COVID-19: davantage de difficultés en lecture et en écriture au primaire

COVID-19: davantage de difficultés en lecture et en écriture au primaire
COVID-19: davantage de difficultés en lecture et en écriture au primaire

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COVID-19 : des enseignants au primaire signalent que leurs élèves ont plus de difficultés en lecture et en écriture en raison de la pandémie.

2 mars 2021 | La fermeture des écoles au printemps dernier et l’école en ligne durant la première vague de la pandémie ont entraîné des retards en lecture et en écriture chez des élèves du primaire. C’est ce qui ressort d’une étude menée par une équipe de chercheuses du Département d’éducation et formation spécialisée de l’UQAM.

L’enquête dirigée par l’équipe de recherche Apprenants en difficulté et littéracie (ADEL) de l’UQAM a été réalisée en ligne entre le 8 janvier et le 10 février dernier auprès de 175 enseignant.e.s du primaire provenant de partout au Québec. Elle visait à connaître leur point de vue sur les compétences en lecture et en écriture de leurs élèves en contexte de pandémie depuis septembre 2020.

La majorité des enseignant.e.s (77 %) ayant participé à l’enquête comptent plus de 11 années d’expérience.

Selon les résultats, 78 % des enseignant.e.s ayant répondu au sondage indiquent que leurs élèves sont arrivés en classe en septembre dernier avec des habiletés plus faibles en lecture que celles des années passées lors de la rentrée. Un peu plus de 70 % disent que leurs élèves étaient plus faibles aussi en écriture cet automne comparativement aux élèves des années précédentes.

De plus, environ 70 % des enseignant.e.s indiquent passer plus de temps à enseigner la lecture et l’écriture et se montrent plus inquiets que d’habitude pour la réussite de leurs élèves dans ces deux matières.

Les compétences les plus touchées

Parmi les composantes de la lecture qui font l’objet d’inquiétudes, 62 % des répondant.e.s mentionnent la fluidité en lecture et la compréhension de longs textes. Pour expliquer ces résultats, les chercheuses formulent notamment l’hypothèse selon laquelle les élèves peuvent avoir manqué d’occasions de lire régulièrement pour maintenir leur aisance à lire. Elles rappellent d’ailleurs que les bibliothèques et les librairies ont été fermées pendant plusieurs semaines au printemps dernier.

En ce qui concerne les composantes en écriture qui sont une source d’inquiétudes pour la majorité des élèves, 65 % des enseignant.e.s indiquent l’orthographe grammaticale; 64 %, l’orthographe lexicale et 57 %, la syntaxe. Les chercheuses signalent dans leur rapport que ces composantes nécessitent un enseignement spécifique et régulier de même qu’un travail rigoureux et soutenu notamment en analyse de phrases. Elles se demandent si le contexte de pandémie et l’école à distance ont réduit le temps accordé à ces enseignements. Ce qui pourrait avoir fait en sorte que les élèves ont moins écrit de textes pour faire leurs apprentissages.

Besoin de soutien et de personnel qualifié

L’enquête met aussi en lumière les besoins pressants du personnel enseignant pour obtenir plus de soutien. Près de 70 % affirment ne pas recevoir le soutien nécessaire de la part de leur centre de services scolaire pour les aider à enseigner. Parmi les exemples de soutien souhaité le plus souvent, les répondant.e.s mentionnent vouloir :

  • plus de services orthopédagogiques;
  • du soutien en classe pour faire des sous-groupes de lecture et d’écriture;
  • de meilleurs livres et du matériel plus intéressant;
  • le soutien d’une ressource spécialisée en difficultés de comportement;
  • plus de temps d’enseignement de qualité en lecture et en écriture.

À la lumière de ces résultats, les chercheuses concluent que « le Québec nécessite plus que jamais des enseignantes et enseignants qualifiés ayant une formation initiale complète et rigoureuse, et auxquels on offre des possibilités de formation continue assurée aussi par des experts, notamment en didactique de la lecture et de l’écriture. »

Elles estiment aussi que des mesures de soutien et de rattrapage devront être entreprises rapidement pour éviter que les inquiétudes rapportées dans leur enquête deviennent des difficultés confirmées pouvant se maintenir dans le cheminement scolaire de ces élèves.

Pour en savoir plus : Le point de vue des enseignantes et des enseignants du primaire sur la compétence à lire et à écrire de leurs élèves en contexte pandémique depuis septembre 2020

 

Julie Leduc – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/ake1150sb

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