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Environ 7 % des enfants souffriraient d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, avance des chercheurs australiens.30 mars 2015 | La question revient souvent dans l’actualité : y a-t-il trop de diagnostics de TDAH? Selon une nouvelle étude australienne, environ 7 % des enfants dans le monde souffriraient d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
La fréquence du TDAH calculée par les scientifiques australiens est basée sur 175 études menées durant près de 40 ans auprès d’un million d’enfants en Europe et aux États-Unis. Les auteurs de l’étude espèrent que cette estimation pourra aider les professionnels de la santé publique à évaluer si le nombre de cas de TDAH est surestimé ou sous-estimé dans leur pays.
Certains experts remettent cependant en question la décision des chercheurs australiens de regrouper autant d’études réalisées selon des méthodes différentes. En effet, la fréquence du TDAH variait de 0,2 % à 34 % selon l’étude consultée. Par ailleurs, le chiffre de 7 % est nettement plus élevé que l’évaluation d’une autre équipe de chercheurs qui avaient estimé la fréquence du TDAH à 3,4 %. Il est toutefois plus bas que la fréquence estimée aux États-Unis en 2011 par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), soit 11 %.
Trouver la fréquence précise du TDAH chez les enfants est très difficile, confirment les experts. Par exemple, le taux de diagnostic peut varier d’une étude à l’autre selon la version du manuel de référence (DSM) utilisée pour établir le diagnostic. En effet, les critères pour confirmer la présence d’un TDAH ont beaucoup changé dans les dernières décennies. De plus, certaines études classent des enfants dans la catégorie TDAH s’ils en présentent certains symptômes sans toutefois déterminer s’ils sont affectés dans leur vie quotidienne. Ces enfants ne recevraient pourtant pas un diagnostic de TDAH s’ils étaient évalués par leur médecin, remarquent les chercheurs. Cela pourrait donc fausser les résultats.
Certains chercheurs croient aussi que le fait d’établir une fréquence attendue pour le TDAH pourrait avoir des conséquences négatives. Ils craignent en effet que les médecins soient trop influencés par un taux établi par des études et qu’ils en viennent à faire des erreurs de diagnostic.
Sources : HealthDay et Pediatrics