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Les bébés seraient soumis très tôt aux stéréotypes sexuels et leurs pleurs pourraient y être pour quelque chose, révèle une étude franco-britannique.
27 avril 2016 | Les bébés seraient soumis très tôt aux stéréotypes sexuels et leurs pleurs pourraient y être pour quelque chose, révèle une étude franco-britannique. En effet, les adultes se baseraient à tort sur le type de pleurs pour déterminer le niveau de masculinité ou de féminité d’un enfant.
Des chercheurs sont arrivés à ces conclusions en demandant à une soixantaine d’adultes d’écouter des enregistrements de pleurs de bébé afin de deviner le sexe de l’enfant. Lorsqu’ils entendaient des pleurs aigus, les participants présumaient qu’il s’agissait d’une fille. Pourtant, il n’y avait pas de réelles distinctions d’un point de vue acoustique entre les pleurs de garçons et de filles. En effet, la voix des deux sexes se différencie seulement à la puberté.
De plus, lorsque les chercheurs dévoilaient le sexe du bébé aux participants, ces derniers jugeaient que les garçons avec des pleurs aigus étaient moins masculins que les autres. De la même façon, les filles avec des pleurs graves étaient décrites comme moins féminines. Cette interprétation était plus fréquente chez les hommes, ce qui fait croire aux auteurs de l’étude que les hommes pourraient être plus sensibles aux stéréotypes sexuels.
Par ailleurs, les chercheurs ont remarqué que les hommes croyaient que les pleurs exprimaient un plus grand inconfort lorsqu’ils se faisaient dire que le bébé était un garçon plutôt qu’une fille. De même, les pleurs plus aigus étaient associés à un inconfort plus important pour le bébé. Par conséquent, les adultes pourraient sous-estimer le malaise d’une fillette qui pleure d’une voix grave, soulignent les auteurs de l’étude.
D’après ces résultats, les parents pourraient être influencés par les stéréotypes sexuels très tôt après la naissance de leur enfant. Cela pourrait même affecter la façon dont ils répondent aux pleurs de leur bébé, avancent les chercheurs. La perception des adultes pourrait par exemple influencer le choix des vêtements, des jouets et des activités. Les stéréotypes sexuels véhiculés par l’entourage de l’enfant auraient ainsi des répercussions sur le développement de son identité sexuelle, concluent les auteurs de l’étude.
Sources : Eurekalert et BMC Psychology
Kathleen Couillard – Agence Science-Presse
Photo : iStock.com/Annett Vauteck