec ton anxiété. »
Après tout, de « vraies » épreuves, il va devoir en surmonter pas mal plus dans quelques années; alors aussi bien qu’il s’endurcisse dès maintenant!
Mais, j’ai compris que son anxiété était bien réelle et que de l’ignorer ou d’en minimiser l’impact n’était pas la solution.
Les manifestations
Bien qu’il soit normal pour un enfant comme pour un adulte de ressentir de l’anxiété (devant l’inconnu ou à l’approche d’une situation qui nous effraie plus particulièrement), ma conjointe et moi nous sommes rendu compte que celle ressentie par notre grand garçon commençait à être plus importante et à lui nuire.
Rien n’était perceptible de jour. Mais, le soir venu, dans son lit, il pouvait pleurer et se faire énormément de soucis pour plusieurs choses : une fête d’amis le lendemain, un garçon qui l’avait taquiné à l’arrêt d’autobus, une sortie spéciale avec nous, etc.
De temps en temps, il lui arrivait de développer des tics comme faire de petits sons avec sa bouche lorsqu’il était passif ou se gratter la tête, toujours au même endroit, jusqu’à en faire des plaies.
Verbaliser
Notre garçon se confie beaucoup à nous et s’ouvre énormément sur ses sentiments. Il est capable de nous expliquer exactement comment il se sent et de mettre des mots sur ce qu’il vit à l’intérieur : « Mon cœur bat vite, j’ai chaud, je ne me sens pas bien parce que ça me serre en dedans, etc. »
Nous l’avons toujours encouragé à le faire et je crois que ce fut la meilleure chose pour tous. Pour que ça fonctionne, il faut cependant être prêts à l’écouter en tout temps, à accueillir ses craintes et ses émotions, même si elles nous semblent parfois moins justifiées, voire répétitives.
Aller chercher de l’aide
Je nous considère comme des parents bien outillés. Notre enfant a développé une belle confiance en lui, nous avons tissé des liens très forts et même si son petit frère a des besoins particuliers, nous avons toujours bien géré la situation et avons réussi à ce que cela n’ait pas trop d’impact sur lui.
Malgré cela, nous n’étions pas toujours certains d’agir adéquatement, nous n’avions pas les résultats escomptés aussi rapidement que souhaité et nous tenions à l’aider pour qu’il puisse se sentir mieux. C’est là où nous avons décidé de faire appel au CLSC afin de voir une psychoéducatrice.
Après quelques mois d’attente, nous l’avons rencontrée à son bureau et elle est aussi venue à la maison. Nous étions parfois tous ensemble alors que d’autres fois, elle partait avec mon garçon.
Elle nous a drôlement aidés!
Appliquer les notions
Premièrement, elle nous a rassurés au sujet de nos interventions en nous confirmant que nous faisions plusieurs choses de bien (fiou!).
Puis, elle a réussi à discuter avec notre fils et à développer des moyens pour qu’il se recentre et puisse retrouver un « calme intérieur » en situation de stress, donc des trucs que nous répétons maintenant avec lui.
Même si l’anxiété ne disparaît pas du jour au lendemain, il y a toutefois possibilité d’accompagner notre enfant et de l’aider à la gérer adéquatement.
Et la clé dans tout ça demeure de parler… Et d’écouter!
19 juillet 2017
Photo : GettyImages/laflor