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La pandémie de COVID-19 a mené à la mise en place de mesures qui affectent le déroulement de l’accouchement. Tour d’horizon.
23 septembre 2020 | La pandémie de COVID-19 a bouleversé nos habitudes et les femmes enceintes sont particulièrement touchées par les changements mis en place. Comment les mesures en place dans les établissements de santé affectent-elles le déroulement de leur accouchement?
Les précautions prises par les hôpitaux pour diminuer la transmission du virus de la COVID-19 varient beaucoup d’un établissement à l’autre. Des hôpitaux ont assoupli certaines mesures depuis le déconfinement alors que d’autres les maintiennent en vigueur. Un petit tour des centres hospitaliers permet toutefois de faire ressortir certaines directives courantes.
Dépistage de la COVID-19 à l’arrivée
Dans la plupart des hôpitaux, la mère qui va accoucher doit passer un test de dépistage de la COVID-19 à son arrivée. C’est notamment le cas du CHU Sainte-Justine et du CHU de Québec. Selon le résultat, des précautions supplémentaires pourraient être prises. Par ailleurs, dans certains hôpitaux, la mère qui reçoit un diagnostic de COVID-19 pourrait également être transférée dans un établissement désigné pour l’accouchement.
Présence du père ou d’une personne significative
Depuis quelques mois, la grande majorité des hôpitaux permettent la présence d’une personne significative auprès de la mère pendant le travail. Dans certains établissements, comme le CHU de Sherbrooke ou l’Hôpital général juif de Montréal, l’accompagnateur doit toutefois attendre à l’extérieur pendant l’évaluation de la femme enceinte. Il pourra ensuite la rejoindre lorsqu’elle aura été admise dans une chambre.
Par ailleurs, dans quelques hôpitaux, comme le Centre universitaire de santé McGill, la personne qui accompagne la mère sera admise à condition de ne pas présenter de symptômes et de ne pas avoir été exposée à la COVID-19. Au CHU de Québec, on permet à un conjoint avec des symptômes ou un diagnostic de COVID-19 d’être présent, mais seulement s’il demeure isolé avec la mère en travail et qu’il suit les règles établies par l’hôpital. Au CHU de Sherbrooke, un iPad sera fourni à la mère pour l’utilisation de technologie vidéo si l’accompagnateur ne peut être présent.
L’information concernant les mesures mises en place dans les hôpitaux n’est pas toujours facile à trouver sur Internet. L’Association des accompagnantes à la naissance, le Regroupement Naissance-Renaissance et le groupe Maman ont donc développé un site, accoucherenpandemie.ca, qui tente de regrouper ces renseignements pour les différentes régions du Québec. |
Port du masque
En arrivant au CHU de Québec et au CHU Sainte-Justine, la mère en travail doit porter un masque. Selon son état de santé et le résultat de son test de dépistage, une infirmière déterminera si le port du masque est nécessaire pendant l’accouchement.
À l’Hôpital général juif et au CHU Sainte-Justine, l’accompagnateur doit porter le masque en tout temps.
Interdiction de circuler
Certains hôpitaux interdisent à la mère et à son accompagnateur de circuler dans l’établissement et ceux-ci sont confinés dans leur chambre. C’est notamment le cas du CHU de Sherbrooke et du CHU Sainte-Justine. Au CHU de Québec, seuls les parents porteurs de la COVID-19 ou présentant des symptômes sont confinés à la chambre.
Au Centre universitaire de santé McGill, c’est l’accompagnateur de la mère qui doit demeurer dans la chambre pendant tout le séjour. De plus, à l’Hôpital général juif, si celui-ci quitte la chambre, il ne sera pas autorisé à y revenir. L’établissement fournit par ailleurs un repas à cette personne. Le CHU de Sherbrooke permet pour sa part à l’accompagnateur de sortir pour aller chercher un repas à la cafétéria de l’hôpital.
Pas de visiteurs
Plusieurs établissements ne permettent toujours pas de recevoir de visiteurs pendant le séjour. C’est le cas notamment au CHU de Sherbrooke et au CHU Sainte-Justine.
Qu’en est-il des accompagnantes à la naissance?
Selon un document du ministère de la Santé et des Services sociaux mis à jour en juillet dernier, une deuxième personne significative pourrait être présente à l’accouchement. Cette directive ouvrait en théorie la porte au retour des accompagnantes à la naissance dans les hôpitaux.
Dans les faits, c’est beaucoup l’attitude de l’établissement face à l’accompagnement en général qui détermine si leur présence est possible ou non, selon la présidente de l’Association québécoise des accompagnantes à la naissance, Annick Bourbonnais. « La réglementation suggère que c’est à la discrétion des établissements d’appliquer la directive du MSSS à leur façon », précise-t-elle. Plusieurs hôpitaux considèrent les accompagnantes comme des visiteurs et ne tiennent pas compte du fait qu’il s’agit de professionnelles formées pour accompagner les femmes en travail, ajoute-t-elle.
Très peu d’hôpitaux acceptent donc les accompagnantes actuellement. Par exemple, au Centre universitaire de santé McGill et au CHU de Sherbrooke, les femmes en travail ne peuvent pas être accompagnées par une personne supplémentaire, mis à part leur partenaire. Selon Annick Bourbonnais, des femmes choisissent de changer d’établissement pour pouvoir avoir recours aux services de leur accompagnante. Pour les autres, il est possible d’être accompagnée virtuellement par vidéoconférence ou par téléphone. « Cela fonctionne, mais ce n’est pas optimal bien sûr, précise l’accompagnante. Par exemple, on ne peut pas faire de massage à la mère. » De plus, elles ne peuvent pas apporter leur aide aux équipes médicales qui sont pourtant débordées dans plusieurs établissements.
Sources : MSSS, CIUSSS de l’Estrie, CHU de Québec – Université Laval, CHU de Québec – Université Laval, Centre universitaire de santé McGill, CHU Sainte-Justine et CIUSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
Kathleen Couillard – Naître et grandir
Photo : GettyImages/RapidEye