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L’enquête Grandir au Québec permettra d’en savoir plus sur le développement des enfants québécois.
30 mars 2021 | L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) lance une grande étude sur le développement et le bien-être des enfants intitulée Grandir au Québec. Cette enquête longitudinale permettra de déterminer quels impacts auront les changements de société des dernières années sur les enfants.
Il s’agit en fait de la deuxième édition de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ) menée auprès de milliers d’enfants nés en 1997 et 1998. L’ELDEQ a débouché sur plusieurs constats intéressants. Par exemple, les chercheurs ont pu démontrer l’importance du soutien social pour les parents avec de jeunes enfants et son impact sur le développement et la préparation à l’école.
« L’ELDEQ nous a aussi permis d’observer que la lecture à l’enfant par un adulte de la maison avant l’âge de 3 ans était un facteur déterminant dans la compréhension du vocabulaire plus tard », explique Nancy Illick, coordonnatrice du programme d’enquêtes longitudinales de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Les bienfaits des services de garde éducatif à l’enfance a également été mis en évidence.
Or, depuis 1998, les choses ont bien changé, souligne-t-elle. En effet, les années 2000 ont vu l’apparition du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) et le développement du réseau des services de garde. La diversité culturelle est aussi plus grande aujourd’hui dans la société québécoise. De plus, l’implication plus importante des pères et l’arrivée nombreuse des mères sur le marché du travail ont modifié la dynamique familiale. Cela fait en sorte que les enfants grandissent dans un milieu différent de celui d’il y a 20 ans.
L’enquête Grandir au Québec permettra donc d’étudier plus en profondeur certains de ces thèmes. « Nous allons nous pencher davantage sur l’engagement paternel, la prise du congé parental, la conciliation famille-travail et l’utilisation des services périnataux », mentionne Nancy Illick. L’étude s’attardera aussi à plusieurs facettes de la vie des enfants comme le sommeil, l’entrée à l’école, les relations avec les autres enfants et les écrans. Par ailleurs, dans l’ELDEQ, l’utilisation des écrans était analysée seulement pendant l’adolescence. Cette fois, les chercheurs s’intéresseront à l’utilisation des écrans par les parents dès la naissance et à l’exposition des enfants dès 2 ans et demi.
La recrutement des familles participantes
L’ISQ prévoit recruter au moins 4 000 bébés nés entre le 1er octobre 2020 et le 30 septembre 2021. Les enfants seront suivis jusqu’à l’âge adulte. Les familles sont choisies au hasard à la grandeur de la province, mais d’une façon proportionnelle au nombre de naissances dans chacune des régions. « Nous voulons vraiment des familles de tous les milieux socioéconomiques et culturels qui vivent autant dans les régions urbaines que rurales », souligne Nancy Illick. La participation à l’enquête se fait toutefois sur une base volontaire.
Les parents recrutés par l’ISQ recevront une lettre pour les informer et seront ensuite contactés par téléphone. À partir de l’âge de 5 mois et pendant toute la petite enfance, la famille sera rencontrée une fois par année. Lors de l’entrée à l’école primaire, ces rencontres auront lieu tous les 2 ans.
Lors des entrevues, l’ISQ posera des questions aux parents sur l’enfant, sa famille, son environnement et sur le service de garde qu’il fréquente. Les deux parents auront aussi chacun un questionnaire à remplir. « À partir de 2 ans et demi, l’enfant participera à des activités amusantes avec l’intervieweuse, ce qui nous permettra de mieux voir où il en est dans son développement », ajoute Nancy Illick. L’ISQ établira également des liens avec différents ministères et organismes pour avoir accès aux données administratives de l’enfant, mais toujours avec le consentement du parent.
Une enquête sur fond de pandémie
L’enquête devait démarrer l’an dernier, mais l’arrivée de la COVID-19 a mis le projet sur la glace. Bien qu’il puisse maintenant aller de l’avant, la pandémie en modifiera le déroulement. « Nous aimerions vraiment aller rencontrer les familles en personne, mais ce n’est pas possible cette année, déplore Nancy Illick. Nous ferons donc des entrevues téléphoniques ou des rencontres en vidéoconférence. Toutefois, dès le moment où les enfants auront 1 an et demi, nous pensons aller les voir en personne. »
Bien que l’étude ne porte pas sur la pandémie, l’ISQ a ajouté plusieurs questions à l’enquête pour savoir comment les familles ont vécu la crise et les répercussions qu’elle a eues sur leur niveau de stress, sur leur travail ou sur la grossesse et l’accouchement. « Nous voulons voir comment ces événements ont pu influencer leurs pratiques parentales et le développement des enfants », mentionne Nancy Illick.
L’étude Grandir au Québec est réalisée grâce au soutien financier de la Fondation Lucie et André Chagnon*, du ministère de la Santé et des Services sociaux, du ministère de l’Éducation, de l’ISQ, du ministère de la Famille, du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale ainsi que du Conseil de gestion de l’assurance parentale. Des dizaines de chercheurs-experts des domaines d’intérêt pour le développement des jeunes enfants collaborent à l’étude.
Pour en savoir plus : ISQ et YouTube
Kathleen Couillard – Naître et grandir
*Naître et grandir est financé par la Fondation Lucie et André Chagnon.
Photo : GettyImages/Tassii