Les terreurs nocturnes

Les terreurs nocturnes
Environ 40 % des enfants font des terreurs nocturnes. Elles sont beaucoup moins fréquentes que les cauchemars.


Souvent confondues avec les cauchemars, les terreurs nocturnes sont souvent très impressionnantes pour les parents. Elles ne représentent toutefois aucun danger pour le développement de l’enfant. Beaucoup moins fréquentes que les cauchemars, elles touchent environ 40 % des enfants.

Qu’est-ce qu’une terreur nocturne?

Les terreurs nocturnes apparaissent en général quand l’enfant est âgé entre 12 mois et 4 ans. Elles sont particulièrement présentes chez les enfants d’âge préscolaire et diminuent peu à peu chez les enfants d’âge scolaire et les adolescents. Les terreurs nocturnes apparaissent rarement après l’âge de 5 ans.

Pendant une terreur nocturne, le tout-petit n’a pas conscience de la présence de son environnement et de ses parents, car il n’est en fait pas réellement réveillé. Les terreurs nocturnes durent typiquement de 1 à 5 minutes, mais elles peuvent être plus longues chez certains enfants.

Elles se produisent au cours du sommeil lent profond, habituellement dans les premières heures après l’endormissement. Les terreurs nocturnes surviennent plus souvent en début de nuit, car c’est à ce moment que les périodes de sommeil lent profond sont les plus longues et les plus profondes.

Une fois la terreur nocturne terminée, l’enfant reprend habituellement son cycle de sommeil normal, à moins qu’il se soit complètement réveillé pendant l’épisode. S’il se réveille tout à fait, il sera probablement désorienté et inquiet. Le lendemain matin, la plupart des enfants n’ont aucun souvenir de leur terreur nocturne, à moins qu’ils n’aient été réveillés pendant l’épisode.

Comment reconnaître une terreur nocturne?

Des parents témoignent des terreurs nocturnes de leur enfant.

Une terreur nocturne est très impressionnante et est un moment éprouvant pour les parents. Pendant une terreur nocturne, l’enfant peut :

  • crier, et même hurler;
  • sembler terrifié;
  • s’asseoir soudainement dans son lit;
  • avoir les yeux grand ouverts, et son regard est vide ou paniqué;
  • avoir un discours qui n’a aucun sens;
  • être agité, désorienté;
  • respirer rapidement et être en sueur;
  • être agressif et se débattre;
  • ne pas supporter qu’on le touche ni qu’on le tienne;
  • sembler inconsolable si ses parents essaient de le réconforter et ne pas répondre à leurs questions.

Causes des terreurs nocturnes

Les terreurs nocturnes sont en partie héréditaires. C’est pour cette raison qu’elles sont plus fréquentes dans les familles où un membre de la famille a aussi eu des terreurs nocturnes lorsqu’il était jeune. Par ailleurs, les terreurs nocturnes peuvent survenir quand l’enfant :

  • se couche plus tard que d’habitude ou est très fatigué, car il récupère de son manque de sommeil par une modification de la durée et de l’intensité de la phase du sommeil profond, phase durant laquelle se manifestent les terreurs nocturnes;
  • vit des changements dans son quotidien qui le rendent anxieux (séparation, déménagement, changement de garderie, etc.), car le stress est un élément déclencheur d’épisodes chez les enfants prédisposés aux terreurs nocturnes;
  • cesse de faire des siestes, mais n’y est pas prêt, ou quand ses habitudes de sommeil changent;
  • est malade ou fait de la fièvre.

Trouble du sommeil lié aux terreurs nocturnes

Les enfants qui ont fait des terreurs nocturnes dans la petite enfance ont plus de chance de développer du somnambulisme (marcher en dormant) après 5 ans. Ils sont aussi plus enclins à parler durant leur sommeil. Habituellement, le somnambulisme disparaît peu à peu à l’adolescence.

Que faire lorsqu’un enfant fait une terreur nocturne?

Si votre enfant fait souvent des terreurs nocturnes, assurez-vous que sa chambre est sécuritaire afin qu’il ne se blesse pas s’il est agité. Par exemple, ne le laissez pas dormir sur le matelas du haut d’un lit superposé et ne placez pas de meubles ni d’étagères près de son lit.
  • N’essayez pas de réveiller votre enfant, même s’il a l’air profondément bouleversé.
  • Évitez de le toucher. Même s’il semble réveillé, il ne vous remarque pas nécessairement. En fait, votre intervention risque même de prolonger l’épisode. Il est préférable que vous restiez simplement à côté de lui pour vous assurer qu’il ne tombe pas de son lit ou qu’il ne se blesse pas.
  • Attendez qu’il se recouche et se rendorme tout seul.
  • Si votre enfant se réveille complètement, vous pouvez lui parler doucement, lui frotter le dos, chantonner ou rester calmement quelques instants à ses côtés pour le rassurer. Même s’il n’a pas conscience d’avoir fait une terreur nocturne, il peut se demander ce qui s’est passé pour que vous soyez auprès de lui en pleine nuit.
  • Le lendemain, il n’est pas nécessaire de lui dire qu’il a fait une terreur nocturne, sauf s’il aborde lui-même le sujet, ce qui est peu probable. Si vous lui en parlez, vous risquez de lui faire peur et il voudra peut-être éviter de se coucher le soir. Prenez plutôt le temps de l’observer et de parler avec lui pour vérifier si quelque chose l’inquiète. Contrairement à un cauchemar, l’enfant n’aura probablement pas de souvenirs de l’événement.

Que faire pour prévenir les terreurs nocturnes?

  • Favorisez une atmosphère propice au calme avant le dodo. Par exemple, parlez avec votre enfant des événements agréables de sa journée et aidez-le à se détendre avec des exercices de respiration simples. Évitez qu’il regarde des émissions effrayantes et qu’il joue à des jeux sur un écran. Mettez aussi de côté les histoires qui peuvent lui faire peur.
  • Assurez-vous que la routine du dodo apaise votre enfant. Par exemple, donnez le bain à votre enfant, racontez-lui une histoire, allumez la veilleuse, chantez-lui une chanson. Une routine courte, stable et apaisante favorise l’endormissement.
  • Privilégiez un horaire de sommeil (heure de lever et de coucher) stable. La privation de sommeil est un déclencheur des terreurs nocturnes.
  • Évitez les sports intenses, les repas lourds ainsi que les activités qui provoquent des émotions négatives peu de temps avant l’heure du coucher.
  • Évitez, autant que possible, les situations stressantes, car le stress est un élément déclencheur de terreurs nocturnes chez les enfants qui y sont prédisposés. Essayez aussi de ne pas bouleverser l’horaire de votre enfant.
  • Lorsque votre enfant dort, évitez les bruits dans la maison ou près de lui et la lumière vive dans sa chambre. Cela peut déclencher un épisode de terreur nocturne.

Que faire quand les terreurs nocturnes sont très fréquentes?

Dans le cas où les terreurs arriveraient de façon très fréquente ou encore lorsqu’il y a un danger de blessure, et dans ces cas seulement, les spécialistes du sommeil conseillent de réveiller l’enfant 30 minutes avant l’heure à laquelle la terreur nocturne se manifeste habituellement, pour l’empêcher de se produire.

Vous pouvez, par exemple, emmener votre enfant à la toilette ou lui donner à boire, avant de le laisser se rendormir par lui-même. Faites cela chaque soir pendant quelques semaines et voyez ensuite si les terreurs nocturnes ont cessé.

Si la situation ne s’améliore pas, consultez un médecin ou un psychologue. Consultez aussi l’un de ces spécialistes si les terreurs nocturnes nuisent à la qualité du sommeil de votre enfant et de votre famille.

La plupart du temps, les terreurs nocturnes font partie du développement normal et disparaîtront avec le temps. Toutefois, elles peuvent être associées, chez certains enfants, particulièrement ceux qui en présentent très fréquemment, à des inquiétudes ou être un symptôme d’autres difficultés (ex. : problème d’adaptation, anxiété). Si vous avez des inquiétudes, n’hésitez pas à en parler à un médecin ou à un psychologue.

À retenir

  • Les terreurs nocturnes sont un trouble du sommeil qui apparaît et est plus fréquent à l’âge préscolaire.
  • Il est préférable de ne pas réveiller un enfant qui a une terreur nocturne. Il faut toutefois rester à ses côtés afin de s’assurer qu’il ne se blesse pas.
  • Comme l’enfant n’a pas conscience de faire une terreur nocturne et qu’il n’en garde aucun souvenir, il n’est pas nécessaire de lui en parler le lendemain matin.
  • L’hérédité, le manque de sommeil, les situations stressantes et la fièvre peuvent causer des épisodes de terreurs nocturnes.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Marie-Hélène Pennestri, professeure agrégée à l’Université McGill, psychologue à la clinique du sommeil de l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies et directrice du Laboratoire de sommeil pédiatrique Il était une nuit
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Juin 2023

 

Photo : iStock.com/Reno12

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • DORMEZ LÀ-DESSUS. Les terreurs nocturnes! dormezladessuscanada.ca
  • FONDATION JASMIN ROY SOPHIE DESMARAIS. Abracadabra pour vaincre ou prévenir les cauchemars et les terreurs nocturnes. fondationjasminroy.com
  • LAGANIÈRE, Christine et autres. « Sleep terrors in early childhood and associated emotional-behavioral problems », Journal of Clinical Sleep Medicine, vol. 18, no 9, 2022, p. 2253-2260. jcsm.aasm.org
  • MARTELLO, Évelyne. Enfin je dors… et mes parents aussi. 2e éd., Montréal, Édition du CHU Sainte-Justine, 2015, 150 p.
  • NGUYEN, Bich Hong et autres. « Sleep terrors in children: A prospective study of twins », Pediatrics, 2008, vol. 122, no 6, p. 1164-1167.
  • PETIT, Dominique et autres. Le sommeil : un acteur méconnu dans le développement du jeune enfant. Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ 1998-2010) – De la naissance à 8 ans, Institut de la statistique du Québec, 2010, vol. 5, fascicule 2, 20 p. www.jesuisjeserai.stat.gouv.qc.ca
  • PETIT, Dominique et autres. « Childhood Sleepwalking and Sleep Terrors: A Longitudinal Study of Prevalence and Familial Aggregation », JAMA Pediatrics, 2015, vol. 169, no 7, p. 653-658.

 

Partager

À lire aussi