Risqué le co-dodo?

Risqué le co-dodo?
Risqué le co-dodo?

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À la lumière de leurs résultats, les chercheurs estiment que le partage de lit est une pratique risquée, particulièrement chez les jeunes bébés.
Agence Science-Presse

21 juillet 2014 | Le co-dodo (partage de lit) serait le principal facteur de risque de décès durant le sommeil chez les nourrissons, soutiennent des chercheurs américains.

Pour arriver à cette conclusion, ils ont analysé 8 207 décès de bébés survenus de 2004 à 2012 dans 24 états américains afin d’évaluer divers facteurs de risque comme le partage de lit, l’utilisation d’un lit d’adulte, le sommeil sur le ventre et la présence d’articles de literie (oreillers et couvertures).

Selon leurs résultats, une majorité de bébés (69 %) dormaient en présence d’une autre personne ou d’un animal au moment du décès. La proportion était plus élevée chez les bébés plus jeunes : près de 74 % des bébés de moins 3 mois et 59 % de ceux qui étaient âgés de 3 à 12 mois. Les bébés plus âgés décédés durant leur sommeil étaient toutefois plus nombreux à être passés du dos au ventre et à avoir dormi avec des articles de literie pouvant les asphyxier.

À la lumière de ces résultats, les chercheurs estiment que le partage de lit est une pratique risquée, particulièrement chez les jeunes bébés. Selon eux, ces derniers n’auraient pas encore développé les habiletés motrices nécessaires pour se libérer de l’emprise d’un adulte qui roule sur eux et qui obstrue leurs voies respiratoires pendant leur sommeil.

Les limites de l’étude

Cette étude comporte toutefois des limites. Ainsi, les différents types de partage de lit ont été regroupés, sans distinction. Par exemple, les chercheurs n’ont pas tenu compte du fait que dormir avec bébé sur un divan est plus risqué que de dormir avec lui sur un lit ferme. De plus, ils n’ont pas distingué certains facteurs de risque associés aux décès durant le co-dodo comme le tabagisme et la consommation par les parents d’alcool, de drogue ou de médicaments. Les résultats ne permettraient donc pas de déterminer si le partage de lit est, en soi, un facteur de risque pour la mort subite du nourrisson ou si ce sont plutôt les conditions dans lesquelles il est pratiqué qui pourraient être dangereuses.

Sommeil partagé : quelques règles de sécurité
Depuis plusieurs années, le sommeil partagé fait l’objet d’un débat entre les spécialistes. La Société canadienne de pédiatrie ainsi que l’American academy of pediatrics le déconseillent et encouragent plutôt le partage de la chambre. Les partisans du partage du lit insistent quant à eux sur les règles à suivre pour dormir avec un bébé en toute sécurité. Les voici :
  • Ne pas mettre d’oreiller, de couette, de couvertures lourdes, de doudou ou de peluche là où le bébé est couché. On suggère plutôt de vêtir bébé d’une combinaison pour la nuit si on craint qu’il ait froid.
  • Toujours faire dormir bébé sur le dos. Le nombre de cas de mort subite du nourrisson a diminué de façon marquée (plus de 50 %) partout où les parents ont respecté cette consigne.
  • Ne jamais faire dormir un bébé sur une surface molle comme un lit d’eau, un divan ou une chaise rembourrée. Les lits de type co-dodo sont aussi à éviter.
  • S’assurer que l’espace où bébé dort est sécuritaire et assez grand afin qu’il ne tombe pas ou qu’il ne se retrouve pas coincé.
  • Ne pas surchauffer la pièce.
  • Ne pas laisser un bébé seul dans un lit d’adulte.
  • Ne jamais dormir avec son bébé si un des parents est exténué ou après avoir consommé de l’alcool, des drogues ou des médicaments.
  • Ne jamais laisser le bébé dormir avec quelqu’un d’autre que ses parents, un autre enfant ou un animal. Les parents très obèses ne devraient pas partager le lit de leur bébé.

 

Sources : Pediatrics, Naître et grandir et La Presse

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