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Séparation : les effets du mode de garde sur le bien-être des enfants seraient moins importants que ce que l’on pourrait croire.
11 mai 2017 | Bien qu’elle soit de plus en plus fréquente, la garde partagée est une pratique qui suscite de nombreux débats. Pourtant les effets du mode de garde sur le bien-être des enfants seraient beaucoup moins importants que ce que l’on croit, selon une chercheuse de l’Université Laval.
Ces conclusions ont été présentées par Amandine Baude lors du 85e congrès de l’ACFAS qui se tient à Montréal cette semaine. Pour arriver à cette conclusion, cette dernière a analysé les résultats de 14 études réalisées entre 2000 et 2017 auprès d’un total de 21 185 enfants et adolescents.
« À première vue, les enfants en garde partagée issus de la population en général semblent avoir moins de problèmes que ceux en garde exclusive, note Amandine Baude. Cependant, un examen plus approfondi des résultats permet d’apporter un éclairage plus nuancé. »
Son analyse révèle que les enfants en garde exclusive n’ont pas plus de problèmes en ce qui concerne l’anxiété, le repli sur soi, la dépression, l’agressivité ou l’opposition que les enfants en garde partagée.
Selon la chercheuse, la garde partagée et la garde exclusive ont peu d’impact sur le bien-être des enfants puisque ces modes de garde peuvent être vécus très différemment d’une famille à l’autre. « Les familles en garde partagée et en garde exclusive sont diversifiées, explique-t-elle. Pourtant, elles sont souvent étudiées comme deux réalités homogènes. »
Les études analysées par Amandine Baude permettent toutefois d’identifier des situations de garde partagée qui risquent d’avoir des effets néfastes sur l’enfant. « Chez certaines familles en conflit, les parents n’adaptent pas le calendrier de garde aux besoins de l’enfant et cette rigidité serait associée à plus d’hyperactivité, en particulier chez les garçons », souligne-t-elle. Une autre étude a aussi montré que les enfants peuvent être affectés par les conflits entre les parents lors des transitions d’une maison à l’autre.
Et les tout-petits?
Selon Amandine Baude, il existe très peu de données sur les effets de la garde partagée sur les enfants de moins de 5 ans. « Seulement 2 études ont porté sur des enfants de 2 à 5 ans et aucune étude ne porte spécifiquement sur les enfants de 0 à 2 ans, déplore-t-elle. De plus, les résultats sont contradictoires. »
Les observations faites chez les enfants en général devraient toutefois s’appliquer aux tout-petits, croit la chercheuse. Amandine Baude souligne cependant l’importance d’être plus vigilant avec les jeunes enfants. « Il faut entre autres réduire la durée de séparation avec chacune des figures d’attachement, car la notion du temps des tout-petits est différente, ajoute-t-elle. Les transitions nécessitent aussi un climat particulièrement positif et chaleureux. À cet âge, les pratiques parentales des parents comptent également énormément. »
Kathleen Couillard – Équipe Naître et grandir
Photo : Gettyimages/Nadezhda1906