Portrait de familles: vivre en toute simplicité volontaire

Portrait de familles: vivre en toute simplicité volontaire
Portrait de familles: vivre en toute simplicité volontaire
Le parcours et les réflexions de deux familles qui ont fait le choix de moins consommer et de simplifier leur mode de vie.

26 avril 2017 | Jouets, vêtements, articles ménagers, gadgets électroniques : les tentations de dépenser sont nombreuses pour les familles. À l’inverse, des parents font plutôt le choix de réduire leurs biens matériels et de simplifier leur mode de vie. Voici le parcours de deux familles qui ont adopté les principes de la simplicité volontaire.

« Tout bonheur d’avoir est éphémère et sera suivi du désir de la prochaine chose à posséder » : voilà la phrase par laquelle Nancy Ouellet résume son rapport aux objets. C’est pourquoi sa famille évite d’accumuler les jouets, utilise des mouchoirs et des couches lavables et ne se procure que des vêtements usagés. « Ma fille aînée a 8 ans et c’est la première année que nous achetons des habits de neige », lance cette mère de trois enfants qui s’intéresse depuis son adolescence à la simplicité volontaire.

Faire des choix réfléchis

Pour cette résidente du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le minimalisme ne signifie pas adopter un mode de vie monastique. Elle donne comme exemple leur roulotte et leur cuisine récemment rénovée. « Mais notre roulotte est usagée, c’est une reprise d’assurance, précise-t-elle. Et pour la cuisine, nous avons opté pour des matériaux durables et intemporels. Nous faisons des choix de consommation réfléchis, en fonction de nos besoins réels et non de nos envies », explique-t-elle.

Pour Zoé Leblanc-Sirois, c’est autour de la naissance de l’aînée de ses quatre enfants, Mia, que le déclic s’est produit : « J’ai lu plusieurs livres, et celui qui m’a le plus inspirée est Simplicity Parenting. » Une lecture qui les a conduits, elle et son conjoint, à bannir la télévision et les jouets bruyants au profit d’objets qui favorisent la créativité, comme le matériel d’art et les foulards de soie Waldorf. « Moins les enfants ont de jouets et plus ils jouent. Ils sont plus calmes, plus détendus et ils développent leur imaginaire », estime cette mère de Trois-Rivières.

Simplifier aussi l’horaire

L’emploi du temps passe aussi à la moulinette minimaliste. « Nos enfants n’ont suivi aucun cours. Ils savent nager parce que nous sommes allés à la piscine avec eux », dit Nancy Ouellet, qui a fait du temps en famille une priorité, même si elle travaille à temps plein. Son mari vient quant à lui de quitter son emploi dans l’armée pour devenir réserviste à temps partiel. Une décision motivée par la volonté d’éviter de nouveaux déménagements et de faire davantage de place à la famille et aux loisirs.

Zoé Leblanc-Sirois et son conjoint ont eux aussi réévalué leurs activités. « Par exemple, nous allions chaque année à l’exposition agricole, mais sans réfléchir, parce que tout le monde y allait », constate-t-elle. Dorénavant, exit les activités coûteuses qui ne sont que modérément satisfaisantes. « Je veux surtout apprendre à connaître mes filles, lire des livres, aller marcher et cuisiner avec elles. Elles grandissent si vite! »

Qu’en pensent les enfants?

Les deux mères assurent que leurs enfants se plaisent dans ce mode de vie. « Mes filles jouent longtemps à des jeux qu’elles inventent. Depuis deux mois, elles jouent aux espions », dit Zoé Leblanc-Sirois. À 7 ans, Mia est en âge de se comparer aux autres enfants et parle parfois de l’absence de télévision à la maison. « Mais elle est fière de montrer à ses amis ce qu’elle a », dit sa mère.

Chez les Ouellet-Duperré, les enfants ont si bien intégré l’idée de ne pas accumuler qu’ils préparent eux-mêmes des sacs d’objets à donner. « Souvent, ils nous demandent pourquoi ils ne peuvent pas avoir d’iPad, reconnaît leur mère, mais nous leur expliquons nos choix. Préfères-tu aller en camping tout l’été en famille ou avoir un iPad? Les enfants choisissent le moment privilégié… »

En somme, le minimalisme ne consiste pas à partir en guerre contre toute forme de consommation, mais bien à faire des choix fondés sur des priorités bien établies. « Comme tout cheminement, c’est un défi de tous les jours », conclut Nancy Ouellet.

 

Anne-Hélène Dupont – 37e AVENUE

 

Photos : Nancy Ouellet (en haut) et Zoé Leblanc-Sirois (en bas)

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