Les enfants adoptés se rappelleraient leur langue d’origine des années plus tard

Les enfants adoptés se rappelleraient leur langue d’origine des années plus tard
Les enfants adoptés se rappelleraient leur langue d’origine des années plus tard

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Les connaissances sur la langue d’origine demeureraient présentes dans le cerveau d’un enfant même si cette langue est oubliée par la suite.

23 janvier 2017 | Dès les premiers mois de sa vie, un bébé accumulerait des connaissances sur sa langue d’origine. Ces informations demeureraient bien présentes dans son cerveau même s’il oublie cette langue par la suite, concluent des chercheurs des Pays-Bas.

Lorsqu’un enfant est adopté par des parents d’une autre origine, sa langue maternelle est en général remplacée assez rapidement par la langue de son nouveau pays. Cependant, les chercheurs affirment que les expériences que le tout-petit a vécues dans sa langue d’origine ne seraient pas perdues et persisteraient même à l’âge adulte.

Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion en étudiant des enfants nés en Corée du Sud, mais adoptés par des parents néerlandais. Une fois devenus adultes, ces enfants n’avaient plus aucun souvenir de leur langue d’origine. Toutefois, après une courte formation sur la prononciation des sons coréens, ils se débrouillaient beaucoup mieux pour bien prononcer les consonnes que des individus qui n’avaient jamais été exposés à cette langue.

De plus, les auteurs de l’étude n’ont observé aucune différence entre les enfants qui avaient été adoptés avant l’âge de 6 mois et ceux qui avaient été adoptés après 17 mois. Cela signifie donc qu’il n’est pas nécessaire d’avoir parlé une langue pour acquérir des informations sur sa prononciation.

Plusieurs études ont déjà démontré que les bases du langage se développent très tôt. Par exemple, une expérience réalisée par des chercheurs montréalais en 2014 a révélé que la langue d’origine laissait des traces dans le cerveau des enfants adoptés. Dans cette étude, des enfants de 10 à 17 ans d’origine chinoise, mais adoptés par des parents francophones devaient distinguer des sons chinois. L’étude de leur activité cérébrale a indiqué que le cerveau de ces enfants réagissait d’une façon très similaire à celui d’individus maîtrisant à la fois le chinois et le français.

Ces résultats confirment donc l’importance des premiers mois de vie dans l’acquisition du langage. Les chercheurs recommandent ainsi aux parents de parler régulièrement avec leur bébé dès sa naissance.

Cette étude a été réalisée auprès d’une soixantaine d’adultes âgés de 19 à 47 ans.

Sources : BBC News et Royal Society Open Science


Kathleen Couillard – Agence Science-Presse

 

Photo : GettyImages/inhauscreative

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