Tolérance au risque: comment s'entendre entre parents?

Tolérance au risque: comment s'entendre entre parents?
Comment s’entendre quand les deux parents n’ont pas la même tolérance au risque?


Les parents n’ont pas toujours la même tolérance au risque avec leur enfant. Comment s’entendre si vous pensez que votre partenaire couve trop votre tout-petit ou si c’est vous qui voyez du danger partout?

L’importance de protéger votre enfant

Un tout-petit aime prendre des risques quand il joue et c’est bénéfique pour lui. Monter sur une roche, marcher sur un tronc d’arbre ou grimper dans un arbre permet, par exemple, à un enfant de tester ses limites, d’apprendre à connaître ses capacités physiques, d’améliorer sa créativité et de développer sa confiance en soi.

Toutefois, plus un enfant est jeune, moins il a conscience du danger. C’est donc à vous de l’encadrer pour veiller à sa sécurité. Certains parents ont cependant tendance à voir du danger partout ou à intervenir plus souvent que d’autres.

Si vous et votre partenaire n’avez pas la même tolérance au risque, vous devriez discuter des dangers auxquels votre enfant est exposé et parler de vos craintes par rapport à ceux-ci.

Il est important de faire la différence entre un danger perçu et un danger réel. Un danger réel, c’est quelque chose qui peut entraîner une blessure physique importante ou nuire à la santé. Par exemple, laisser un jeune enfant courir ou jouer dans la rue est dangereux parce qu’il pourrait se faire frapper par une auto.

Bien sûr, il est essentiel d’intervenir quand un danger se présente. Toutefois, si votre enfant prend des risques et teste ses limites en jouant, il est plutôt recommandé de le surveiller attentivement et d’intervenir seulement en cas de danger.

S’entendre sur des prises de risque acceptables

Avec votre partenaire, tentez de vous entendre sur des prises de risque que vous jugez tous les deux acceptables en utilisant des exemples concrets. Par exemple : quand votre enfant joue en hauteur, jusqu’où acceptez-vous de le laisser grimper? Dans un espace sans clôture, jusqu’où acceptez-vous de le laisser s’éloigner?

Si vous êtes un parent qui avez la tendance à surprotéger votre enfant, vous pouvez aussi essayer la technique des petits pas qui consiste à prendre un pas de recul.

Par exemple, si vous avez l’habitude de surveiller votre enfant de près au parc, commencez par reculer d’un pas. Puis éloignez-vous un peu plus à chaque sortie jusqu’à atteindre une distance raisonnable, c’est-à-dire une distance qui vous permet de garder l’oeil sur votre enfant, mais aussi d’intervenir rapidement en cas de danger.

Devenir un parent sauveteur

Vous pouvez aussi vous entendre pour intervenir selon l’approche du parent sauveteur qui s’inspire de la façon dont les personnes formées pour surveiller les piscines publiques agissent.

L’objectif du parent sauveteur est d’intervenir uniquement en cas de danger réel, si votre enfant souhaite grimper très haut dans un arbre ou s’approche trop près d’un cours d’eau, par exemple.

L’approche du parent sauveteur propose d’intervenir en fonction de trois niveaux de risque :

  • Absence de danger. Surveillez votre enfant sans intervenir.
  • Présence d’un danger potentiel. Vérifiez auprès de votre enfant s’il est conscient que son jeu peut avoir des risques. Par exemple : sait-il qu’il peut se perdre s’il part trop loin explorer le parc ou qu’il peut tomber s’il monte sur cette chaise qui n’est pas stable? Demandez-lui ce qu’il va faire pour que ça n’arrive pas, puis mettez des limites au besoin.
  • Présence d’un danger réel. Intervenez auprès de votre tout-petit pour réduire le risque, par exemple en l’empêchant de jouer avec des objets tranchants ou de s’amuser trop près de la rue. Il faut toutefois éviter de lui dire des phrases comme : « Tu es trop maladroit pour ça » ou « Tu ne seras pas capable ».

Pour en savoir plus sur le jeu risqué, consultez notre dossier Tout le monde dehors! et notre fiche sur le jeu libre.

Attention aux stéréotypes!

Certains parents ont tendance à être plus protecteurs avec leurs filles, pensant qu’elles sont moins agiles. Il y a toutefois des filles aventureuses et casse-cou, tout comme il existe des garçons prudents et craintifs. C’est une question de tempérament. En tant que parent, l’important est d’encourager votre enfant à bouger, à relever des défis et à repousser ses limites en fonction de sa personnalité et de ses capacités, peu importe son genre.

À retenir

  • Entre parents, essayez de vous entendre sur des prises de risque que vous jugez tous les deux acceptables.
  • Demandez-vous si votre enfant se trouve face à un danger réel avant de lui interdire un jeu.
  • Si vous n’arrivez pas à vous entendre, vous pouvez essayer l’approche du parent sauveteur ou celle des petits pas.
Naître et grandir

Révision scientifique : Dr Sébastien Gaumon, psychologue et psychomotricien
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Août 2022

Photo : GettyImages/Melpomenem

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • ACTIF POUR LA VIE. Soyez un « parent sauveteur ». activeforlife.com
  • ALLARD, Sophie. « Parents, comment s’entendre sur le jeu risqué des enfants? », Vifa Magazine, 18 novembre 2020. vifamagazine.ca
  • TABLE SUR LE MODE DE VIE PHYSIQUEMENT ACTIF. La sécurité bien dosée, une question d’équilibre. tmvpa.com

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