Vous arrive-t-il de proposer à votre enfant de choisir entre deux options pour qu’il collabore mieux?
Vous arrive-t-il de proposer à votre enfant de choisir entre deux options pour qu’il collabore mieux ou pour éviter une crise? Est-ce une bonne idée?
Donner plus de contrôle à votre enfant
« Aimerais-tu manger des carottes ou du brocoli avec ton poulet? », « Préfères-tu mettre ton manteau vert ou le bleu? » Lorsque vous offrez un « choix structuré » à votre enfant, vous l’orientez vers des options qui correspondent à vos valeurs.
C’est une façon de soutenir l’autonomie de votre tout-petit, puisqu’il peut décider de certaines choses. Et comme cette façon de faire est moins directive que d’imposer un choix, votre enfant a des chances de mieux collaborer.
En effet, votre tout-petit peut voir dans le choix que vous lui offrez une occasion de prendre une décision selon ses goûts, ses intérêts ou son envie du moment. Il a ainsi un certain contrôle sur ce qui lui arrive. Le choix est alors une occasion pour lui de prendre une décision dont il est fier et qui, en plus, facilite la collaboration.
Même si vous lui proposez un choix, il se peut que votre enfant s’y oppose et ne collabore pas.
Cette approche peut être utilisée dès l’âge de 2 ans environ, lorsque le besoin d’autonomie est plus présent. Elle peut être utile notamment lorsque votre enfant a une tâche à accomplir (ex. : ranger ses jouets, s’habiller, prendre son bain).
Offrir des choix, mais pas n’importe lesquelsProposer un choix à votre enfant lui permet d’apprendre à s’affirmer, de devenir plus autonome et de prendre confiance en lui. Toutefois, les choix proposés doivent correspondre à votre horaire familial, ainsi qu’aux règles et aux limites que vous souhaitez donner à votre enfant. Par exemple, évitez de lui demander : « À quelle heure aimerais-tu te coucher? », car une telle question ne tient pas compte de ses besoins de sommeil. |
Donner le choix : une stratégie critiquée
Cette approche est parfois contestée. Certains disent qu’il s’agit d’une forme de manipulation ou de soumission, car le choix est offert à l’enfant pour éviter de l’opposition ou des frustrations.
Toutefois, lorsque les choix proposés aident le tout-petit à développer son autonomie, le laisser choisir est bénéfique pour lui (ex. : « Veux-tu ton verre bleu ou rouge? », «Veux-tu brosser tes dents avant ou après le bain? »). Pour l’enfant, il s’agit de vrais choix. Comme il se sent respecté, il sera probablement aussi de meilleure humeur et collaborera mieux!
Par contre, offrir un choix ne doit pas devenir une façon de manipuler votre enfant, de le contrôler ou de le faire taire. S’il refuse de manger son dîner, par exemple, un « faux choix » serait de lui proposer « de manger son repas ou d’aller dans sa chambre ». Cette proposition, faite pour influencer sa décision, est plus contrôlante et ne respecte pas ses préférences. Posez-vous la question : « Le choix que je propose à mon enfant l’aide-t-il à développer son autonomie? »
D’autres façons d’intervenir
Bien sûr, il y a d’autres façons d’amener un tout-petit à collaborer. L’une d’elles est de lui expliquer les raisons pour lesquelles vous souhaitez qu’il agisse d’une façon ou qu’il respecte une règle. Par exemple : « Quand tu te brosses les dents, tu enlèves les petites bactéries qui se développent dans ta bouche et qui pourraient faire des bobos à tes dents. »
Vous pourriez aussi lui parler des choix que vous faites au quotidien. Par exemple, plutôt que de le faire choisir entre deux manteaux, dites-lui : « J’ai mis un imperméable aujourd’hui parce qu’il va pleuvoir. » Si votre enfant comprend la raison de votre comportement, il aura plus tendance à l’adopter à son tour.
L’enfant qui a du mal à choisir…Certains enfants ont de la difficulté à faire des choix, qu’il s’agisse d’un livre à emprunter à la bibliothèque ou du toutou à apporter en vacances. Si c’est le cas de votre enfant, dites-lui, par exemple : « Je vois qu’il y a beaucoup de livres qui t’intéressent. Mais lequel as-tu le plus envie de prendre aujourd’hui? Tu pourras en choisir un autre la prochaine fois. » C’est important que votre enfant apprenne à prendre des décisions. Il aura à le faire tout au long de sa vie. |
À retenir
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Proposer un choix à un enfant peut être utile pour le faire collaborer, tout en répondant à son besoin d’autonomie.
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Cette approche peut être utilisée dès l’âge de 2 ans, quand le besoin d’autonomie est plus présent.
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Cette stratégie ne doit pas être utilisée pour manipuler l’enfant, le contrôler ou le faire taire.
| Révision scientifique : Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue, conférencière et professeure associée à l’Université du Québec à Montréal
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Octobre 2023
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Photo : GettyImages/SolStock
Ressources et références
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RACINE, Brigitte. L’autorité au quotidien. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2018, 288 p.
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MESTER, Evelyne. Mon enfant, mon égal, Éditions Le Hêtre Myriadis, 2019, 144 p.
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FABER, Adele et Elaine MAZLICH. Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent. Éditions du Phare, 408 p.
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APPRENDRE À ÉDUQUER. Les faux choix donnés aux enfants: bientraitance ou manifestation de la domination adulte?
apprendreaeduquer.fr
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