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Entrevue avec des parents sportifs qui expliquent comment ils réussissent à intégrer l’activité physique au quotidien avec leurs enfants.
14 août 2015 | Catherine pratique la course à pied depuis une dizaine d’années. Gabriel est membre d’un club de triathlon depuis aussi longtemps. Ils sont aussi les parents de Stella, 5 ans, et Marcus, 3 ans qui, comme leurs parents, ont la bougeotte! Comment la famille intègre-t-elle l’activité physique au quotidien? Entrevue avec Gabriel qui est aussi kinésiologue.
Vos enfants ont comme vous beaucoup d’énergie?
Ça, oui! Ils ont besoin de bouger. Il faut trouver un moyen pour qu’ils dépensent leur énergie, sinon on ne survit pas! S’ils ne bougent pas assez, ils ne sont pas aussi « patients ». Et disons qu’après avoir bougé... ils dorment mieux!
Au quotidien, comment faites-vous pour qu’ils dépensent toute cette énergie?
On va beaucoup au parc : les enfants grimpent, courent, sautent, expérimentent! Bref, ils bougent en masse, et ce, en toute liberté. Dehors, ils ont l’espace pour vraiment bouger, sans craindre de rien casser.
Pour l’hiver, on va dans un centre d’amusement intérieur pour la famille, où il y a plein de modules de jeux, un terrain de soccer, un trampoline... Les enfants y lâchent leur fou puisque tout est sécuritaire et conçu pour eux.
Bouger, ça passe donc d’abord par le jeu libre pour vous?
Tout à fait. Il faut laisser les enfants aller! C’est comme ça qu’ils découvrent ce dont ils sont capables et qu’ils apprennent à se faire confiance. Bien entendu, il arrive qu’ils tombent, mais ce n’est pas grave, on recommence! Et ça demeure du jeu : l’enfant fait ce qu’il a envie de faire, s’invente des défis, des histoires, n’importe quoi!
Que peut-on faire lorsque notre enfant est plutôt craintif et que cela le freine dans ses activités?
Je pense qu’un enfant fige dans deux situations. Ou bien ce qu’on lui propose est trop facile, donc ça l’ennuie, ou bien, au contraire, il perçoit le tout comme trop difficile : il n’ose alors pas essayer par crainte de se faire mal ou de s’attirer des moqueries.
Il faut organiser l’environnement pour que l’enfant se retrouve dans la zone que j’appelle « la douce incertitude », là où le défi est juste assez grand pour le stimuler à bouger. Des fois, ça prend aussi de simples encouragements. Stella, par exemple, a peur de grimper trop en hauteur. Les premiers barreaux d’une échelle, ça va, mais pour les autres, elle a besoin que je l’aide en lui disant de mettre son pied ici ou là, et on y va un barreau à la fois. C’est pourtant le même geste qu’elle répète jusqu’en haut de l’échelle! Ce n’est pas parce que c’est du jeu libre qu’on ne s’implique pas quand ils en ont besoin.
Pratiquez-vous aussi certains sports en famille?
Beaucoup de vélo. Maintenant que les enfants sont plus vieux, on peut faire de vraies balades en vélo avant le souper, c’est super. Parfois, Catherine et moi allons aussi courir au parc et les enfants suivent en vélo. Quand ils étaient plus jeunes, ils étaient dans le chariot double… mais ça commençait à être pas mal lourd ! Et c’est tant mieux : je préfère les voir actifs que passifs.
On a aussi suivi des cours parents-enfants quand ils étaient plus jeunes. C’est d’ailleurs ce qui a fait découvrir la gymnastique à Stella. Elle adore tellement ça qu’elle suit maintenant un programme plus intensif à raison de 4 heures par semaine.
Les cours des enfants s’ajoutent donc à votre horaire?
Eh oui! Mais jusqu’à présent, ça va bien. C’est sûr que quand Marcus sera plus grand, on espère que les cours aient lieu au moins au même endroit, pour éviter de se transformer en navette! Pour l’instant, pendant le cours de gymnastique de deux heures de Stella, on peut aller au parc avec Marcus et bien s’amuser. Ou parfois, Catherine en profite pour aller courir pendant une bonne heure. C’est certain qu’on ne fait pas qu’attendre de notre côté : on en profite pour bouger, nous aussi!
Catherine et toi pratiquez tous les deux des sports d’endurance qui demandent beaucoup d’entraînement. Y arrivez-vous toujours avec les enfants?
Disons que c’est moins spontané : il faut absolument planifier. Catherine et moi, on s’assoit en début de semaine et on regarde comment on peut se coordonner, par exemple si on doit aller chercher un peu d’aide des grands-parents ou d’une gardienne.
Surtout, on se rend compte qu’on peut rester actifs… mais pas toujours de la façon que l’on voudrait.
Pour vous, est-ce important de montrer l’exemple?
Oui, les enfants imitent ! Ils nous regardent aller, puis ils ont envie de faire comme nous. Stella et Marcus nous suivent aussi souvent à nos compétitions : ils s’amusent à encourager les athlètes, qui repoussent tous leurs propres limites personnelles.
Propos recueillis par Véronique Champagne - 37e AVENUE
Crédit photos : Gabriel Henri