Entrevue: une famille en vélo à travers l'Amérique

Entrevue: une famille en vélo à travers l'Amérique
Entrevue: une famille en vélo à travers l'Amérique

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Entrevue avec des parents qui ont tout quitté il y a un an pour découvrir les trois Amériques en vélo avec leur petite fille alors âgée de 15 mois.

15 juillet 2015 | Marie-Ève et Karl ont tout quitté il y a plus un peu plus d’un an pour découvrir les trois Amériques en vélo avec leur petite fille. Partis d’Alaska, ils se trouvent aujourd’hui au Mexique. Ils nous racontent comment Kayla, 2 ½ ans, vit cette aventure hors de l’ordinaire.

Est-ce que ce voyage était avant tout un projet familial ?

Karl - Tout à fait! On souhaitait vivre ce voyage en famille. Avant même sa naissance, Kayla faisait partie du projet. On l’attendait pour partir...

Qu’est-ce qui vous motivait dans ce voyage ?

Karl - J’ai fait plusieurs aventures en vélo au cours de ma vie. Ça allait de soi pour moi de vivre ça en famille.

Marie-Ève - Je voulais voir toutes ces premières fois de ma fille, sans rien manquer. Ici, on est en famille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. On ne laisse rien passer, on vit énormément de choses ensemble.

À quoi ressemble votre quotidien sur la route ?

Marie-Ève - On roule de 3 à 4 heures par jour, Karl tire Kayla dans la remorque. On s’arrête régulièrement, pour des pauses planifiées ou improvisées, selon les endroits dignes d’intérêt que l’on croise… ou les envies de petits pots de notre fille. On ne cumule pas énormément de kilomètres par jour, on n’est pas pressés. On n’est même pas de vrais cyclistes dans l’âme!

Karl - Le vélo, c’est le moyen de transport qu’on a choisi à cause de son rythme lent. On voyage pour vivre au ralenti. Quand on voyage en vélo, on peut vraiment tout voir et les rencontres sont plus faciles. Avec un enfant, c’est idéal.

 Vous êtes partis alors que Kayla n’avait que 15 mois. Maintenant, elle a 2½ ans. Qu’est-ce qui a changé?

Karl - Elle est moins passive qu’au début, c’est certain. À 15 mois, elle se détendait dans le chariot, même qu’elle y dormait, puis elle trottait une fois rendue à destination. Aujourd’hui, elle pointe du doigt ce qui l’intéresse lors du trajet, elle nous jase, elle joue et chantonne. Lors de nos arrêts, elle découvre et interagit énormément. Elle commence aussi à faire référence à des choses qu’elle a vues en cours de route. On sent bien qu’elle se crée des souvenirs.

On parle souvent de routine pour les enfants, ça se passe comment lorsqu’on vit en nomade?

Marie-Ève - En fait, malgré qu’on change d’endroit tous les jours, sa routine en tant que telle demeure la même. On dort aux mêmes heures, on fait les mêmes choses : ce sont les paysages qui changent. Sa maison, c’est sa tente, et sa remorque, c’est son repère. Et maman et papa sont toujours là!

Est-ce que vous voyez déjà ce que votre aventure apporte à Kayla?

Marie-Ève - Kayla peut profiter d’un énorme terrain de jeu. Elle est toujours dehors, sans les limites de 4 murs. Pour son développement moteur, c’est idéal. Elle sera aussi probablement trilingue. On lui parle français, mais elle entend l’anglais et l’espagnol depuis le début du voyage. Elle commence à comprendre plusieurs mots dans chaque langue.

Bien sûr, il y a aussi toutes les rencontres qu’on fait quotidiennement, et tout ce que l’on voit sur la route… C’est tout un programme éducatif ! [rires]

Y a-t-il des points négatifs à ce train de vie avec un enfant?

Marie-Ève - Les rencontres sont toujours suivies d’un au revoir. Et les petits amis… C’est certain qu’elle a moins de contacts avec des enfants de son âge. Elle est encore trop jeune pour exprimer son envie d’avoir des amis. On considère toutefois que la socialisation avec les enfants, c’est super important, et ça doit faire partie de son développement. Du coup, on n’hésite jamais à faire des détours pour choisir des familles chez qui loger où elle sera en contact avec d’autres enfants. Les amis, c’est une quête de tous les jours.

Pensez-vous déjà au retour ?

Marie-Ève – On a prévu environ 3 ans pour cette aventure et on est grosso modo au tiers de notre voyage. Chose certaine, on aimerait écrire un livre… et puis, on pense déjà à un prochain départ. Parce que ce n’est pas qu’un voyage : c’est un mode de vie. On a croisé des familles qui font du home schooling, soit l’école à la maison, et on trouve cette approche intéressante. Dans notre cas, il faudrait plutôt parler de « voyage schooling »… [rires]

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Pour suivre Marie-Ève, Karl et Kayla : www.enfant-a-bord.com

Propos recueillis par Véronique Champagne – 37E AVENUE


 

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