Développement de l'enfant: l'importance d'agir tôt

Développement de l'enfant: l'importance d'agir tôt
Développement de l'enfant: l'importance d'agir tôt

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Il est possible de prédire dès la petite enfance si un enfant connaîtra des difficultés plus tard, selon Michel Boivin, professeur de psychologie.

9 novembre 2015 | Les expériences vécues en bas âge peuvent-elles influencer le comportement et la santé mentale des tout-petits? Grâce à la recherche, il est maintenant possible de prédire dès la petite enfance si un enfant connaîtra des difficultés plus tard, soutient Michel Boivin, professeur de psychologie à l’Université Laval.

Les résultats des études sur le sujet démontrent l’importance d’agir tôt, a-t-il affirmé dans le cadre du forum Tous pour eux tenu récemment à Québec par l’organisation Avenir d’enfants. Selon Michel Boivin, lorsqu’on se penche sur la réussite scolaire des enfants, on peut facilement identifier 3 groupes : un groupe faible, un groupe moyen et un groupe fort. « Typiquement, il y a un petit groupe d’enfants qui présente des difficultés, explique-t-il. Nous pouvons très bien prédire à quel groupe appartiendra un enfant à partir de données préscolaires. » En d’autres termes, certains facteurs de risque présents dès la petite enfance peuvent prédire si un enfant connaîtra plus tard des difficultés à l’école.

« Il n’y a pas un seul facteur unique, souligne toutefois Michel Boivin. Il y a plutôt un ensemble de facteurs qui contribuent chacun à prédire l’appartenance à une trajectoire scolaire : des facteurs propres aux parents, des facteurs propres au milieu familial et des facteurs propres à l’enfant. »

Gènes et environnement
Une étude réalisée sur des jumeaux a d’ailleurs été très utile pour évaluer le rôle joué par les gènes et celui joué par l’environnement dans le développement de l’enfant. Par exemple, chez les jumeaux identiques qui partagent exactement les mêmes gènes, si l’un des tout-petits est agressif, l’autre enfant a tendance à l’être aussi. Puisque ce phénomène ne s’observe pas chez les faux jumeaux, l’agressivité serait déterminée en grande partie par la génétique, précise Michel Boivin. À l’inverse, la préparation scolaire est très similaire autant chez les faux jumeaux que chez les jumeaux identiques. Le fait d’être prêt pour l’école serait donc influencé davantage par le milieu familial.

En résumé, certains facteurs de l’environnement peuvent faciliter, ou au contraire bloquer, l’expression des gènes. « Les facteurs génétiques ne sont donc pas une destinée », souligne Michel Boivin. Par conséquent, le fait d’agir tôt pour offrir un environnement favorable à un enfant aura des répercussions importantes sur son développement. Il est ainsi possible d’intervenir pour offrir le meilleur départ à un tout-petit.

Les tout-petits sous la loupe
Deux grandes études québécoises ont permis de mieux comprendre l’effet des expériences vécues pendant la petite enfance sur le développement des tout-petits. L’étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ÉLDEQ) a commencé en 1998 et suit 2 120 enfants québécois depuis l’âge de 5 mois. L’étude des jumeaux nouveau-nés du Québec (ÉJNQ) analyse pour sa part 650 paires de jumeaux nés entre 1995 et 1998.

 

Kathleen Couillard – Équipe Naître et grandir

Naître et grandir

 

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