Pour aider votre enfant à devenir autonome, il faut le soutenir, sans faire les choses à sa place.
Un enfant a souvent besoin d’un petit coup de pouce avant de réussir à effectuer seul un nouveau geste ou une nouvelle tâche, comme brosser ses dents, s’habiller, découper, demander à un ami de lui prêter un jouet, compter ou lancer un ballon. Voyez comment l’aider à faire des apprentissages.
Accompagner son enfant pour l’aider à apprendre
Pour développer la confiance de votre enfant et son désir d’apprendre, il faut l’aider à faire des choses par lui-même, sans les faire à sa place. Vous pouvez utiliser l’étayage pour aider votre enfant à accomplir seul une tâche ou un geste. C’est une belle façon de l’amener à prendre confiance en sa capacité d’apprendre. Cela l’aide aussi à développer de nouvelles habiletés et à devenir de plus en plus autonome.
Grâce à l’étayage, votre enfant comprend que vous êtes là pour le guider lorsqu’il en a besoin.
La stratégie derrière l’étayage consiste à accompagner affectueusement votre tout-petit à accomplir une tâche en observant ses actions et en le guidant selon ses besoins. À mesure que votre enfant progresse, vous diminuez peu à peu votre soutien. Cet accompagnement doit se faire dans le plaisir et sans stress. Il est aussi important de donner assez de temps à votre enfant pour qu’il s’exerce et développe son autonomie.
Comment soutenir les apprentissages de votre enfant?
Il existe plusieurs façons d’utiliser l’étayage avec votre tout-petit pour le guider dans ses apprentissages. Voici quelques exemples.
- Décomposez la tâche à réaliser en plusieurs étapes simples. Par exemple, il est parfois difficile pour un tout-petit de s’habiller seul. Commencez par lui apprendre à mettre ses chaussettes, ensuite à placer ses souliers pour distinguer le gauche du droit. Après, montrez-lui à mettre ses souliers. Lorsque votre enfant maîtrise une étape, accompagnez-le vers une autre.
- Guidez votre enfant avec des paroles au lieu de faire à sa place. Observez d’abord les tentatives de votre tout-petit, car il a besoin d’expérimenter par lui-même, puis faites-lui des suggestions. Par exemple, si votre enfant essaie de se nourrir seul et que la nourriture tombe parce que sa bouche n’est pas assez ouverte, proposez-lui d’ouvrir grande sa bouche. Vous pouvez lui montrer comment faire. Commentez ses actions et valorisez ses efforts.
- Encouragez les initiatives de votre enfant. Par exemple, félicitez-le lorsqu’il réussit à boutonner quelques boutons, à mettre ses bottes du bon pied, à attraper un ballon ou à brosser ses dents. Vos encouragements lui donnent confiance.
- Simplifiez-lui la tâche en accomplissant une partie qu’il ne peut pas faire seul. Par exemple, vous pouvez tenir le bas de la fermeture éclair de son manteau pour lui permettre de la monter lui-même. Avec cette petite aide, votre enfant vit une réussite. Vous pouvez ensuite nommer les actions que vous posez afin que votre tout-petit puisse plus tard vous imiter pour attacher lui-même son manteau.
- Mettez à sa disposition des outils qui lui facilitent la tâche. Par exemple, divisez le rangement de ses jouets grâce à des bacs destinés à différentes catégories de jouets : le bac des bonshommes, le bac des dinosaures et le bac des blocs. Apprenez à votre enfant à les utiliser en l’accompagnant. Vous pouvez dire : « Il est temps de ranger. Je vais le faire avec toi. J’aimerais ranger les bonshommes dans le bac des bonshommes, et toi, que choisis-tu? »
- Diminuez peu à peu le soutien que vous offrez à votre enfant pour l’encourager à exercer son nouveau savoir-faire. Par exemple, s’il réussit à mettre correctement ses souliers et à faire le noeud de ses lacets, ne le faites plus à sa place (sauf si votre enfant ne se sent pas en mesure de le faire pour différentes raisons). Donnez-lui toutefois assez de temps de le faire dans un contexte plaisant. La prochaine étape sera de le soutenir afin qu’il apprenne à faire la boucle.
- Amenez votre enfant à se questionner. Par exemple, démontrez de l’intérêt pour sa tour de blocs en lui disant : « Tu as construit une grande tour. Est-ce que tu sais combien de blocs tu as placés? » Laissez votre enfant compter et soyez attentif aux chiffres qu’il nomme. Quand il s’arrête, ajoutez-en quelques-uns : « après 7, c’est… 8, 9. Ensuite, c’est… » Laissez le temps à votre tout-petit de répondre.
- Agissez comme modèle dans le cadre d’un jeu. Vous pouvez vous amuser à habiller ensemble une de ses poupées. Ce jeu peut l’amener à reproduire ensuite les mêmes étapes lorsqu’il essaie de s’habiller seul.
- Complexifiez les jeux de votre tout-petit en jouant avec lui. Par exemple, jouez au restaurant et prenez le rôle du client. Faites appel à sa mémoire en commandant une entrée et un plat principal. Profitez-en pour utiliser des formules de politesse. Par exemple, dites-lui : « Bonjour, j’aimerais avoir un potage aux carottes comme entrée et du spaghetti aux boulettes comme plat principal, merci! » Laissez-vous ensuite guider par les initiatives de votre enfant.
- Utilisez des tâches du quotidien pour stimuler ses apprentissages. Si vous amenez votre enfant à l’épicerie, encouragez-le à se souvenir d’un ou deux éléments à acheter pour exercer sa mémoire. Profitez aussi de l’occasion pour lui apprendre de nouveaux mots. Dites, par exemple : « Regarde, c’est la poudre à pâte. Il faut en mettre dans les muffins pour les faire gonfler. » Faites-lui remarquer comment les différents produits sont regroupés dans l’épicerie (ex. : fruits et légumes, viandes, poissons et pains).
- Encouragez votre enfant à essayer de nouveaux défis. Par exemple, lorsqu’il est motivé à enlever les petites roues de la bicyclette, encouragez-le et rassurez-le en lui indiquant que vous allez le faire ensemble. Donnez-lui ensuite des indications pour le soutenir : « Regarde bien droit en avant, je vais tenir un peu ton banc pendant que tu pédales. » S’il tombe, encouragez-le en valorisant ses efforts. Surtout, acceptez de suivre son rythme.
- Utilisez les livres pour présenter à votre enfant de nouvelles notions. Lorsque vous lui racontez une histoire, arrêtez-vous pour expliquer certains mots : « Sais-tu ce que veut dire “persévérant”? » Écoutez ce que votre tout-petit vous dit et donnez-lui ensuite la réponse s’il ne connaît pas le mot.
- N’hésitez pas à nommer les apprentissages que fait votre enfant. Cela l’encouragera et lui fera gagner de l’estime de soi.
Quand la tâche reste difficile malgré votre aide…Il est possible que votre enfant ne réussisse pas à réaliser une tâche, même avec votre soutien (ex. : découper une feuille avec des ciseaux). Si c’est le cas, cela peut simplement signifier qu’il n’est pas « prêt » pour cet apprentissage. N’insistez pas, car cela risque de rendre l’expérience désagréable pour lui. Pour aider votre tout-petit dans cette situation, vous pourriez ajouter des ciseaux à la boîte de pâte à modeler et observer si votre enfant utilise les ciseaux avec un autre matériel que le papier. Vous pourriez aussi utiliser des pinces à linge ou d’autres objets de la vie courante pour stimuler sa motricité fine. Il est important de favoriser les apprentissages de votre enfant dans un contexte de jeu et de lui offrir des défis adaptés à ses capacités. |
Suivre ses champs d’intérêt pour favoriser ses apprentissages
Les réussites que vit votre enfant le motivent à poursuivre et à entreprendre d’autres apprentissages.
Pour aider votre enfant à apprendre des choses, il est aussi important de vous laisser guider par ses champs d’intérêt. Par exemple, prenez le temps de bien observer votre tout-petit dans ses jeux pour connaître ce qui l’intéresse en ce moment (ex. : chiffres, véhicules, dinosaures). Cela vous permet de découvrir ce qu’il peut être motivé à apprendre.
Servez-vous ensuite de cet intérêt pour lui apprendre des choses. Par exemple, si votre tout-petit joue avec des camions, vous pouvez les nommer pour bonifier son jeu lorsque la situation s’y prête. Dites, par exemple : « Tu joues avec la bétonnière. Sais-tu à quoi elle sert dans un chantier de construction? »
Vous pouvez aussi profiter de l’intérêt de votre enfant pour quelque chose pour le motiver à faire d’autres apprentissages. Par exemple, si votre enfant démontre peu d’intérêt pour les chiffres, mais qu’il aime beaucoup les chansons et les comptines, vous pouvez lui chanter des comptines qui font appel aux chiffres (ex. : « 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Violette, Violette » et « 10 moutons, 9 moineaux… une souris verte »). Cela peut donner le goût à votre tout-petit d’en savoir plus sur le monde des chiffres.
À retenir
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L’étayage consiste à accompagner votre enfant dans ses apprentissages en l’observant et en le guidant au besoin.
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C’est une bonne idée de vous inspirer des jeux et des champs d’intérêt de votre enfant de même que de vos activités quotidiennes pour lui apprendre de nouvelles choses.
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Si votre tout-petit a de la difficulté à réaliser une tâche avec votre soutien, n’insistez pas. Il n’est probablement pas encore prêt à faire cet apprentissage.
| Révision scientifique : Sonia Cloutier, Ph. D., professeure en Techniques d’éducation à l’enfance Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir Mise à jour : Février 2024
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Photos : 123rf.com/Oksana Kuzmina et GettyImages/SolStock
Ressources et références
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