Comment faire face au jugement des autres quand on a un enfant aux besoins particuliers?
Un des grands facteurs de stress pour les parents d’un enfant aux besoins particuliers est le regard des autres. Comment faire face aux jugements et aux commentaires des autres sur votre enfant? Voici quelques conseils pour vous aider.
Pourquoi les parents se sentent-ils jugés?
Les parents d’aujourd’hui ont tendance à se mettre beaucoup de pression afin d’être la meilleure mère ou le meilleur père possible. Par exemple, il est facile pour les parents de se comparer aux autres et de se sentir moins compétents. Cette pression peut être encore plus forte pour les parents d’un enfant aux besoins particuliers. Surtout à l’ère des réseaux sociaux, qui sont remplis de photos présentant des parents sous leur meilleur jour.
Certaines fausses croyances ajoutent de la pression. Par exemple, celle selon laquelle un enfant qui « se comporte bien » (ex. : qui ne dérange pas, qui est tranquille) a de bons parents. Elle s’accompagne souvent de l’idée contraire : un enfant qui « ne se comporte pas bien » (ex. : qui est différent, qui pleure, qui crie, qui dérange) a forcément de mauvais parents qui l’ont mal élevé.
Il n’est pas rare dans ce contexte que les parents d’un enfant aux besoins particuliers se sentent jugés ou critiqués. Le plus souvent, les personnes portent un jugement parce qu’elles ne connaissent pas le contexte. Par exemple, le parent d’un enfant autiste hypersensible au toucher qui ne tolère pas certains tissus pourrait se faire juger sur l’habillement de son enfant.
Un enfant ayant un trouble d’opposition qui fait une crise au centre commercial pourrait aussi se faire étiqueter comme un enfant-roi. Son parent pourrait également se faire regarder durement et se faire dire des commentaires négatifs parce qu’il n’arrive pas à gérer la crise ni à « contrôler » son enfant.
Ces situations sont difficiles et blessantes. Les parents d’un enfant aux besoins particuliers se sentent souvent dépassés par leur situation et les difficultés de leur enfant. Ils ont besoin de compréhension et de réconfort. Or, ce genre de jugements ne fait que renforcer leur faux sentiment de ne pas être de bons parents et augmente leur détresse.
Comment réagir au jugement des inconnus?
Les parents peuvent réagir de plusieurs façons aux mauvaises réactions des inconnus. À vous de choisir celle qui vous convient le mieux selon la situation. Voici quelques pistes.
- Ignorez volontairement les regards et les commentaires des inconnus. Cela permet de vous concentrer sur votre enfant et d’agir sur son comportement.
Peu importe la réponse choisie, évitez de vous mettre dans une situation qui augmenterait votre sentiment de colère, de stress ou de détresse.
- Dites à la personne en question que votre enfant a un diagnostic particulier pour expliquer son comportement.
- Mettez vos limites, si vous êtes à l’aise de le faire, et dites à l’inconnu que vous le trouvez irrespectueux de vous juger de la sorte alors qu’il ne connaît rien de vous ni de votre enfant.
Le jugement des proches
Il arrive que le jugement vienne de l’entourage, comme la famille et les amis. Bien souvent, ces derniers veulent bien faire, mais ils s’y prennent mal, par exemple pour donner leur avis ou leurs conseils. Parfois, ils n’arrivent pas à se mettre à la place des parents, à comprendre leur réalité et manquent ainsi d’empathie.
Encore une fois, le jugement vient d’un manque de compréhension de la situation. Le jugement des proches est toutefois encore plus difficile pour les parents qui ont, au contraire, besoin d’écoute, de compréhension et d’encouragement de leur entourage.
Comment réagir aux commentaires de l’entourage?
Voici des gestes à poser pour aider vos proches à mieux comprendre votre situation.
- Donnez-leur de la documentation sur le diagnostic de votre enfant et les difficultés familiales qui en découlent. Il peut s’agir de sites, d’articles, de livres ou de vidéos à visionner.
- Invitez-les à participer à des activités de l’association ou du groupe de soutien que vous fréquentez. Plusieurs regroupements de parents organisent des activités de sensibilisation où les membres de la famille élargie sont bienvenus.
- Mettez vos limites quand c’est nécessaire. Par exemple, si un grand-parent désapprouve le comportement de votre enfant ou fait une critique qui laisse entendre que vous vous occupez mal de lui, vous pouvez dire poliment que vous ne voulez plus entendre ce genre de commentaires.
- Décrivez les émotions que vous font vivre les mauvais commentaires et dites ce dont vous avez besoin (compréhension, écoute, absence de jugement, etc.).
Faire le ménage dans l’entourage
Si malgré tous vos efforts pour sensibiliser votre entourage, une personne proche (amie, soeur, collègue) continue de vous juger, baissez vos attentes envers cette personne et essayez de la voir moins souvent. C’est important de vous entourer le plus possible de personnes qui vous comprennent et vous encouragent.
À retenir
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Il est difficile pour les parents d’un enfant aux besoins particuliers de faire face aux jugements des autres.
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Le jugement vient souvent d’un manque d’information et de compréhension de la situation.
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Informer les gens sur le diagnostic de votre enfant aide à obtenir plus de soutien et de compréhension.
À lire aussi :
L’enfant aux besoins particuliers: ce qu’il faut savoir
L’enfant aux besoins particuliers: parler du diagnostic
L’enfant aux besoins particuliers: l’intégration en milieu de garde et à l’école
| Recherche et rédaction : Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice
Mai 2018
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Photo : GettyImages/BraunS
Ressources et référencesNote : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée. Pour les parents -
ASSOCIATION DE PARALYSIE CÉRÉBRALE DU QUÉBEC. www.paralysiecerebrale.com
- ASSOCIATION DES PARENTS D’ENFANTS HANDICAPÉS. www.apeh.ca
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ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DES NEUROPSYCHOLOGUES. www.aqnp.ca
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ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DU SYNDROME DE LA TOURETTE. www.aqst.com
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BÉLANGER, Stacey. Le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2008, 200 p.
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BÉLIVEAU, Marie-Claude. Dyslexie et autres maux d’école. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2007, 296 p.
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BÉRUBÉ, Denis et autres. L’asthme chez l’enfant. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2006, 164 p.
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BOËLS, Nathalie. Le nanisme : se faire une place au soleil dans un monde de grands. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2008, 184 p.
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BRETON, Sylvie et France LÉGER. Mon cerveau ne m’écoute pas : comprendre et aider l’enfant dyspraxique. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2007, 190 p.
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CHARTRÉ, Marie-Ève et Johanne GAGNÉ. Mon enfant a une maladie chronique. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2014, 128 p.
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L’ACCOMPAGNATEUR. Plateforme web conçue pour aider les parents d’enfants handicapés à trouver des ressources pertinentes selon leurs besoins. laccompagnateur.org
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RÉPERTOIRE FONDATIONS POUR ENFANTS HANDICAPÉS. Répertoire qui permet d’accéder rapidement et efficacement aux fondations qui offrent du soutien financier. www.repertoirefondations.ca
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Livres pour les enfants -
LES ÉDITIONS MIDI TRENTE, coll. « Laisse-moi t’expliquer… ». www.miditrente.ca
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MARLEAU, Brigitte. Boomerang éditeur jeunesse, coll. « Au coeur des différences ». www.boomerangjeunesse.com
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VINCENT, Annick. Mon cerveau a besoin de lunettes : le TDAH expliqué aux enfants. Les Éditions de l’Homme, 2017, 56 p.
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