Pour aider votre enfant à devenir autonome, il faut le soutenir, sans faire les choses à sa place.
Un enfant a souvent besoin d’un petit coup de pouce avant de réussir à effectuer seul un nouveau geste ou une nouvelle tâche, comme mettre un vêtement, boire au verre, découper, demander à un ami de lui prêter un jouet, compter ou lancer un ballon. Il a aussi besoin d’aide pour faire certains apprentissages.
Comment encourager le désir d’apprendre?
Pour développer sa confiance et son désir d’apprendre, il faut aider l’enfant à faire quelque chose par lui-même, sans le faire à sa place. C’est ce que l’on appelle l’étayage. Cela permet à l’enfant de réaliser son plein potentiel et de prendre confiance en sa capacité d’apprendre.
Il s’agit donc d’accompagner affectueusement l’enfant en observant ses actions et en le guidant selon ses besoins. À mesure que le tout-petit progresse, le soutien qu’il reçoit diminue peu à peu. Il est ainsi encouragé à exercer son nouveau savoir-faire seul, ce qui lui permet de développer de nouvelles habiletés. Cela l’aide à devenir de plus en plus autonome.
Il est important que cet accompagnement se fasse dans un contexte plaisant et que l’enfant ait assez de temps pour s’exercer et développer son autonomie. Il prend alors confiance en ses capacités et apprend que ses parents, ou toute autre personne qui le soutient dans ses apprentissages, sont là pour le guider chaleureusement lorsqu’il en a besoin.
Motivations et habiletés de l’enfant
Sa réussite le motive à poursuivre et à entreprendre d’autres apprentissages, car il a confiance en ses moyens.
Pour aider votre enfant à apprendre des choses sur ce qui l’intéresse en ce moment (ex. : chiffres, véhicules, dinosaures), prenez le temps de bien l’observer dans ses jeux. Vous pourrez ainsi découvrir ce qu’il serait motivé à apprendre.
Par exemple, si votre tout-petit joue avec des camions, vous pouvez les nommer pour bonifier son jeu lorsque la situation s’y prête. Vous pouvez ainsi lui dire : « Tu joues avec la bétonnière. Sais-tu à quoi elle sert dans un chantier de construction? »
Vous pouvez aussi profiter de l’intérêt de votre enfant pour quelque chose pour le motiver à faire d’autres apprentissages. Par exemple, si votre enfant démontre peu d’intérêt pour les chiffres, mais qu’il aime beaucoup les chansons et les comptines, vous pourriez lui chanter des comptines qui font appel aux chiffres (ex. : « 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Violette, Violette » et « 10 moutons, 9 moineaux… une souris verte »). Grâce à ces comptines, votre enfant deviendra peut-être plus motivé à découvrir le monde des chiffres.
Difficulté à réaliser une tâche
Il est possible que votre enfant ne réussisse pas à réaliser une tâche, même avec votre soutien (ex. : découper une feuille avec des ciseaux). Si c’est le cas, cela peut simplement signifier qu’il n’est pas « prêt » pour cet apprentissage. N’insistez pas, car cela risque de rendre l’expérience désagréable pour lui.
Pour aider votre tout-petit dans cette situation, vous pourriez ajouter des ciseaux à la boîte de pâte à modeler et observer si votre enfant utilise les ciseaux avec un autre matériel que le papier. Vous pourriez aussi utiliser des pinces à linge ou d’autres objets de la vie courante pour stimuler sa motricité fine. Il est important de demeurer dans un contexte de jeu et d’offrir des défis appropriés à votre enfant.
Comment soutenir les apprentissages de votre enfant?
Il existe plusieurs façons d’accompagner votre enfant en étayage pour le soutenir dans ses apprentissages. Voici quelques exemples pour l’aider et le guider.
- Décomposez la tâche à réaliser en plusieurs étapes simples. Par exemple, il est parfois difficile pour un jeune enfant de s’habiller seul. Vous pouvez lui apprendre d’abord à mettre ses chaussettes, puis à placer ses souliers pour distinguer le gauche du droit et ensuite à les enfiler… Lorsque votre enfant maîtrise une étape, accompagnez-le vers une autre.
- Encouragez les initiatives de votre enfant lorsqu’il réussit à boutonner quelques boutons ou à mettre ses chaussures du bon pied, par exemple. L’encouragement est important pour lui donner confiance.
- Simplifiez-lui la tâche en accomplissant une partie qu’il ne peut pas faire seul. Par exemple, vous pouvez tenir le bas de la fermeture éclair de son manteau pour lui permettre de la monter lui-même. Avec cette petite aide, votre enfant vit une réussite. Vous pouvez ensuite nommer les actions que vous posez afin que votre tout-petit puisse plus tard vous imiter pour attacher lui-même son manteau.
- Diminuez peu à peu le soutien que vous offrez à votre enfant pour l’encourager à exercer son nouveau savoir-faire. Si, par exemple, il réussit à mettre correctement ses souliers et à faire le noeud de ses lacets, ne le faites pas à sa place (sauf si votre enfant ne se sent pas en mesure de le faire pour différentes raisons). Donnez-lui toutefois le temps de le faire dans un contexte plaisant. La prochaine étape sera de le soutenir afin qu’il apprenne à faire la boucle.
- Amenez votre enfant à se questionner. Par exemple, démontrez de l’intérêt pour sa tour de blocs en lui disant : « Tu as construit une grande tour. Est-ce que tu sais combien de blocs tu as placés? » Vous profitez donc de l’occasion pour l’amener à compter des blocs. Soyez attentif aux chiffres qu’il nomme et, une fois qu’il a fini, ajoutez-en quelques-uns : « après 7, c’est… 8, 9. Ensuite, c’est… » Laissez le temps à votre tout-petit de répondre.
- Faites-lui des suggestions au besoin. Lorsque votre enfant tente de se nourrir par lui-même par exemple, vous pouvez lui faire une proposition pour le guider. Observez d’abord les tentatives de votre enfant, car il a besoin d’expérimenter par lui-même. S’il ne parvient pas à faire ce qu’il souhaite, vous pouvez le guider avec des paroles, sans le faire à sa place. Par exemple, si votre enfant essaie de se nourrir seul et que la nourriture tombe parce que sa bouche n’est pas assez ouverte, proposez-lui d’ouvrir grande sa bouche. Vous pouvez lui montrer comment faire. Commentez ses actions et valorisez ses efforts.
N’hésitez pas à nommer les apprentissages de votre enfant. Cela l’encouragera et lui fera gagner de l’estime de soi.
- Agissez comme modèle dans le cadre d’un jeu. Vous pouvez vous amuser à habiller ensemble une de ses poupées. Ce jeu peut l’amener à reproduire ensuite les mêmes étapes lorsqu’il essaie de s’habiller seul.
- Attirez l’attention de votre enfant sur un élément particulier, par exemple : « Tu as vu cette ligne sur ton verre? Verse du lait jusqu’à cette ligne. » Votre enfant apprend alors à reconnaître des indices qui guideront ses gestes.
- Complexifiez les jeux de votre tout-petit en jouant avec lui. Par exemple, s’il joue avec de la nourriture-jouet, demandez-lui s’il aimerait servir un client. S’il accepte, prenez le rôle du client au restaurant et faites appel à sa mémoire ou bonifiez son langage en commandant une entrée et un plat principal. Vous pouvez aussi en profiter pour utiliser des formules de politesse afin d’être un bon modèle pour lui. Par exemple, dites-lui : « Bonjour, j’aimerais avoir un potage aux carottes comme entrée et du spaghetti aux boulettes comme plat principal, merci! » Laissez-vous ensuite guider par les initiatives de votre enfant.

- Si vous amenez votre enfant à l’épicerie, prenez le temps de le faire participer. Il sera davantage motivé si certains des articles achetés sont utilisés dans une recette que vous cuisinerez bientôt ensemble. Par exemple, encouragez votre tout-petit à se souvenir d’un ou deux éléments que vous devez acheter. Il exerce ainsi sa mémoire. C’est aussi pour lui une occasion d’apprendre de nouveaux mots. Par exemple, si vous achetez de la poudre à pâte, vous pouvez dire à votre tout-petit : « Regarde, c’est la poudre à pâte. Il faut en mettre dans les muffins pour les faire gonfler. » Vous pouvez aussi lui faire remarquer comment les différents produits sont regroupés dans l’épicerie (ex. : fruits et légumes, viandes, poissons et pains).
- Accompagnez votre enfant vers de nouveaux défis. Par exemple, lorsqu’il est motivé à enlever les petites roues de la bicyclette, encouragez-le et rassurez-le en lui indiquant que vous allez le faire ensemble. Donnez-lui ensuite des indications pour le soutenir : « Regarde bien droit en avant, je vais tenir un peu ton banc pendant que tu pédales. » S’il tombe, encouragez-le en valorisant ses efforts. Surtout, acceptez de suivre son rythme.
- Présentez de nouvelles notions à votre enfant. Lorsque vous lui racontez une histoire par exemple, arrêtez-vous pour expliquer certains mots : « Sais-tu ce que veut dire “persévérant”? » Écoutez ce que votre tout-petit vous dit et donnez-lui ensuite la réponse s’il ne connaît pas le mot.
À retenir
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L’étayage permet à l’enfant de réaliser son plein potentiel et de prendre confiance en sa capacité d’apprendre.
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Il est important de prendre le temps d’observer votre enfant pour lui proposer des apprentissages qui vont le motiver et de vous assurer qu’ils ont lieu dans un contexte chaleureux et plaisant.
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Si votre enfant a de la difficulté à réaliser une tâche avec votre soutien, n’insistez pas. Il n’est probablement pas encore prêt à faire cet apprentissage.
| Révision scientifique : Sonia Cloutier, Ph. D., professeure en Techniques d’éducation à l’enfance Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir Mise à jour : Novembre 2018
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Photos : 123rf.com/Oksana Kuzmina et GettyImages/SolStock
Ressources et références
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APPRENDRE À ÉDUQUER. 14 pistes pour développer l’autonomie des enfants. apprendreaeduquer.fr
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CLOUTIER, Sonia. L’étayage : agir comme guide pour soutenir l’autonomie. Pour un enfant à son plein potentiel. Québec, Presses de l’Université du Québec, 2012, 216 p.
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FAMILLE QUÉBEC. Les jeunes enfants et le jeu : quel est le rôle des adultes? www.mfa.gouv.qc.ca
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