Qu’est-ce que la dyscalculie? Apprenez-en plus sur ce trouble d’apprentissage des mathématiques.
Plusieurs élèves trouvent les mathématiques difficiles. En effet, effectuer des calculs, raisonner de manière logique et expliquer des concepts abstraits représentent souvent un défi. Pour les enfants qui souffrent de dyscalculie, ce défi est encore plus grand.
Qu’est-ce que la dyscalculie?
La dyscalculie est un trouble spécifique d’apprentissage qui concerne les compétences en mathématiques. Ce trouble d’origine neurologique est présent tout au long de la vie. Il ne s’agit pas d’un retard. La dyscalculie toucherait de 3 % à 6 % des enfants.
Les élèves atteints de dyscalculie éprouvent des difficultés à comprendre et à utiliser les nombres ainsi qu’à résoudre des problèmes de logique. Cette condition est comparable à la dyslexie, qui concerne la capacité des gens à lire. La dyscalculie, tout comme la dyslexie, nuit aux apprentissages scolaires. D’ailleurs, 20 % des enfants qui ont une dyscalculie sont également atteints de la dyslexie.
Symptômes de la dyscalculie
L’enfant atteint de dyscalculie peut présenter des difficultés avec tout ce qui touche les nombres, que ce soit le calcul, la lecture, l’écriture, la mémorisation ou la compréhension des autres concepts mathématiques. Par exemple, il peut :
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inverser des chiffres lorsqu’il lit ou écrit des nombres (ex. : écrire 26 au lieu de 62; lire 6 au lieu de 9);
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avoir de la difficulté à comprendre le sens des nombres, par exemple lorsqu’il doit les comparer ou les ordonner (ex. : comprendre que 10 est un nombre plus grand que 4, mais plus petit que 12);
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trouver difficile de faire des calculs simples, même s’il compte sur ses doigts;
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ne pas se souvenir des tables d’addition et de multiplication, même s’il les étudie bien;
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avoir de la difficulté à estimer des nombres ou des quantités (ex. : évaluer le nombre d’objets placés devant lui ou devoir compter chaque fois le nombre de points sur les faces d’un dé);
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avoir de la difficulté à comprendre des notions de géométrie (ex. : différencier les formes géométriques comme le carré, le rectangle ou le triangle);
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ne pas comprendre la signification des expressions mathématiques telles que « plus grand que », « plus petit que », « somme », « différence », etc.
La dyscalculie peut aussi avoir des effets sur la vie quotidienne des personnes qui en souffrent. Par exemple, elles peuvent éprouver des difficultés à mesurer les quantités d’ingrédients pour faire une recette, à lire l’heure, à calculer la durée d’une activité, à comprendre un calendrier, à s’orienter dans l’espace, à lire les prix et à payer en argent comptant dans un commerce. Ces situations peuvent nuire à la confiance en soi et créer de l’anxiété lors de l’apprentissage des mathématiques.
Causes de la dyscalculie
La dyscalculie est liée à des anomalies dans le développement du cerveau qui sont présentes dès la naissance, même si on la diagnostique seulement à l’âge scolaire. Elle n’est pas causée par un manque de stimulation ou d’intelligence ni par un manque d’effort de la part de l’enfant.
Ce trouble pourrait également être lié à un mauvais fonctionnement de certaines parties du cerveau, notamment le cortex pariétal. La capacité de discerner si une quantité donnée est plus grande ou plus petite qu’une autre s’acquiert naturellement. Toutefois, si certaines régions du cortex pariétal ne fonctionnent pas correctement, cette aptitude peut être entravée. Cela empêche alors le traitement des informations qui contiennent des chiffres.
Il y a aussi un facteur de risque génétique. Certains enfants peuvent donc être prédisposés à ce trouble à cause de leur hérédité.
Poser un diagnostic
La dyscalculie n’est pas un trouble spécifique d’apprentissage encore bien connu, contrairement à la dyslexie ou à la dysorthographie. Lorsqu’un enfant a des difficultés en mathématiques, le premier réflexe est souvent de dire qu’il n’est pas doué pour cette matière. Or, un diagnostic précoce fait par un orthophoniste, un psychologue ou un neuropsychologue permet de mieux soutenir l’enfant pour améliorer la situation.
Des signes de dyscalculie peuvent être présents avant l’entrée à l’école vers l’âge de 4 ou 5 ans (ex. : difficulté à apprendre la comptine des nombres, à compter sur ses doigts, à compter des objets en les pointant, à associer un chiffre à un nombre d’objets, à comparer de petites quantités, à classer des objets par taille, couleur, forme ou quantité).
Un diagnostic ne peut toutefois pas être posé avant que l’enfant ait commencé à faire des mathématiques de manière formelle à l’école, soit en 1re année du primaire.
Pour qu’un diagnostic de dyscalculie soit posé, les difficultés en mathématiques doivent être persistantes et significatives. Il doit également y avoir un écart entre les compétences mathématiques et les autres compétences cognitives de l’enfant. De même, les difficultés en mathématiques ne doivent pas être causées par une déficience intellectuelle, un problème de la vue ou de l’audition non corrigé, un traumatisme cérébral ou un enseignement inadéquat.
Votre enfant souffre-t-il de dyscalculie?
Si vous croyez que votre enfant souffre de dyscalculie, parlez-en tout d’abord à son enseignante ou enseignant. Cette personne pourra voir si les difficultés de votre enfant en mathématiques semblent indiquer la présence d’un trouble d’apprentissage.
Un enfant qui éprouve des difficultés en mathématiques n’a pas nécessairement un trouble d’apprentissage. Parfois, il s’agit de difficultés qui finissent par disparaître grâce aux efforts de l’enfant et à l’aide reçue (ex. : orthopédagogue, aide aux devoirs).
Si les difficultés persistent malgré les différentes stratégies d’apprentissage proposées, vous pouvez consulter en orthophonie, en psychologie ou en neuropsychologie. Parfois, ces services sont offerts en milieu scolaire. Renseignez-vous pour savoir si c’est le cas à l’école de votre enfant.
Comment aider un enfant souffrant de dyscalculie?
Même si ce trouble d’apprentissage est permanent, la rééducation spécialisée peut améliorer la situation. Différents professionnels peuvent aider votre enfant à mieux comprendre le sens des nombres et des opérations mathématiques, dont les orthophonistes, les orthopédagogues et les neuropsychologues.
À la maison, vous pouvez jouer à de petits jeux qui font appel aux chiffres avec votre enfant pour rendre les mathématiques moins anxiogènes. Par exemple, vous pouvez vous amuser ensemble à :
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compter le nombre de quartiers d’orange ou de raisins dans son assiette;
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placer ses toutous par ordre de grandeur (du plus petit au plus gros, par exemple);
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jouer au supermarché avec une petite caisse enregistreuse afin que votre enfant se familiarise avec la monnaie;
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jouer à des jeux de société où il doit faire avancer un pion sur des cases et utiliser un dé, comme « Serpents et échelles »;
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chanter des comptines dans lesquelles il y a des nombres (ex. : « Violette à bicyclette »);
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nommer les différentes formes géométriques et les associer à leurs caractéristiques correspondantes (ex. : carré, triangle, rectangle, cercle).
Ces jeux permettent à votre enfant de devenir plus à l’aise avec les chiffres et les calculs.
À retenir
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La dyscalculie est un trouble d’apprentissage des mathématiques d’origine neurologique encore méconnu malgré le nombre de personnes concernées. Elle est souvent associée à la dyslexie et au TDA/H.
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Un enfant atteint de dyscalculie a de la difficulté à comprendre le sens des nombres, à utiliser les chiffres et à effectuer un raisonnement mathématique.
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Un enfant peut éprouver des difficultés en mathématiques sans nécessairement être atteint de dyscalculie.
| Révision scientifique : Agathe Tupula Kabola, orthophoniste
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Décembre 2024
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Photo : GettyImages/djedzura
Ressources et références
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ALLOPROF PARENTS. La dyscalculie : trucs et astuces. alloprof.qc.ca
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CENTRE D’ÉVALUATION NEUROPSYCHOLOGIQUE ET D’ORIENTATION PÉDAGOGIQUE. Dyscalculie : trouble du calcul ou trouble d’apprentissage en mathématique. cenop.ca
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INSTITUT DES TROUBLES D’APPRENTISSAGE. Qu’est-ce que la dyscalculie? institutta.com
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MAGAZINE QUÉBEC SCIENCE. Dyscalculie : le vertige des chiffres. 2014. quebecscience.qc.ca
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SAVOIR MÉDIA. Émission « Passer le message », épisode sur les troubles d’apprentissage. savoir.media
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