Un enfant n'est pas un messager

Un enfant n'est pas un messager
Les parents séparés devraient éviter d’utiliser leur enfant pour se passer des messages.


Certains parents séparés utilisent leur enfant pour se transmettre des messages. Voyez pourquoi cette pratique est à éviter et comment bien communiquer avec votre ex-partenaire.

Passer des messages : des effets négatifs sur l’enfant

«N’oublie pas de dire à ton père de mettre tes patins dans tes bagages», «Tu diras à ta mère qu’à Noël, je vais venir te chercher avant le dîner», «Rappelle à ton père qu’il y a un spectacle à la garderie vendredi». Ces messages font peser sur l’enfant une lourde responsabilité qui ne lui appartient pas, en plus de lui faire vivre des émotions désagréables.

Comme l’enfant veut plaire à ses parents, il accepte de passer les messages. Cela peut toutefois le rendre anxieux parce qu’il a peur d’oublier ce qu’il doit dire ou de mal transmettre le message.

Un enfant ne devrait pas être impliqué dans les conflits de ses parents.

De plus, l’enfant doit faire face à la réaction négative que le message peut déclencher chez l’autre parent (ex. : «C’est pas comme ça qu’on avait prévu l’horaire pour Noël!» ou «De quoi elle se mêle, je le sais qu’il y a un spectacle à la garderie!»). Comme c’est son message qui a provoqué cette réaction, l’enfant peut penser que c’est de sa faute si ses parents réagissent de la sorte.

Cela le rend triste et lui cause du stress. Il peut, par exemple, avoir mal au ventre ou à la tête au moment des transitions entre ses parents. À la longue, il peut se replier sur lui-même, manquer de concentration, ou devenir plus irritable ou agressif.

Conseils pour communiquer entre parents séparés

Les parents séparés ont la responsabilité de se donner des informations au sujet de leur enfant. Il est donc important de communiquer sans passer par votre tout-petit. Voici comment y arriver.

  • Ne discutez pas devant votre enfant. Gardez-le à l’écart de vos échanges et de vos conflits pour préserver son bien-être.
  • Restez poli et respectueux lorsque vous échangez avec l’autre parent. Concentrez-vous sur le bien-être de votre enfant et mettez vos critiques envers l’autre parent de côté. Rappelez-vous que vous parlez à la mère ou au père de votre enfant.
  • Si vous avez une demande spéciale à faire à votre ex (ex. : changer un jour de garde), présentez-lui votre demande comme vous aimeriez que l’autre le fasse avec vous.
  • Gardez vos communications courtes et précises. Limitez-vous à ce qui concerne votre enfant.
  • Entendez-vous sur la manière de vous communiquer les informations (téléphone, texto, courriels) et à quelle fréquence le faire. Vous pouvez aussi essayer les sites ou les applications mobiles d’organisation familiale. Certaines sont gratuites (ex. : 2forkids.com, Planiclik.com, FamilyWall.com), d’autres sont payantes (ex. : 2houses.com, OurFamilyWizard.ca). Ces outils permettent de vous partager des informations au sujet de votre enfant de manière neutre et structurée.
  • Privilégiez les courtes communications écrites, surtout s’il y a beaucoup de conflits entre vous. Ainsi, votre enfant ne risque pas de vous entendre vous chicaner. L’écrit permet aussi de prendre du recul. Vous pouvez faire un brouillon, le relire, puis enlever vos reproches pour garder votre message neutre et efficace.
  • Si vous n’arrivez pas à communiquer ni à vous entendre, allez chercher de l’aide auprès d’un organisme (voir Ressources) ou d’une personne formée en coaching coparental ou en médiation familiale.

Ne jouez pas au détective

«Est-ce qu’il est gentil le chum de maman?», «As-tu beaucoup joué sur la tablette chez papa?» Ce genre de questions est aussi à éviter lorsqu’un enfant revient de chez l’autre parent. Le tout-petit pourrait se mettre à préparer des réponses pour éviter de blesser ses parents et ne pas créer de chicane entre eux. Cela lui cause du stress.

À retenir

  • Un enfant ne devrait pas avoir à jouer le rôle de messager : cela peut lui causer anxiété, stress, peur ou culpabilité.
  • Pour communiquer sainement, les parents séparés devraient se concentrer sur les besoins de leur enfant, rester polis et brefs.
  • Les échanges écrits permettent de garder l’enfant à l’écart et laissent le temps de réfléchir avant d’envoyer un message.
Naître et grandir

Révision scientifique : Lorraine Filion, travailleuse sociale et médiatrice familiale
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Novembre 2025

Photos : GettyImages/simarik

Ressources

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • ASSOCIATION DES FAMILLES MONOPARENTALES ET RECOMPOSÉES LA SOURCE. Trousse d’information - Conflit de séparation.
    associationlasource.com
  • CLOUTIER, Richard, Lorraine FILION et Harry TIMMERMANS. Les parents se séparent : mieux vivre la crise et aider son enfant. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2018, 296 p.
  • COMITÉ DES ORGANISMES ACCRÉDITEURS EN MÉDIATION FAMILIALE (pour trouver un médiateur familial)
    coamf.org
  • COMITÉ DES ORGANISMES ACCRÉDITEURS EN MÉDIATION FAMILIALE ET MINISTÈRE DE LA JUSTICE DU QUÉBEC. S’équiper pour se séparer (balado).
    quebec.ca/balado
  • FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DES ORGANISMES COMMUNAUTAIRES FAMILLE (pour trouver des organismes, comme les maisons de la famille, qui offrent des ateliers aux parents séparés).
    fqocf.org
  • MINISTÈDE DE LA JUSTICE DU CANADA. Faire des plans - Guide sur les arrangements parentaux après la séparation ou le divorce.
    justice.gc.ca
  • RÉSEAU D’AIDE AUX FAMILLES EN TRANSITION
    ressourcefamille.ca
  • SCHIRM, Sylvie et Marie-Élaine TREMBLAY. Notre enfant, on le partage comment? : tout pour réussir sa garde partagée. Éditions Trécarré, 2024, 240 p.

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