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Une vaste étude australienne conclut qu’il n’y a aucun lien entre la vaccination et l’autisme.
Agence Science-Presse et Naître et grandir
28 mai 2014 | Des chercheurs australiens espèrent mettre un terme à un débat qui fait rage depuis plus de 15 ans. Ils concluent qu’aucun lien n’existe entre l’autisme et l’administration de vaccins.
Leur étude n’est pas la première à arriver à cette conclusion, mais c’est la seule à avoir compilé un aussi grand nombre de données. Les chercheurs ont passé en revue toutes les recherches ayant porté sur l’autisme et la vaccination, totalisant 1,25 million d’enfants. Ils sont arrivés à la conclusion que les ingrédients présents dans les vaccins - comme le thimérosal ou le mercure - n’augmentent pas le risque d’autisme. Cette étude n’a pas reçu de financement de l’industrie pharmaceutique.
Même si elle n’était pas fondée, l’hypothèse du lien entre l’autisme et la vaccination a eu de nombreuses retombées depuis la publication d’une étude controversée en 1998. Le taux de vaccination des enfants a chuté dans plusieurs pays et certaines maladies comme la rougeole, qui avaient été contrôlées par la vaccination, ont fait un retour en force. Les chercheurs australiens espèrent donc que ces nouveaux résultats rassureront les parents réticents à faire vacciner leurs enfants.
Histoire d’une petite étude qui a fait couler beaucoup d’encre -
La controverse sur l’autisme et les vaccins a pris naissance en 1998 avec la publication d’un article dans la réputée revue médicale The Lancet.
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Le Dr Andrew Wakefield, l’auteur principal de l’étude et gastro-entérologue britannique, émet alors l’hypothèse que le vaccin contre la rougeole (RRO) pourrait affecter le système immunitaire. L’étude a été menée auprès de 12 enfants dont 9 souffraient d’autisme.
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En 2004, 10 des 13 co-auteurs de l’étude se rétractent et se dissocient des conclusions de l’étude.
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En février 2010, The Lancet pose un geste rare : la revue retire l’étude de ses archives.
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En mai 2010, le Dr Wakefield est radié à vie du collège des médecins britannique. Il est notamment reconnu coupable, au terme de 148 journées d’audience, de malhonnêteté, d’irresponsabilité et de non-divulgation de conflits d’intérêts.
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Conflits d’intérêts et falsification
Des enquêtes journalistiques ont dévoilé au fil des ans plusieurs fautes professionnelles et éthiques graves commises par Andrew Wakefield. On lui a entre autres reproché d’avoir caché agir comme expert-conseil dans le cadre d’un recours collectif intenté par un groupe antivaccin. Plusieurs des enfants de l’étude auraient d’ailleurs été recommandés par un avocat spécialisé en négligence médicale. Il a aussi été révélé que les dossiers des 12 enfants de l’étude avaient été falsifiés. De plus, au moment de la publication de l’étude, le Dr Wakefield aurait été impliqué dans la création d’une compagnie qui souhaitait développer un nouveau vaccin RRO.
Andrew Wakefield a toujours nié ces accusations avec vigueur. Il accuse les compagnies pharmaceutiques de mener une campagne de salissage contre lui.
Sources : The Guardian, Vaccine, PasseportSanté et Agence Science-Presse