Quand les deux parents travaillent la nuit

Quand les deux parents travaillent la nuit
Quand les deux parents travaillent la nuit

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Les deux parents de Christopher, 5 ans, travaillent de nuit. Comment s’organisent-ils et à quoi ressemble leur quotidien?

3 avril 2018 | Lorsqu’on demande à Christopher ce que font ses parents quand il est à l’école, il répond simplement : « Ils dorment, mais quand moi je dors, eux, ils travaillent. » Rien de plus normal pour ce petit garçon de 5 ans dont les deux parents travaillent de nuit.

Les horaires de travail des parents de Christopher ressemblent à un casse-tête qu’ils doivent accorder avec leur vie de famille. Amélie Brouillette et son conjoint Keven Adams travaillent tous les deux pour des services essentiels. Amélie est répartitrice pour le Centre de communication santé de la Mauricie et du Centre-du-Québec et Keven est paramédic (ambulancier).

La petite famille qui vit à Louiseville n’a pas de garderie 24 heures à proximité de chez eux. Sans un solide réseau prêt à aider, l’un des deux parents aurait donc dû quitter son travail de nuit. « Quand je pars travailler à 23 h 15, mon beau-père arrive chez nous pour passer la nuit avec Christopher jusqu’à ce que mon conjoint rentre à 5 h 30 », explique Amélie. Et c’est comme ça tous les soirs de la semaine.

L’importance des rituels

Le papa et la maman de Christopher ont chacun créé de petits moments privilégiés pour profiter du temps passé avec leur fils. C’est papa qui s’occupe de la routine du matin et qui sort dehors pour jouer au ballon ou dans les bancs de neige avec Christopher avant qu’il prenne l’autobus scolaire.

Après l’école, c’est maman qui prend le relais jusqu’au coucher. « On a un code secret : Christopher allume une veilleuse avant de s’endormir et quand je me lève pour travailler, je viens le recouvrir et j’éteins la lumière. Comme ça, s’il se réveille sans la lumière, il sait que je suis partie et que c’est grand-papa qui est là », raconte Amélie.

S’adapter à un mode de vie différent

Pour Keven et Amélie, les matins ressemblent à des soirs. « Je rentre vers 8 h 30 et c’est notre moment de couple. On déjeune ensemble, on écoute nos séries et on se couche vers 10 h 30 pour se relever vers 15 h 30. Mon conjoint part ensuite travailler à 16 h 30 », explique Amélie. Ils profitent de leurs jours de congé en semaine pour aller au restaurant ou faire des courses.

Pendant les journées pédagogiques ou durant la semaine de relâche, les activités familiales passent souvent avant le sommeil. « On n’a pas dormi, mais ce n’est pas grave, car c’est la journée qu’on peut avoir avec Christopher pour faire une activité alors on la fait, fatigués ou pas. »

Quand la fatigue est trop forte, Christopher est compréhensif et joue dans ses affaires pendant que ses parents se reposent.

Ce n’est pas toujours facile pour l’entourage d’Amélie et de Keven de comprendre leur mode de vie. « Pour mon père, ça n’a pas d’allure que je n’éteigne pas mon cellulaire quand je dors la journée, mais j’ai un enfant à l’école, je dois rester joignable », raconte Amélie. « La coiffeuse ou le dentiste ne me prendront pas non plus à 3 heures du matin quand je serai réveillée. » Et si les deux parents vivent dans un « état de fatigue perpétuelle », ils participent aux activités familiales autant qu’ils le peuvent. « C’est sûr que dans les partys de Noël, quand il est 21 h, on a les yeux petits et on bâille », illustre Amélie.

Malgré ce quotidien hors normes, Amélie et son conjoint sont heureux de ce mode de vie. « On n’a jamais voulu changer de métier, car c’est notre passion donc ni l’un ni l’autre on se verrait faire autre chose. »

 

Claire Briffault – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : Amélie Brouillette

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