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30 janvier 2012 - Les allergies alimentaires gagnent du terrain au sein des familles les plus scolarisées : on y dénombre deux fois plus de cas d’allergies que dans les autres familles, révèle une récente étude canadienne.
Selon les chercheurs, notre mode de vie aseptisé explique, entre autres, ce résultat. Un niveau d’éducation plus élevé a un impact sur les habitudes alimentaires et le style de vie. Mieux informés, les parents suivraient davantage les recommandations des pédiatres qui favoriseraient l’hygiène, mais qui rendraient le système immunitaire plus vulnérable aux allergies.
La réduction des aliments allergènes dans la prime enfance est aussi remise en question. Tel que recommandé, les familles retardent souvent l’introduction des aliments allergènes, comme les arachides, les noix ou le sésame. De nombreuses études ont plutôt démontré que de retarder l’introduction d’un aliment allergène ne protègerait pas l’enfant.
« Nous ne recommandons pas d’être plus sale et négligent avec votre enfant. Mais le couvrir de Purell et passer son alimentation au peigne fin ne l’aide pas non plus », soutient le Dr Moshe Ben-Shoshan du Département d’allergie-immunologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Et le facteur l’héréditaire ne pèserait pas autant dans la balance que le régime alimentaire. Les Nord-Américains consomment plus de mets cuisinés et d’arachides grillées —plus allergènes que celles bouillies— et moins de fruits et de légumes.
Les chercheurs ont également remarqué que les allergies étaient moins présentes chez les immigrants. Cependant, plus une personne séjourne longtemps au Canada, plus elle risque de voir son taux d’allergie augmenter.
Notons que les personnes les plus scolarisées consultent beaucoup plus souvent le médecin pour des réactions allergiques que les immigrants, ce qui a une incidence sur le nombre de cas diagnostiqués au sein de ces populations.
Cette étude pancanadienne, réalisée par les chercheurs de l’Université McGill et McMaster à Hamilton, a été menée auprès de 9667 individus. Elle cherchait à établir quels sont les facteurs démographiques (âge, scolarité, lieu de résidence, etc.), génétiques et environnementaux, les plus susceptibles d’influencer les allergies alimentaires.
Isabelle Burgun – Agence Science-Presse
Crédit photo : Nero67 / Dreamstime