L'évolution et les bienfaits du dessin: 3 à 5 ans

L'évolution et les bienfaits du dessin: 3 à 5 ans
Le dessin permet de développer la créativité de votre enfant et l’aide à affirmer sa personnalité.


Le dessin permet de développer le sens artistique de l’enfant et d’affirmer sa personnalité. C’est aussi un moyen d’acquérir des habiletés qui le préparent à l’écriture. À partir de 3 ans, les dessins d’un tout-petit deviennent de plus en plus détaillés. Suivez ici leur progression.

Si votre enfant a moins de 3 ans, consultez notre fiche L’évolution et les bienfaits du dessin: 1 à 3 ans.

L’évolution des dessins chez l’enfant de 3 à 4 ans

À cet âge, la coordination oeil-main de l’enfant s’améliore. Il contrôle de mieux en mieux le crayon : il peut maintenant le soulever et le replacer au même endroit. Il commence à dessiner des cercles fermés, ce qui requiert un bon contrôle de ses gestes. Il peut aussi copier une ligne horizontale, une ligne verticale et un cercle déjà tracés.

En conservant certains dessins de votre enfant et en les feuilletant de temps à autre, vous pourrez constater leur évolution.

L’enfant commence aussi à vouloir représenter quelque chose avec ses dessins. Toutefois, comme ses dessins se créent au hasard des traits qu’il trace, le tout-petit reconnaît après coup ce qu’il a dessiné. Par exemple, il dira qu’il a fait un ours après avoir constaté que son dessin lui faisait penser à cet animal. Les couleurs que le tout-petit utilise tiennent aussi du hasard.

À cet âge, il est difficile pour toute autre personne que l’enfant de reconnaître ce que représente son dessin. Il pourra même en changer la description si vous lui remontrez le même dessin quelque temps plus tard. Au lieu de deviner ce que votre enfant a dessiné, demandez-lui de vous parler de ce qu’il a dessiné sur son papier.

Évolution des bonshommes
Vers 3 ½ ans, l’enfant commence à dessiner des bonshommes « têtards » : un cercle représente la tête, à laquelle il ajoute des yeux. Les bras, représentés par des traits horizontaux, sortent de chaque côté de cette tête. Les jambes, représentées par des lignes verticales, sont accrochées au bas de la tête. Peu à peu, le personnage gagne en détail : le nez, la bouche et les sourcils sont ajoutés. Viennent ensuite les cheveux et les oreilles. On estime que 90 % des tout-petits font ce type de dessin.

L’évolution des dessins chez l’enfant de 4 à 5 ans

Vers 4 ans, les dessins de l’enfant deviennent un peu plus réalistes et plus détaillés. Il est plus facile de reconnaître ce qu’un tout-petit a dessiné, car il gagne en habileté. Ses dessins sont alors plus proches de la réalité et des objets, même si les proportions ne sont pas encore bonnes.

En plus des cercles, l’enfant dessine maintenant des carrés et des rectangles. Vers 5 ans, il apprend aussi à dessiner des triangles. Ses premières formes géométriques sont souvent tracées par accident. Peu à peu, il les reproduit de façon volontaire. À cet âge, le tout-petit aime aussi reproduire certaines formes ou certains motifs qui sont reconnaissables. Cela le prépare à l’écriture.

Le tout-petit dessine ce qui est important pour lui en gros format. Ainsi, ses personnages sont souvent aussi gros que les maisons qu’il dessine. Ses personnages ont souvent aussi une tête disproportionnée par rapport au reste de leur corps.

L’enfant s’appuie sur ce qu’il connaît des objets pour les reproduire dans ses dessins, et non sur ce qu’il voit réellement. Ainsi, comme il sait qu’une table a quatre pattes, il les dessinera systématiquement, quelle que soit la disposition de la table.

De même, si vous lui demandez de dessiner sa maison, il dessinera probablement une maison telle qu’il se la représente : un carré, un toit (le plus souvent en pente), une porte et des fenêtres, même s’il habite dans un appartement. On observe aussi de la transparence dans ses dessins. S’il dessine un enfant assis dans une auto, ses jambes seront aussi visibles. S’il dessine maman dans la maison, on la verra en totalité à travers les murs.

À cet âge, les dessins de l’enfant ne représentent donc pas précisément la réalité, mais ils s’en approchent progressivement. Ce n’est que vers 9 ans qu’il dessinera réellement ce qu’il voit. Il s’appuiera alors sur l’observation des objets pour les reproduire en respectant leurs particularités concrètes.

Évolution des bonshommes
Vers 5 ans, pour représenter le tronc, l’enfant ajoute un autre cercle ou un trait vertical sous la tête de son bonhomme. Il dessine ensuite les jambes (représentées par 2 lignes parallèles), les pieds et les doigts (représentés par des cercles ou des traits, mais pas nécessairement en bon nombre). Il ajoute aussi des détails à son bonhomme comme des cheveux, un nez, une bouche, un cou, des épaules, etc. L’enfant représente peu les vêtements. Ce n’est que vers 6 ans que son bonhomme sera habillé. Petit à petit, l’enfant passe de dessins où les personnages sont représentés de face et immobiles à des dessins de bonshommes en action, dans différentes positions. Il commence aussi à dessiner un paysage derrière ses personnages.

Comment encourager votre enfant à dessiner?

  • Mettez à sa disposition du matériel varié : crayons de couleur, peinture, images à coller, bâton de colle, etc. Lorsque vous encouragez votre tout-petit à créer avec une variété de matériel, vous favorisez son intérêt pour le dessin. Laissez votre enfant explorer. Il est important d’accepter qu’il utilise plein de gouache ou de colle, que le papier se troue et que ce soit tout « croche ».
  • Laissez votre enfant complètement libre dans sa façon de dessiner. Respectez ses fantaisies et laissez-le choisir ses couleurs. Il dessine de mieux en mieux, mais ses dessins demeurent plus créatifs que réalistes. Il dessine un soleil bleu et un chien à cinq pattes? Ses fleurs sont plus grosses que son arbre? Ce n’est pas grave.
  • Évitez de lui montrer comment faire pour dessiner, par exemple une fleur ou un arbre. Cette attitude le rend moins confiant en ses capacités. Il pense alors que ce que font les adultes est mieux. Cela peut limiter sa créativité et ses initiatives. Encouragez-le plutôt à observer les choses qu’il veut dessiner. S’il ne sait pas comment dessiner un camion, proposez-lui d’aller voir des camions dehors ou dans un livre. Il pourra ensuite dessiner le camion à sa façon.
  • Priorisez la feuille blanche. Elle laisse davantage place à l’imagination qu’un cahier de coloriage qui amène votre tout-petit à suivre un modèle. Vous pouvez quand même varier ses activités et lui présenter des cahiers de coloriage pour lui apprendre à devenir plus précis et à ne pas dépasser.
  • S’il ne sait pas quoi ou comment dessiner, incitez-le à observer et à décrire ce qui l’entoure. L’horloge au mur est ronde. La fenêtre est carrée. Le toit de la maison est en triangle. Cela aidera votre tout-petit à voir comment il peut représenter les choses dans ses dessins.
  • Amenez votre tout-petit à réfléchir quand il n’aime pas son dessin. Demandez-lui : « Qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ton dessin? » Vous pouvez aussi lui expliquer : « Tu sais, parfois, la main ne nous écoute pas. Ça prend du temps avant d’arriver à faire ce qu’on veut. » En mettant simplement votre enfant devant la réalité, vous lui apprenez à se faire confiance, à développer son estime de soi et à gérer sa frustration.
  • Acceptez qu’il barbouille ou jette ses oeuvres. Jusqu’à 4 ans, l’enfant ne cherche pas à faire quelque chose de beau; il veut jouer. Il dessine simplement pour le plaisir que cela lui procure. Vers 4 ans, il passe à une autre étape : il veut davantage créer et garder ses dessins. Il commence à les afficher, à les accumuler et à les donner en cadeaux. Vous aurez alors droit à une quantité industrielle de dessins!
  • Proposez-lui différentes manières de dessiner pour rendre cette activité encore plus intéressante. Par exemple, mettez à sa disposition une variété de crayons (ex. : crayons-feutres, crayons de cire, crayons pour la fenêtre ou pour le bain, crayons de bois, craies à tableau, etc.). Invitez-le aussi à dessiner sur différentes surfaces : sur du carton, sur un tableau noir, sur une tablette magnétique, sur le trottoir, sur une fenêtre ou un miroir.
  • Demandez à votre tout-petit de faire le dessin « le plus laid du monde ». Ça fonctionne bien pour encourager à dessiner un enfant qui ne se trouve pas bon.

Idées de commentaires à dire à votre enfant

Au lieu de simplement dire à votre enfant que son dessin est beau, vous pouvez commenter ses dessins et le questionner sur ce qu’il a fait. Il s’agit d’une autre bonne façon de l’encourager à dessiner. Voici des idées de commentaires à faire à votre tout-petit :

Pour l’aider à se sentir bon

  • J’aime les couleurs que tu as choisies.
  • Tu as pris tout l’espace sur ta feuille. Ce n’est pas facile et tu as réussi!
  • Tu as de très bonnes idées. J’aime ton dessin. Seul toi peux le faire : il est unique!
  • Tu as ajouté plein de petits détails. C’est très agréable à regarder.
  • Wow! Il y a des motifs sur ton animal ou sur les vêtements de ton personnage. Quelle bonne idée!
  • Et si on numérisait ton dessin pour l’envoyer à grand-papa ou à ta tante Alexandra?

Pour l’aider à poursuivre son dessin, mais sans imposer vos idées

  • Quel temps fait-il dans ton dessin?
  • Est-ce le printemps, l’été, l’hiver ou l’automne dans ton dessin?
  • Est-ce qu’il y a des personnages dans ton dessin?

Pour l’aider à laisser aller sa créativité

  • C’est une bonne idée d’avoir mis ces couleurs sur ton camion.
  • Une maison sur un nuage! Tu as beaucoup d’imagination. Bravo!
  • Je voudrais grimper dans ton arbre pour voir ce qu’il y a autour.
  • Je vois de la joie dans ton dessin.

Pour l’aider à vous parler de son dessin

  • Oh! Il s’en passe des choses dans ce dessin! J’aimerais bien que tu m’expliques.
  • Raconte-moi ton dessin.
  • Que font tes personnages dans ton dessin?

Les dessins de votre enfant vous parlent-ils?

Oui, votre tout-petit dévoile une partie de son univers lorsqu’il dessine. Ses dessins peuvent par exemple donner des informations sur ce qui le passionne, ce qu’il a fait aujourd’hui, ce qu’il a vu, ce qu’il a trouvé beau, etc. Cette activité l’aide aussi à exprimer et à gérer ses émotions comme la peur.
Ainsi, c’est possible que le dessin d’un trou dans un tronc d’arbre évoque un traumatisme pour votre enfant, mais il peut aussi s’agir simplement d’une maison d’écureuil qu’il a voulu dessiner. Même chose pour les couleurs. S’il y a beaucoup de noir ou de rouge dans ses dessins, vous pourriez penser que c’est un signe d’agressivité ou de colère. Mais ce n’est pas toujours le cas.
Au lieu d’essayer de trouver un sens à ses dessins, prenez le temps d’écouter ce que votre enfant raconte à propos de ses créations. Par exemple, demandez-lui de vous parler de ce qu’il a dessiné, sans insister.

Les bienfaits du dessin

Pour dessiner, votre enfant utilise différentes habiletés qui contribuent à son développement. Il exerce sa motricité fine pour tenir le crayon, le diriger sur le papier et contrôler son geste. Parvenir à ce contrôle est une étape qui prépare votre tout-petit à écrire.

Le dessin exerce aussi sa perception tactile (toucher). En effet, quand il dessine, votre enfant doit bien sentir le crayon dans sa main et s’appliquer à exercer une pression adéquate sur le papier, sans le déchirer. Quand il dessine, votre enfant utilise également des habiletés de perception, c’est-à-dire qu’il s’exerce à visualiser les objets et les formes dans l’espace pour organiser son dessin et, plus tard, copier des lignes et des formes géométriques. Cette habileté aidera votre tout-petit à l’école pour l’apprentissage des mathématiques.

Ses dessins sont aussi un moyen de développer sa créativité et d’exprimer la richesse de son imagination. De plus, dessiner amène votre tout-petit à utiliser ses habiletés d’observation et ses connaissances puisque votre enfant reproduit en images ce qu’il connaît du monde.

Dessins sur tablette ou sur papier?
Les applications pour dessiner sur une tablette électronique peuvent favoriser la créativité si elles permettent de faire des dessins, pas juste du coloriage. Toutefois, si votre enfant dessine avec ses doigts, il ne développe pas sa motricité fine. Pour ce faire, il doit utiliser un stylet pour tablette. Rappelez-vous qu’il vaut mieux privilégier le dessin avec du vrai matériel pour développer la motricité fine de votre enfant et limiter son temps d’écran.

À retenir

  • Votre enfant commence à vouloir représenter des choses qu’il connaît dans ses dessins, mais avec encore beaucoup de fantaisie : les couleurs et les proportions ne sont pas nécessairement bonnes.
  • Mettre à la disposition de votre enfant une variété de matériel d’arts plastiques favorise son intérêt pour le dessin.
  • Quand il dessine, votre enfant développe sa créativité et des habiletés qui le préparent pour l’école.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Josiane Caron Santha, ergothérapeute
Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Janvier 2020

 

Photos : iStock.com/SE73 et gaiamoments et GettyImages/FreshSplash et Brand X Pictures

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

Pour les parents

  • BERTHIAUME, Denise. Les arts plastiques en milieu éducatif. Montréal, Chenelière Éducation, 2012, 196 p.
  • CARREAU, Dominique. « Laissez-moi vous raconter l’évolution de mes dessins », Revue préscolaire, vol. 52, no 2, printemps 2014, p. 59-60.
  • ÉDUCATOUT. 13 idées pour apprendre à dessiner. www.educatout.com
  • ÉDUCATOUT. Explorer le matériel d’arts plastiques. www.educatout.com
  • ÉDUCATOUT. Faut-il enseigner aux enfants à dessiner des bonshommes? www.educatout.com
  • ÉDUCATOUT. Stimuler l’intérêt du dessin chez les enfants. www.educatout.com
  • FERLAND, Francine. Le développement de votre enfant au quotidien, de 0 à 6 ans. 2e éd., Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2018, 264 p.
  • GERVAIS, Marie. Libérons la créativité de nos enfants. Paris, Éditions de la Martinière, 2013, 288 p.
  • ROSSANT, Lyonel (Dr) et Jacqueline ROSSANT-LUMBROSO (Dre). Que révèle l’analyse des dessins d’enfant. www.doctissimo.fr
  • TÊTE À MODELER. Évolution des dessins de l’enfant. www.teteamodeler.com

Pour les enfants

  • DENY, Madeleine et Barroux. Dessins, coloriages, tracés, gribouillages. Paris, Nathan, coll. « Haut comme 3 pommes », 2013, 128 p.
  • DIEDERICHS, Gilles et Muriel Douru. 100 activités pour libérer la créativité des enfants. Paris, Mango, coll. « Happy family », 2014, 108 p.
  • TULLET, Hervé. À toi de gribouiller! Paris, Bayard Jeunesse, 2007, 64 p.

 

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