Jouer à faire semblant

Jouer à faire semblant
Jouer à faire semblant, c’est amusant et bon pour le développement!


Les enfants jouent beaucoup à faire semblant. Ils utilisent un couvercle de casserole comme volant de voiture, font semblant d’être au téléphone, nourrissent leur poupée ou leur ourson, ou cuisinent un gâteau en pâte à modeler. C’est ce qu’on appelle les jeux symboliques. Ce type de jeu est très important pour le développement des enfants.

Les bienfaits de jouer à faire semblant

Les jeux symboliques contribuent au développement de l’enfant, car ils lui permettent :

  • de développer son autonomie, sa débrouillardise, sa confiance en soi et sa capacité à prendre des initiatives;
  • d’utiliser son imagination et de se créer des univers de jeux;
  • d’améliorer sa capacité à contrôler ses gestes et ses émotions;
  • de renforcer ses habiletés sociales;
  • de mettre en pratique ses apprentissages;
  • de se préparer à apprendre à utiliser d’autres symboles, comme les lettres et les chiffres.

Par exemple, lorsque des tout-petits jouent à prendre l’autobus, un seul enfant à la fois peut jouer le rôle du conducteur. En attendant leur tour pour être le chauffeur, les autres doivent se trouver un rôle : ils exercent ainsi leur imagination et apprennent à réfléchir avant d’agir. De plus, ils apprennent à proposer leurs idées et à affirmer leurs préférences.

Comment évolue le jeu symbolique chez les enfants

Vers 2 ou 3 ans

L’enfant imite des situations vécues au quotidien ou les actions quotidiennes posées par ses parents et son entourage ou s’en inspire (ex. : jouer à l’épicerie, à prendre soin d’une poupée ou à cuisiner). Par exemple, s’il joue à cuisiner, il utilise des ingrédients connus (ex. : « Je fais une soupe avec des carottes et des pâtes. »). Son langage et ses actions sont simples. Il ajoute peu de nouveauté au scénario de base, qui reste fidèle à son quotidien.

Vers 3 ou 4 ans

À partir de 3 ans, un tout-petit se sert de plus en plus des objets de manière symbolique dans ses jeux.

L’enfant intègre dans son jeu plusieurs concepts qu’il a appris, comme compter, utiliser un menu pour choisir la nourriture ou respecter la notion de rôle (ex. : « Toi, tu seras la personne qui demande une soupe et, moi, je vais faire la soupe et te l’apporter. »).

S’il joue au restaurant par exemple, l’enfant qui fait le serveur nomme ce qu’il a pour préparer une recette lorsqu’il prend la commande. Il refuse de préparer certains plats s’il n’a pas les ingrédients nécessaires. Si le « client » commande une soupe de carottes, il peut dire : « Non, ce n’est pas possible, je n’ai plus de carottes, mais je viens de cueillir des brocolis dans le jardin. Veux-tu que je prépare une soupe de brocolis? »

À partir de 4 ans

Lorsque le tout-petit est à l’aise avec les autres enfants, il peut élaborer des scénarios imaginaires avec eux. Les enfants peuvent alors transformer une action connue en y ajoutant des détails imaginaires. Par exemple, ils peuvent faire une soupe avec de l’herbe, du sable et de l’eau, mais dire qu’elle est faite à base de cheveux de sorcière, de cristaux d’étoile et de caramel de fée.

Ils peuvent ensuite, par exemple, inventer que cette soupe donne des superpouvoirs et faire semblant de les utiliser. Par exemple, un enfant peut courir et dire qu’il est le coureur le plus rapide du monde grâce aux pouvoirs de la soupe, tandis qu’un autre peut affirmer qu’il est devenu invisible après en avoir mangé.

Le scénario continue d’évoluer selon l’imaginaire et les propositions de chacun. La préparation de la soupe devient un jeu de superhéros, car les enfants reçoivent des pouvoirs lorsqu’ils mangent les ingrédients magiques de la recette inventée.

Comment favoriser le jeu symbolique chez votre enfant

  • Laissez à votre enfant des moments de jeux libres où aucune activité n’est à l’horaire. Il peut alors laisser aller son imagination pour inventer de nouveaux jeux. Jouer seul lui permet aussi d’inventer et de mettre à profit son imagination en plein développement.
  • Offrez-lui du matériel polyvalent à usages multiples (ex. : boîtes de carton, rouleaux de papier essuie-tout, draps) pour laisser davantage place à son imagination. Par exemple, un drap se transforme en tente, une boîte de carton devient une maison ou un bateau de pirate. Laissez-le créer lui-même son univers à partir de ces objets.
  • Laissez à votre enfant le temps de développer son jeu et d’explorer les différents rôles du scénario. Parfois, il jouera au même jeu de façon répétitive pendant quelques jours.
  • Proposez-lui, au besoin, de nouvelles idées pour relancer son jeu, sans en prendre le contrôle. Formulez vos suggestions sous forme de questions afin de favoriser son autonomie, par exemple : « Avec quoi ton bateau pourrait-il être construit? », « Est-ce que tu veux inviter tes toutous dans ton jeu? » et « Quels rôles pourraient-ils jouer? ». Au fil du temps, il créera ses propres scénarios, plus variés, avec toute sa créativité et son imagination.
  • Mettez des déguisements et des accessoires à la portée de votre tout-petit afin qu’il y trouve l’inspiration pour imaginer ses jeux.
  • Si votre enfant est plus jeune ou moins imaginatif, proposez-lui des éléments de costume plus précis (ex. : tablier, casquette, ceinture). Ces accessoires peuvent l’aider à demeurer concentré dans son jeu et à garder à l’esprit le rôle qu’il occupe. La musique ou des livres d’histoire peuvent également soutenir son imaginaire pour qu’il puisse approfondir ses idées de jeux. Par exemple, votre tout-petit peut reproduire certains thèmes vus dans un livre et les transformer.
  • Encouragez votre enfant à observer ce qui l’entoure lors de vos sorties. Par exemple, faites-lui remarquer les éléments caractéristiques au dépanneur ou à l’épicerie. Vous l’aidez ainsi à rendre plus complexes ses scénarios. Quand il jouera au dépanneur ou à l’épicerie avec vous ou avec d’autres enfants, il se rappellera qu’il faut une caisse enregistreuse, un commis, des clients, etc.

À retenir

  • Le jeu symbolique est très important pour le développement des enfants.
  • Pour jouer à faire semblant, votre tout-petit a besoin d’avoir des périodes libres pendant lesquelles il peut s’inventer des scénarios de jeu.
  • Si vous proposez des idées à votre tout-petit pour stimuler son jeu, évitez d’en prendre le contrôle.
Naître et grandir

Révision scientifique : Andréane Ringuette, psychoéducatrice
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Octobre 2024

Photo : GettyImages/FatCamera

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • FERLAND, Francine. Tout sur le développement des 0-6 ans : guide pratique. Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2024, 140 p.
  • FERLAND, Francine. Et si on jouait : le jeu au cœur du développement de l’enfant. Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, coll. « Parlons parents », 2018, 240 p.
  • GAITZSCH, Sophie. Jouer à faire semblant pour mieux apprendre. 2021. unige.ch
  • PÉRINO, Odile. Dans des espaces pour jouer. Toulouse, Érès, 2014, 160 p.

Pour les enfants :

  • ARSENAULT, Isabelle. La Scène de Maya. Montréal, Pastèque, 2021, 48 p.
  • BURACH, Ross. Bou et Beille : Jouons à faire semblant! Markham, Éditions Scholastic, 2024, 48 p.
  • KITAMURA, Satoshi. L’extraordinaire chapeau d’Émilie. Paris, Éditions Gallimard Jeunesse, 2010, 32 p.

Partager

À lire aussi