Il existe des moyens simples pour encourager un enfant silencieux à parler.
La plupart des enfants commencent à parler vers l’âge de 1 an. Toutefois, certains tardent un peu. Le plus important avant l’âge de 2 ans est que l’enfant ait envie de communiquer et comprenne bien les consignes et les questions.
Pourquoi ne parle-t-il pas beaucoup?
Il est fréquent qu’un tout-petit de 1 à 2 ans ne parle pas beaucoup, peu importe s’il a parlé tôt ou non. Cela est tout à fait normal, car il commence seulement à développer son langage.
Entre 2 et 3 ans, un enfant commence à faire de petites phrases. Il a donc plus de moyens pour s’exprimer. Souvent, cela l’amène à parler davantage. Il reste que certains enfants parlent moins que d’autres, de la même manière que certains adultes parlent peu et que d’autres parlent sans arrêt.
Lorsqu’un tout-petit parle peu, le plus important est de s’assurer que le développement de son langage se déroule bien, et ce, peu importe son âge. S’il parle peu parce que c’est dans sa personnalité, il devrait être en mesure d’exprimer ses besoins. Par contre, si l’enfant parle peu en raison de difficultés de langage, il pourrait se sentir frustré de ne pas exprimer ce qu’il veut.
Pour savoir à quoi vous attendre en matière de développement du langage, consultez les fiches suivantes :
Comment l’encourager à parler davantage?
- Lorsque votre enfant est petit, essayez d’être expressif, de faire beaucoup de gestes et de parler en variant le ton de votre voix. Il apprendra le langage et s’y intéressera davantage de cette façon.
- Parlez souvent à votre enfant lorsque vous êtes avec lui afin de l’encourager à s’exprimer. Assurez-vous toutefois de faire beaucoup de pauses lorsque vous lui parlez pour lui laisser le temps de réagir ou de s’exprimer s’il en a envie. Évitez donc de parler sans arrêt.
- Placez-vous le plus souvent possible à la hauteur de votre enfant pour lui parler. Il aura plus tendance à vous écouter ainsi, et vous pourrez plus facilement avoir une conversation ensemble.
- N’allez pas au-devant des besoins de votre enfant. Laissez-le vous demander un objet ou vous dire qu’il veut encore manger ou jouer, même s’il le fait avec des gestes.
- Lorsque votre enfant s’exprime par des sons, des mots ou des phrases, souriez-lui et dites-lui que vous aimez quand il vous parle. Vous pouvez aussi le féliciter (ex. : « Bravo, tu dis le mot chat. Je ne savais pas! »).
- Laissez-le proposer des jeux et décider de leur déroulement. Il s’exprimera plus facilement s’il n’a pas de contraintes et qu’il est intéressé.
- Parlez de ce que vous faites et aussi beaucoup de ce qu’il fait, car c’est ce qui risque de l’intéresser le plus.
- Portez une attention particulière lorsque votre enfant parle afin de découvrir ce dont il a envie de parler avec vous. Suivez ses champs d’intérêt!
- Pour trouver des sujets de conversation, inspirez-vous de ses sujets préférés (ex. : animaux, moyens de transport, personnages de dessins animés, etc.). Comme vous, votre tout-petit a davantage envie de parler quand le sujet l’intéresse.
- Posez des questions à votre enfant qui le feront parler, comme « qui? » et « qu’est-ce qu’il ou elle fait? » quand il est plus petit, et « pourquoi? » et « qu’est-ce qui se passe? » quand il est plus vieux. Ce type de questions l’encourage à parler davantage, contrairement aux questions auxquelles il doit répondre par seulement « oui » ou « non ».
- Chantez des bouts de comptines ou de chansons, ou racontez-lui le début d’une histoire qu’il connaît bien. Laissez-lui ensuite le temps de compléter. C’est une bonne façon d’encourager votre enfant à parler.
- Regardez souvent des livres avec votre enfant. Lors de la lecture, encouragez-le à commenter les images et l’histoire en lui posant des questions ou en commentant simplement vous-même. Vous pouvez aussi lui demander ce qu’il croit qu’il va se passer dans les pages suivantes.
Les difficultés à se faire comprendre
Essayez de ne pas manifester de frustration lorsque vous ne comprenez pas ce que votre tout-petit vous dit. Le simple fait qu’il essaie de parler est positif. Il serait dommage de le décourager de s’exprimer.
Certains enfants en viennent à parler moins parce qu’ils ne se sentent pas compétents pour le faire. Ne reprenez donc pas votre tout-petit lorsqu’il fait des erreurs. Donnez-lui simplement le modèle de ce qu’il aurait pu dire, en accentuant les mots oubliés ou mal prononcés, sans lui demander de répéter.
Si vous n’avez pas du tout compris ce que votre enfant a dit, proposez-lui des phrases qu’il aurait pu dire. Attardez-vous à ce que votre tout-petit dit plutôt qu’à la façon dont il le dit.
Pour en savoir plus à ce sujet, consultez les fiches suivantes :
Quand consulter?
Si vous vous inquiétez parce que votre enfant parle peu et que vous pensez que c’est à cause d’une difficulté de langage, parlez-en à votre médecin ou contactez l’Ordre des orthophonistes et des audiologistes du Québec (OOAQ). Des services en orthophonie sont notamment offerts aux tout-petits dans les CLSC et en pratique privée.
À retenir
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Certains enfants sont plutôt silencieux parce que c’est dans leur personnalité; d’autres parlent peu en raison de difficultés de langage.
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Il est important de parler à un enfant qui s’exprime peu, mais en faisant des pauses afin qu’il ait l’occasion de réagir à ce que vous lui dites.
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Lorsqu’un enfant présente des difficultés langagières, il est important de l’encourager pour qu’il garde sa motivation à parler.
| Révision scientifique : Marie-Ève Bergeron-Gaudin, M. Sc., orthophoniste Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir Mise à jour : Septembre 2018
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Photo : iStock.com/Marina_Di
Ressources et références-
BERGERON-GAUDIN, Marie-Ève. J’apprends à parler : le développement du langage de 0 à 5 ans. Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2014, 180 p.
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DAVIAULT, Diane. L’émergence et le développement du langage chez l’enfant. Montréal, Chenelière Éducation, 2011, 256 p.
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PEPPER, Jan et Elaine WEITZMAN. Parler, un jeu à deux : un guide pratique pour les parents d’enfants présentant des retards dans l’acquisition du langage. Toronto, The Hanen Program, 2004, 170 p.
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