La salle d’attente est bondée d’enfants (incluant les miens) qui jouent, s’agitent, toussent, rigolent, crient, reniflent, se poussent ou pleurent ici et là, pendant que leurs parents lisent, discutent, regardent ailleurs, leur courent après pour les moucher ou leur crier… d’arrêter de crier!
Pendant ce temps-là, je suis assise près d’un couple dans la jeune trentaine dont le ventre joliment arrondi de la femme témoigne de l’arrivée imminente d’un bébé. Les deux, visiblement impressionnés par l’anarchie infantile qui règne dans la pièce se rassurent à voix haute avec un autre couple :
« Mouaaaaaaaa, quand mon enfant sera né, je ne le laisserai jamais crier en public », « Mouaaaa, j’ai lu que… », « et puis, je lui dirai ceci... », «et puis je ferai cela... »... Bla bla bla.
En les écoutant parler ainsi, je me souviens de l’époque où, jeune adulte sans enfant, je disais haut et fort à mes parents et à mes amis :
Quand j’aurai des enfants...
Je serai toujours à leur écoute.
Je ne les laisserai jamais regarder la télévision.
Je leur expliquerai toujours le « pourquoi » et le « comment » des choses de la vie.
Je n’achèterai jamais la paix avec des bonbons.
Je leur préparerai toujours de bons petits plats équilibrés.
Je ne les laisserai jamais dormir dans mon lit.
Je ne cèderai jamais à leurs caprices.
Je continuerai de voyager.
Je ne perdrai jamais mes amis de vue.
Je me garderai du temps pour moi et mon couple...
J’éclate de rire en repensant à tous ces fantasmes gonflés de « Jamais » et de « Toujours ». Amusé, le futur papa se tourne vers moi pour me demander ce que je trouve si drôle. Spontanément, je lui réponds :
« On raconte vraiment n’importe quoi quand on n’a pas d’enfant! »
Ben lui, ça ne l’a PAS DU TOUT fait rire!
17 mars 2010