Le dessert: interdire ou offrir?

Le dessert: interdire ou offrir?
Le dessert a sa place durant le repas même si votre enfant n’a pas tout mangé.


Le dessert a sa place au sein d’un repas équilibré et ne devrait pas être présenté comme un privilège. Il faut donc éviter de l’utiliser pour récompenser votre enfant d’avoir terminé son plat principal ou d’avoir été gentil avec son petit frère.

La place du dessert dans l’alimentation

Si le dessert est prévu, on l’offre à l’enfant, peu importe ce qu’il a mangé.

Le dessert doit être considéré comme un complément au repas. Par exemple, si votre enfant n’a pas mangé sa viande, vous pouvez compenser ce manque de protéines en servant du yogourt comme dessert.

Vous ne devriez pas exiger de votre enfant qu’il termine son assiette pour avoir droit au dessert qui est prévu au menu. Il n’est pas nécessaire d’inclure un dessert à tous les repas, ni même tous les jours. C’est une question d’habitude et de choix des parents.

De même, limitez à une portion de dessert tous les membres de la famille. Qu’il s’agisse de biscuits ou de fruits, le principe est le même. On ne se nourrit pas de dessert. Si vous êtes gourmand, attendez que votre enfant soit couché avant de vous servir une deuxième portion de gâteau! Vous montrerez ainsi l’exemple.

La règle est toutefois différente si les aliments sucrés sont offerts à la collation. À ce moment, laissez votre enfant en manger autant qu’il veut. Cela l’aide à comprendre qu’il n’y a pas d’aliments interdits et qu’il n’a pas besoin de faire des réserves comme si c’était l’unique occasion d’en manger. Il apprend ainsi à écouter les signaux de faim et de satiété que lui envoie son corps.

Le goût du sucre
Des études ont démontré que le goût pour le sucré est inné chez l’humain. Si vous proposez les desserts sucrés très tôt, l’acceptation d’aliments nourrissants pourrait être difficile. Mieux vaut d’abord introduire les desserts nutritifs dans l’alimentation de votre enfant et attendre un peu avant de lui donner des desserts sucrés.

Quels desserts offrir?

Privilégiez les desserts nourrissants (ex. : fruits, yogourt, biscuits et muffins maison, pouding au tapioca, croustade aux pommes). Les fruits demeurent le dessert nutritif par excellence.

Les gâteaux, les biscuits du commerce, la crème glacée et les autres gâteries sont compatibles avec une saine alimentation. Tout est cependant une question de fréquence et de quantité. Vous pouvez proposer des gâteries à votre enfant deux ou trois fois par semaine sans nuire à l’équilibre de son alimentation, en particulier si elles complètent un menu habituellement sain.

Contrairement à la croyance populaire, le sucre ne rend pas les enfants hyperactifs. L’environnement et le contexte dans lesquels les desserts sucrés sont offerts seraient plutôt responsables de l’excitation des tout-petits. Par contre, le chocolat contient de la caféine, qui a un effet stimulant. Vous pouvez en offrir à partir de 18 à 24 mois, mais limitez les quantités et évitez aussi d’en offrir en soirée.

À partir de quel âge?
Dès que votre enfant mange des aliments riches en fer au moins deux fois par jour et des fruits, vous pouvez intégrer peu à peu des desserts comprenant des produits céréaliers comme des muffins peu sucrés ou du pain aux bananes maison. Les desserts à base de produits laitiers ou de boissons végétales, comme le yogourt, le tapioca ou le pouding maison (moins sucrés que ceux du commerce), peuvent être offerts à l’occasion, bien que les produits laitiers puissent facilement attendre que votre enfant ait 1 an.

Quand votre enfant ne veut manger que du dessert

Votre enfant ne termine pas son assiette pour se garder une petite place pour le dessert? Voici comment réagir.

  • Ne le privez pas de dessert, car il écoute sa faim au lieu d’en repousser les limites. Sa portion de dessert devrait d’ailleurs rester la même, qu’il ait fini ou non son assiette.
  • Expliquez à votre enfant que le dessert est un complément au repas et que le plat principal demeure le mets le plus important.
  • Demandez-lui son degré de faim (petit creux, satisfait, plein, trop plein). Juge-t-il que sa faim sera assouvie avec une portion de dessert? S’il croit que oui, il ne repousse pas les limites de son appétit, et c’est très bien.
  • Si votre enfant veut une deuxième portion de dessert, redonnez-lui son assiette inachevée, offrez-lui une deuxième assiette s’il a tout mangé ou proposez-lui d’attendre la collation.
  • Envisagez l’option d’offrir le dessert en même temps que le plat principal. Cela permet d’éviter que l’enfant mange rapidement ou très peu parce qu’il a trop hâte au dessert. Cette stratégie vise à descendre le dessert de son piédestal et à lui enlever son statut d’aliment spécial. Elle est très utile dans les familles où le dessert est continuellement un enjeu.

Servir le dessert en même temps que le plat principal

Si vous souhaitez servir le dessert en même temps que le reste du repas, placez sur la table le nombre de portions qui correspond au nombre de personnes présentes. Si vous êtes cinq, déposez par exemple une assiette avec cinq biscuits ou cinq portions de salade de fruits et soulignez la notion de partage.

Chacun a sa part, s’il en a envie et quand il en a envie. Si votre enfant choisit de commencer par son dessert, c’est son choix. Il aura encore faim ensuite et il pourra manger les aliments dans son assiette sans être obsédé par le dessert, car il l’aura déjà mangé.

 

À retenir

  • Le dessert fait partie d’un repas équilibré et ne doit pas être présenté comme un privilège.
  • Favoriser les desserts nourrissants, tout en permettant à votre enfant de manger des desserts plus sucrés à l’occasion.
  • Ne pas exiger de l’enfant qu’il termine son assiette pour avoir droit au dessert qui est prévu au menu.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Stéphanie Côté, M. Sc., nutritionniste
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Juin 2020

 

Photo : iStock.com/djedzura

 

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • MENNELLA, Julie A. et Nuala K. BOBOWSKI. « The Sweetness and Bitterness of Childhood: Insights From Basic Research on Taste Preferences », Physiology & Behavior, vol. 152 (partie B), décembre 2015, p. 502-507. www.sciencedirect.com
  • REMMER, Sarah. This Dietitian Mom Serves Dessert With Dinner (And You Should Consider It Too). CBC Family Health, 13 février 2018. www.cbc.ca
  • ROLLINS, Brandi Y. et autres. « Effects of restriction on children’s intake differ by child temperament, food reinforcement, and parent’s chronic use of restriction », Appetite, vol. 73, février 2014, p. 31-39. www.sciencedirect.com
  • SATTER, Ellyn. Managing « junk » food, AKA sweets, chips, sodas. Family meal focus – The Ellyn Satter Institute newsletter. www.ellynsatterinstitute.org
  • SONNEVILLE, Kendrin R. et autres. « Associations of parental control of feeding with eating in the absence of hunger and food sneaking, hiding, and hoarding », Childhood Obesity, vol. 9, no 4, août 2013, p. 346-349. www.liebertpub.com
  • VENNERØD, Frida Felicia Fry et autres. « The Development of Basic Taste Sensitivity and Preferences in Children », Appetite, vol. 127, août 2018, p. 130-137. www.sciencedirect.com

Partager

À lire aussi