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Les sages-femmes pourront prescrire et administrer davantage de médicaments dans le cadre de leur pratique.
17 février 2021 | À partir du 1er mars prochain, les sages-femmes pourront prescrire et administrer davantage de médicaments dans le cadre de leur pratique. Ce changement réglementaire permettra plus de flexibilité dans le suivi des femmes enceintes.
Ce nouveau règlement aura un impact important sur la pratique des sages-femmes. « On passe d’une cinquantaine de médicaments à plus d’une centaine qui sera autorisée », se réjouit Julie Pelletier, présidente de l’Ordre des sages-femmes.
Les changements sont importants en particulier pour les antibiotiques. Cela permettra aux sages-femmes d’agir directement pour le traitement des infections urinaires et des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).
Selon Julie Pelletier, cela simplifiera le suivi de plusieurs femmes enceintes. « Avec l’ancien règlement, une femme avait parfois à consulter plusieurs professionnels de la santé pour recevoir le traitement optimal, souligne la sage-femme. Par exemple, il est recommandé de traiter préventivement une femme enceinte porteuse de l’herpès quelques semaines avant l’accouchement. Avant, elle devait passer par un médecin alors qu’elle pourra maintenant avoir sa prescription directement de sa sage-femme. »
Vaccins et contraception aussi
« Tous les vaccins font maintenant partie des médicaments pouvant être prescrits par les sages-femmes, ajoute la présidente de l’ordre. Avant, il était seulement possible de vacciner les femmes enceintes contre la rubéole et le nouveau-né contre l’hépatite B. »
Enfin, les sages-femmes auront la latitude pour amorcer la contraception après l’accouchement. « Les femmes auront ainsi une période de sursis pour trouver un médecin qui leur prescrira la contraception à long terme, car elles pourront recevoir une première plaquette de contraceptifs oraux si c’est l’option qu’elles souhaitent. Elles pourront aussi obtenir la prescription d’un stérilet. »
Une pratique simplifiée
« Le nouveau règlement permet aux sages-femmes de prescrire selon une formule utilisant des classes de médicaments, explique Julie Pelletier. Elles pourront ainsi adapter plus facilement leur pratique en fonction des recommandations en vigueur. » En effet, si un nouveau traitement fait partie de l’une des classes mentionnées dans le règlement et qu’il est pertinent à la pratique sage-femme, elles pourront maintenant s’en servir.
Selon la Loi sur les sages-femmes, c’est l’Office des professions qui dresse la liste des médicaments qu’une sage-femme peut prescrire et administrer à ses patientes. Jusqu’à maintenant, il s’agissait d’une liste bien précise qui mentionnait les spécifications et conditions d’utilisation de chacun.
Cette situation était problématique lorsqu’un nouveau médicament arrivait sur le marché ou que les recommandations changeaient, comme c’est souvent le cas en obstétrique. Les sages-femmes n’avaient alors d’autres choix que d’avoir recours à un médecin pour que leur cliente puisse recevoir la prescription dont elles avaient besoin.
Une formation pour les sages-femmes
Le processus qui aura mené à l’adoption du règlement aura pris 5 ans. « Ce règlement devait être adopté et approuvé par l’Office des professions, après consultation de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux, du Collège des médecins et de l’Ordre des pharmaciens, raconte Julie Pelletier. Beaucoup de travail de collaboration avec nos collègues des autres ordres a été nécessaire pour identifier les classes de médicaments pertinentes. Ce processus a duré environ 2 ans. » Par la suite, le projet a été déposé à l’Office des professions.
D’ici sa mise en application le 1er mars prochain, les sages-femmes devront avoir suivi une formation obligatoire pour conserver leur droit de pratique. « Dans la formation de base des sages-femmes, ces médicaments sont déjà abordés, remarque la présidente de l’ordre. De plus, ce sont des médicaments qu’elles connaissent en raison de leur collaboration avec les médecins et des transferts de soins. Il y a toutefois une différence entre les connaître et être responsable de leur prescription et de leur administration. » Les sages-femmes doivent donc faire des lectures et s’inscrire à la formation qui se donne en ligne.
Sources : Ordre des sages-femmes du Québec, Gazette officielle du Québec, Loi sur les sages-femmes
Kathleen Couillard – Naître et grandir
Photo : GettyImages/Courtney Hale