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Avoir un enfant avec un problème de santé ou de développement affecterait plusieurs aspects de la vie personnelle, conjugale et sociale des parents, indique une étude de l’Institut de la statistique du Québec.
28 juin 2017 | Pour la première fois, l’Institut de la statistique du Québec dresse un portrait des parents ayant un enfant avec un problème de santé ou de développement. Sans surprise, plusieurs aspects de la vie personnelle, conjugale et sociale de ces parents seraient affectés.
En effet, les données présentées dans ce portrait montrent que ces parents se percevraient en moins bonne santé que les parents dont les tout-petits n’ont pas ces problèmes.
De plus, les mères et les pères qui ont un enfant avec un problème de santé ou de développement seraient plus enclins que les autres à :
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s’imposer beaucoup de pression concernant la façon de s’occuper des enfants (27 % comparativement à 19 %);
Selon cette étude, environ 1 parent interrogé sur 4 affirme qu’au moins un de ses enfants de 3 ans et plus présente au moins un problème de santé ou de développement.
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ressentir un moins grand sentiment d’efficacité parentale (29 % comparativement à 20 %);
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se dire moins satisfaits comme parents (25 % comparativement à 19 %);
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vivre souvent beaucoup de stress lié aux comportements ou aux difficultés de leurs enfants (32 % comparativement à 11 %);
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ressentir beaucoup de pression de la part de leur partenaire (14 % comparativement à 8 %);
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ressentir beaucoup de pression sociale d’au moins une source, par exemple la famille, les amis, le personnel éducateur ou enseignant, les intervenants et les médias (15 % comparativement à 8 %);
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dire n’avoir aucune source de soutien sur laquelle leur famille peut souvent ou toujours compter en cas de besoin (23 % comparativement à 20 %).
Par contre, ces parents seraient moins susceptibles d’être très satisfaits du partage des tâches liées aux soins et à l’éducation des enfants (39 % comparativement à 50 % chez les parents dont les tout-petits n’ont pas de problème).
Parmi les problèmes recensés se trouvent les incapacités physiques ou les problèmes de santé chroniques (6 %), les troubles du langage ou de la parole (14 %), le retard de développement global (4,5 %), le trouble anxieux (7 %) ainsi que le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, les troubles du spectre de l’autisme et les troubles envahissant du développement (12 %).
Des différences entre l’expérience des mères et celle des pères
Même si ces constats sont vrai autant pour les mères que pour les pères ayant un enfant avec un problème de santé ou de développement, des différences significatives ont été relevées entre les deux sexes.
Par exemple, les mères sont plus susceptibles de s’imposer beaucoup de pression, de vivre souvent ou toujours beaucoup de stress relativement aux enfants, d’être moins satisfaites du partage des tâches liées aux soins et à l’éducation des enfants et de ressentir plus de pression. Pour leur part, les pères ont plus tendance à ressentir beaucoup de pression de leur conjointe concernant la façon dont ils s’occupent de leurs enfants.
Cependant, ces différences observées entre les pères et les mères qui ont un enfant avec un problème de santé ou de développement seraient aussi présentes chez les parents dont les tout-petits n’ont pas ces problèmes.
Cette étude a été réalisée à partir des données de l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans 2015 (EQEPE). Cette enquête a été menée, par l’entremise d’un sondage, auprès de plus de 14 900 parents québécois ayant au moins un enfant âgé de 0 à 5 ans. Toutefois, l’étude de l’Institut de la statistique du Québec n’a retenu que les données des familles ayant au moins un enfant de 3 ans et plus, car les problèmes de santé ou de développement qui y sont présentés sont rarement détectés avant cet âge.
Source : Institut de la statistique du Québec
Marilyne Dubois – Équipe Naître et grandir
Photo : GettyImages/DragonImages