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Regarder beaucoup la télévision à 2 ans aurait des impacts négatifs à l’adolescence, selon une étude de l’Université de Montréal.
8 mars 2018 | Les tout-petits qui regardent beaucoup la télévision à 2 ans seraient plus à risque d’adopter de mauvaises habitudes alimentaires et de moins s’engager dans leurs études à l’adolescence, selon une étude de l’Université de Montréal.
Chaque heure devant la télévision qui dépasse la limite recommandée par les pédiatres à l’âge de 2 ans serait associée à de mauvaises habitudes de vie à 13 ans, soit : une hausse de 8 % du risque de consommer des aliments malsains (frites, boissons gazeuses et énergisantes, plats préparés, etc.) ainsi qu’une augmentation de 13 % de l’indice de masse corporelle (IMC).
Par ailleurs, chaque heure de visionnement supplémentaire serait aussi associée à une baisse de la prise du petit-déjeuner les jours d’école (10 %) et de l’engagement scolaire qui se traduit par de moins grands efforts fournis en secondaire 1 (5 %).
Rappelons que la Société canadienne de pédiatrie recommande que les enfants de 2 à 4 ans ne passent pas plus de 1 heure par jour devant un écran. Pour les enfants de plus de 4 ans, le temps d’écran devrait être limité à 2 heures par jour.
Selon les auteures de l’étude, les impacts négatifs s’expliqueraient par le fait que regarder la télévision est un divertissement sédentaire qui n’exige pas d’effort physique ou mental soutenu. Les enfants qui regardent beaucoup la télévision en bas âge auraient donc tendance ensuite à privilégier les activités sans effort physique et seraient moins enclins à s’investir dans des activités moins divertissantes, comme l’école. Les habitudes de vie se prendraient dès la petite enfance et sembleraient persister toute la vie, soulignent les chercheuses.
Elles font aussi remarquer que leur étude s’est penchée sur des enfants nés avant l’apparition des téléphones intelligents et des tablettes ainsi qu’avant l’établissement de recommandations quant au visionnement de la télévision chez les enfants. Les parents ont donc laissé leur enfant regarder la télévision sans penser qu’elle pouvait être nuisible.
Dans le cadre de cette étude, près de 2000 enfants nés en 1997 et 1998 ont été suivis jusqu’à l’âge de 13 ans. Lorsqu’ils ont eu 2 ans, les chercheuses ont demandé aux parents combien de temps leur enfant regardait la télévision chaque jour. Onze ans plus tard, elles ont interrogé les jeunes sur leurs habitudes alimentaires et leurs comportements à l’école.
Sources : Université de Montréal et ScienceDirect
Marie-Claude Ouellet — Agence Science-Presse
Photo : GettyImages/Alina Demidenko