Portrait de famille: des triplées au quotidien

Portrait de famille: des triplées au quotidien
Portrait de famille: des triplées au quotidien
Comme bien des couples, Amélie et Guillaume voulaient un second enfant. Mais surprise : ce sont 3 petites filles qui se sont ajoutées d’un coup.

21 décembre 2015 | Comme bien des couples, Amélie Bureau et Guillaume Simard voulaient un second enfant. Mais surprise : ce sont 3 petites filles qui se sont ajoutées d’un coup. Portrait du quotidien d’une jeune famille avec des bébés en triple et un bambin.

« Le médecin m’a dit que je devrais m’acheter un billet de loto! », raconte Amélie au sujet de celui qui lui a annoncé, à 5 semaines de grossesse, que 4 minuscules cœurs battaient dans son utérus. Oui, 4 au départ.

Guillaume se souvient du moment où Amélie lui a appris l’incroyable nouvelle : « J’étais au travail. J’ai eu les jambes coupées! On a été sous le choc pendant 2 ou 3 jours; c’était tellement gros comme nouvelle » « On sentait que notre vie serait changée à tout jamais », se rappelle Amélie. À 9 semaines, ils ont appris que l’un des embryons n’avait pas tenu le coup.

Un double défi

Alice, Béatrice et Constance ont maintenant presque 8 mois d’âge réel. Elles sont toutefois nées avant terme. Après 29 semaines et 5 jours dans le ventre de maman, les filles ont dû poursuivre leur croissance en incubateurs. « C’était un double défi : celui de la grossesse triple et celui de la prématurité », souligne Amélie. Durant deux mois et demi, les parents ont fait la navette entre la maison et l’hôpital.

Les triplées ont quitté l’unité de néonatalogie une à une, à quelques jours d’écart. Cette arrivée progressive à la maison a facilité leur acceptation par Léo, leur grand frère, qui avait alors un an et demi. « Il a réagi, mais probablement pas plus que s’il y avait un seul bébé », estime sa mère.

Pas facile, à cet âge, de comprendre que ses sœurettes ne peuvent pas jouer au ballon avec lui. Ses parents ont toutefois à cœur de l’impliquer dans leur nouvelle vie à 6. « Il commence à nous aider : à nous donner les couches ou les débarbouillettes. » Et avec 3 poupons, chaque coup de main est bienvenu.

Famille et organisation

Prendre soin de 3 bébés à la santé fragile en plus d’un bambin exige de grandes ressources de temps, d’énergie et aussi d’argent. « Il faut tout acheter en triple : les sièges d’auto, les couches, les biberons... » Heureusement, ils ont réussi à se procurer certains objets usagés, dont la poussette triple. La voiture a été troquée contre une fourgonnette. La maison a aussi été réaménagée pour que les filles occupent la chambre principale où chacune a son lit.

Leur quotidien est réglé au quart de tour. Les boires sont coordonnés pour que les siestes coïncident. Amélie, seule avec les petites pendant la journée, profite alors de quelques moments de répit. Deux des triplettes ont appris à boire sans aide, couchées sur le côté, pendant que leur maman nourrit Alice, la plus fragile des trois.

Le papa a pris 5 semaines de congé à partir du retour des filles à la maison. C’est lui qui fait habituellement déjeuner Léo et qui l’emmène à la garderie. Pharmacien, il a des variables qui incluent des quarts de travail le soir et la fin de semaine. Il faut alors qu’un autre adulte épaule Amélie à la maison.

La mère de Guillaume s’est installée chez eux pendant plusieurs semaines à l’arrivée des filles. De nombreux proches leur ont offert du temps et des plats préparés. « Nous sommes chanceux d’être entourés d’autant d’amour de nos proches », souligne Amélie.

Le plus difficile : l’isolement. Eux qui aimaient tant sortir et voyager, ils ont pour le moment une vie sociale très limitée, car les sorties avec 4 tout-petits demandent toute une logistique. « Mais c’est un bout à passer », croit Amélie, qui réussit cependant à aller s’entraîner 2 fois par semaine.

À l’horizon

« Il faut beaucoup d’aide, mais ça va bien », résume Guillaume, qui se réjouit des progrès accomplis et des étapes qui se profilent à l’horizon. « Une chose est sûre, c’est qu’on les adore plus que tout au monde. Elles grandissent vite et bien », ajoute Amélie, qui aimerait retourner au travail lorsque le développement des filles le permettra.

 

Anne-Hélène Dupont - 37e AVENUE

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