Cette nouvelle fait partie de nos archives. Il se peut que son contenu ne soit pas à jour.
Chaque heure de télévision hebdomadaire regardée par un enfant d’âge préscolaire serait associée à une augmentation de son tour de taille.
19 juillet 2012 - Chaque heure de télévision hebdomadaire regardée par un enfant d’âge préscolaire serait associée à une augmentation de son tour de taille et à une diminution de ses habiletés sportives plus tard, à l’école, affirme une récente étude québécoise.
Des chercheuses de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine sont arrivées à cette conclusion après avoir analysé les heures passées devant la télévision de 1314 enfants d’âge préscolaire et la forme physique d’élèves de niveau primaire.
Selon l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, Je suis, je serai, la moyenne d’heures passées devant la télévision des enfants de 2 ans avoisine 9 heures par semaine et augmente à près de 15 heures, à l’âge de 4 ans. Dans 15 % des cas, les enfants passaient plus de 18 heures devant la télévision.
Les chercheuses ont juxtaposé ces données à des mesures de la forme physique — la force musculaire et le tour de taille — d’élèves de 2e et 4e année. Elles ont constaté que chaque heure hebdomadaire passée devant la télévision ajouterait éventuellement un demi-millimètre de tour de taille.
Ces différences peuvent sembler négligeables mais un enfant de 4 ans et demi regardant 18 heures de télévision par semaine aura 7,6 millimètres de plus à son tour de taille à l’âge de 10 ans. C’est un peu plus qu’un enfant qui n’a pas été exposé au petit écran.
Le tour de taille d’un enfant qui passe 10 heures par semaine devant la télévision puis 20 heures par semaine à 4 ans pourrait augmenter d’un demi-centimètre durant cette période.
Les habiletés sportives
Les chercheuses ont aussi observé que chaque heure hebdomadaire passée devant la télévision diminuerait les performances au saut en longueur d’un tiers de centimètre.
Selon elles, le saut en longueur est une mesure valable de la force musculaire des jeunes enfants et de leur habileté athlétique. « S’ils se perçoivent compétents, les enfants poursuivront leurs activités sportives. Et de bonnes habiletés sportives les encourageront à rester actifs et à pratiquer un sport une fois devenus adultes », rapporte Caroline Fitzpatrick de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal et coauteure de l’étude.
Ces résultats ne concluent pas à une relation directe de cause à effet, mais bien à un lien plausible. D’autres études seront nécessaires pour déterminer les répercussions directes de la télévision sur la forme physique des enfants.
Toutefois, cette étude arrive aux mêmes constats que d’autres études qui ont conclu que l’« allongement du temps passé devant le petit écran contribue à la progression du phénomène de surpoids dans notre population », soutient Mme Fitzpatrick.
C’est pourquoi elle recommande de suivre les lignes directrices de l’Académie américaine des pédiatres : pas de télévision avant l’âge de 2 ans et pas plus d’une ou deux heures par jour pour les enfants plus grands. Ce sont aussi les recommandations des Directives canadiennes en matière de comportement sédentaire pour la petite enfance.
Les enfants qui regardent trop de télévision sont plus à risque de développer des mauvaises habitudes alimentaires, des troubles de sommeil et de devenir obèse, selon de précédentes études.
Isabelle Burgun – Agence Science-Presse