Trop petit pour faire du sport?

Trop petit pour faire du sport?
Trop petit pour faire du sport?

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De la natation dès 6 mois, de la gymnastique à 18 mois, du soccer à 3 ans… L’offre des cours pour les tout-petits est de plus en plus grande.

18 mai 2015 | De la natation dès 6 mois, de la gymnastique à 18 mois, du soccer et du tennis à 3 ans… L’offre des cours destinés aux tout-petits est de plus en plus grande, mais est-ce trop tôt pour s’y mettre?

Les tout-petits devraient pratiquer une variété d’activités physiques plutôt que de se spécialiser dans un sport, selon Maude Gingras, kinésiologue et conseillère en activité physique au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. « Il est souhaitable de leur donner des bases solides dans l’ensemble des habiletés principales pour qu’ils soient polyvalents », estime-t-elle. Or, aucun sport ne permet de développer à la fois l’équilibre, le lancer, l’attrapé, les sauts, la nage et la course.

Les sports doivent être adaptés aux capacités des tout-petits. Si le défi est trop grand, ils risquent de se décourager. Au tennis, par exemple, on devrait privilégier une raquette avec un manche court et une plus grande surface de frappe. Au basketball, le panier devrait être accroché plus bas. Des terrains réduits facilitent aussi la vie aux petites jambes!

Des sports d’équipe?

Jouer en équipe est également difficile pour les jeunes enfants. On devrait l’envisager seulement à partir de 3 ans. Même à cet âge, il est fréquent qu’un enfant enlève le ballon à l’un de ses coéquipiers. « À l’âge préscolaire, ils ont encore envie de jouer seuls, mais entourés de leurs pairs, explique la kinésiologue Natacha Gagné. On devrait donc favoriser des petits groupes, comme du soccer à 3 contre 3, par exemple. Ainsi, il peut y avoir des interactions entre les joueurs, mais ils vont s’amuser même s’il n’y en a pas vraiment. »

Les entraîneurs doivent aussi simplifier les règles au maximum afin que les petits comprennent le but du jeu sans se mêler dans une multitude de consignes. « À cet âge-là, ils sont incapables de comprendre des stratégies. C’est tout à fait normal qu’ils courent tous après le ballon », précise Maude Gingras.

S’amuser avant tout

À ne pas oublier : le plaisir doit être au coeur des entraînements. C’est par le jeu que les enfants apprennent. « C’est important qu’ils s’amusent, note Maude Gingras. Il faut éviter de leur mettre de la pression. » Sinon, ils risquent de s’en détourner rapidement.

Les deux expertes insistent également sur l’importance de prévoir des périodes de jeu libre. « Les petits y développent leur créativité et leur autonomie en plus de laisser place à leur imaginaire », souligne Natacha Gagné. Ces compétences leur permettront notamment d’inventer des stratégies pour l’emporter dans leur sport préféré.

Enfin, les études ont démontré que les enfants qui se spécialisent très jeunes dans un sport étaient moins performants que les autres en grandissant, entre autres, parce qu’ils ne développent pas toutes leurs habiletés motrices.

 

Nathalie Côté– Équipe Naître et grandir

Naître et grandir

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