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Lorsqu’on leur sert de trop grosses portions ou des aliments très caloriques, les enfants n’arriveraient pas à bien mesurer leur appétit, suggère une étude américaine.
24 mars 2016 | Lorsqu’on leur sert de trop grosses portions ou des aliments très caloriques, les tout-petits n’arriveraient pas à bien mesurer leur appétit, suggère une étude américaine réalisée auprès de 120 enfants âgés de 3 à 5 ans.
Selon les chercheurs, lorsqu’on double la grosseur des portions, la quantité de calories consommées par un enfant augmenterait de 40 %. La présence d’aliments très caloriques au menu entraînerait pour sa part une hausse de 24 % des calories consommées. L’impact serait particulièrement important pour des aliments comme le poulet et le macaroni au fromage, car leur teneur en calories peut varier selon la façon dont on les cuisine (ex. : poulet grillé ou pané).
Par ailleurs, cet effet serait cumulatif, soulignent les auteurs de l’étude. Ainsi, lorsqu’ils se font servir de plus grosses portions d’aliments hautement caloriques, les enfants mangeraient 175 calories de plus par repas. Il s’agit d’une augmentation de 79 % par rapport à un repas normal.
Selon les chercheurs, la plupart des gens croient que les enfants contrôlent bien la quantité de nourriture qu’ils mangent. Cependant, les résultats de cette étude indiquent que les signaux de faim et de satiété peuvent facilement être brouillés. Les conclusions de cette nouvelle étude ne surprennent d’ailleurs pas Stéphanie Côté, nutritionniste. « Une autre étude a déjà démontré que, à partir de l’âge de 3 ans, les enfants sont plus sensibles aux influences extérieures et peuvent ainsi être moins à l’écoute de leurs signaux, explique-t-elle. Il faut donc éviter de placer un enfant, et même un adulte, en situation d’abondance, car cela peut lui jouer des tours. »
Selon les auteurs de l’étude, certaines stratégies simples peuvent aider les tout-petits à manger raisonnablement. Par exemple, les parents peuvent privilégier des aliments à faible teneur en calories comme du poulet grillé plutôt que pané ou des compotes de pommes non sucrées. L’étude a d’ailleurs démontré que les enfants appréciaient autant ces aliments que ceux à haute teneur en calories.
« Les enfants peuvent réguler leurs apports alimentaires, mais il faut les aider à le faire, ajoute Stéphanie Côté. Par exemple, il est préférable de leur servir des portions adaptées et de ne pas les inciter à manger plus. » Il faut également éviter de les féliciter quand ils ont tout mangé le contenu de leur assiette.
Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont servi un repas par semaine pendant six semaines à des enfants de trois services de garde. Ils ont ainsi fait varier la grosseur des portions et la teneur en calories des aliments.
Sources : Science Daily et Physiology & Behavior
Kathleen Couillard – Agence Science-Presse
Photo : iStock.com/fatihhoca