COVID-19: plusieurs médecins réclament un retour en classe le 11 janvier

COVID-19: plusieurs médecins réclament un retour en classe le 11 janvier
COVID-19: plusieurs médecins réclament un retour en classe le 11 janvier

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COVID-19 : des médecins réclament la réouverture complète des écoles dès le 11 janvier.

6 janvier 2021 | Les mesures supplémentaires du gouvernement Legault pour freiner la pandémie ne sont pas encore annoncées, mais déjà plusieurs médecins militent pour la réouverture complète des écoles primaires et secondaires le 11 janvier. Des pédiatres autant que des omnipraticiens, des médecins d’urgence, des chirurgiens et des pédopsychiatres s’inquiètent des effets négatifs d’une fermeture prolongée des écoles sur les enfants.

Hier, l’Association des pédiatres du Québec a envoyé une lettre au premier ministre François Legault, au ministre de l’Éducation, Jean-François, et au directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, les pressant d’ouvrir les écoles le 11 janvier pour le bien-être des enfants. Aujourd’hui, c’est au tour d’un groupe de plus de 100 médecins de différentes spécialités d’appuyer cette demande.

Dans une lettre ouverte publiée ce matin, les médecins signataires soutiennent que « garder les écoles ouvertes, peu importe la situation épidémiologique, semble éthiquement et scientifiquement la meilleure décision. » Ils justifient leur demande de garder les écoles ouvertes en mentionnant notamment qu’il manque de preuve pour démontrer que leur fermeture est une mesure efficace pour contrôler le coronavirus.

Peu de risque à l’école

Selon l’auteure principale de la lettre, la Dre Catherine Dea, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive, les écoles sont des milieux relativement peu à risque de transmission de la COVID-19 comparativement à d’autres milieux. La preuve : la fermeture des écoles depuis trois semaines n’a pas permis de faire baisser le nombre d’infections quotidiennes au Québec. Oui, il y a de la transmission dans les écoles, reconnaît-elle avec les médecins qui ont co-signé la lettre, mais « des études à l’international tendent à montrer que les cas liés aux écoles sont peu associés aux cas sévères de COVID-19 (hospitalisations et décès), ceux qui nous intéressent réellement. » Comme les pédiatres l’ont souligné hier dans leur lettre, le groupe de médecins précise aussi dans la leur que la grande majorité des éclosions dans les milieux scolaires comptent 5 cas et moins.

Les signataires donnent deux explications pour démontrer pourquoi les écoles sont des milieux à faible risque. « D’une part, les enfants, surtout les plus jeunes, sont moins atteints par la COVID-19 que les adultes. Ils font des symptômes plus légers et de plus courte durée, ce qui expliquerait qu’ils transmettent moins le virus que les adultes. D’autre part, les écoles sont des milieux où l’identification des cas et l’intervention auprès des contacts sont faites très rapidement (souvent en moins de 24h). »

Les risques liés à la fermeture des écoles

Dans sa lettre d’hier, l’Association des pédiatres du Québec a aussi demandé au gouvernement Legault de réévaluer « la pertinence de confiner le sport pour les jeunes chez qui on note une augmentation alarmante des signes de détresse psychologique et de problèmes de santé mentale ».

Les conséquences négatives de la fermeture des écoles sur les enfants sont par ailleurs bien démontrées, ajoutent les médecins signataires. En plus de la hausse anticipée des échecs et du décrochage scolaire, la fermeture des écoles nuit au développement socioaffectif des enfants et à leur santé mentale. « Depuis le début de la pandémie, les consultations médicales sont en grande augmentation pour des troubles anxio-dépressifs chez les adolescents, indiquent les signataires. La littérature montre que plus l’isolement social est long, plus les impacts sur la santé mentale des jeunes sont graves et durables. »

Ils font également ressortir que la fermeture des écoles est associée à des situations plus à risque de violence à la maison et à une baisse importante des signalements à la DPJ par les intervenants scolaires.

Des idées pour rendre les écoles plus sécuritaires

Des mesures sont toutefois proposées pour améliorer la situation dans les écoles et réduire les risques de propagation du virus. La lettre du groupe de médecins précise que : « Par exemple, on pourrait recommander le port du masque en classe pour les enfants vivant avec une personne vulnérable (ex. : un aîné, une personne avec maladie chronique). On pourrait aussi encourager le plus possible les enseignants à sortir dehors avec les groupes-classes, pour des activités sportives et éducatives, même en plein hiver. Ce serait gagnant pour faire bouger davantage nos enfants tout en limitant les contacts dans les classes. »

Les signataires ajoutent qu’il serait également souhaitable d’améliorer la ventilation dans les écoles, « vu la contribution des aérosols qui est plus grande que ce qu’on pensait initialement. »

Le premier ministre François Legault va annoncer aujourd’hui à 17h les mesures supplémentaires qui seront imposées au Québécois pour ralentir la progression de la pandémie. Il envisagerait notamment de retarder d’une semaine le retour en classe des élèves du primaire et de deux semaines le retour au secondaire.

Sources : Journal de Montréal, Le Devoir

 

Julie Leduc – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/FatCamera

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