Le pour et le contre des jeux vidéo

Le pour et le contre des jeux vidéo
Les jeux vidéo captivent les enfants dès leur plus jeune âge. Est-ce une bonne chose?

Les écrans (ex. : ordinateurs, tablettes, téléphones intelligents) offrent des jeux spécialement conçus pour les enfants. On trouve aussi des consoles de jeux vidéo (Wii, Xbox, PlayStation, Game Boy, DS) qui, très tôt, captivent l’enfant. Ces divers jeux sont-ils à bannir ou faut-il au contraire sensibiliser les enfants à ce monde virtuel?

Selon les Directives canadiennes en matière de comportement sédentaire pour la petite enfance, les enfants de 2 à 4 ans ne devraient pas dépasser 1 heure d’activité passive par jour et les 5 ans et plus, pas plus de 2 heures, tout type d’écran confondu. C’est-à-dire que l’on doit considérer ensemble les heures passées à regarder la télévision, à jouer à l’ordinateur, etc. Les enfants de moins de 2 ans ne devraient pas être exposés à la télévision ou à l’ordinateur.

Le pour

  • L’ordinateur : En jouant à l’ordinateur, l’enfant apprend à utiliser une souris, à déplacer le curseur sur l’écran, et découvre les rudiments de l’ordinateur. Selon le logiciel, l’enfant peut apprendre la notion de cause à effet : en appuyant sur une touche ou en cliquant sur la souris, il produit une action à l’écran. Certains jeux lui permettent de découvrir des notions de base comme les couleurs, les grandeurs, les formes. Il lui faut alors être attentif et bien observer. Ce type de jeu est interactif, puisque l’ordinateur réagit à l’action de l’enfant. Il lui indique, par exemple, s’il a su trouver la plus grosse fleur à l’écran. Lorsqu’il est utilisé avec modération et sous supervision, l’ordinateur peut s’avérer un outil de jeu et d’apprentissage intéressant pour l’enfant.
  • Les jeux vidéo : Les jeux vidéo se jouent avec une manette que l’enfant doit apprendre à contrôler. Cette manette nécessite une activité bilatérale, utilisant des actions différentes des deux mains qui mettent à profit la coordination. Sa manipulation est donc plus complexe que le déplacement de la souris. La majorité des jeux vidéo stimulent l’attention, la motivation, la concentration, la mémoire, la résolution de problèmes, la reconnaissance visuelle des personnages et des objets, la rapidité, un début de logique et une bonne coordination oeil-main. La patience de l’enfant est aussi mise à l’épreuve, puisque l’échec y est fréquent et que l’enfant doit souvent recommencer le même niveau. Par ailleurs, ces jeux peuvent aussi favoriser les échanges avec d’autres enfants qui partagent la même passion, discutant entre eux du plaisir de tel ou tel jeu, se donnant mutuellement des trucs pour traverser les obstacles. Certains jeux encourageraient les enfants à une certaine interactivité et susciteraient parfois l’envie de pratiquer des activités sportives.
  • La tablette : Selon certains experts, la tablette constituerait un outil d’apprentissage intéressant grâce à son interactivité, si son utilisation est supervisée par les parents. La tablette peut les initier aux nombres et à la lecture tout en éveillant et en exerçant leur capacité d’attention visuelle. Elle permettrait de diversifier les sources de stimulation.
Si vous n’avez pas d’ordinateur, rassurez-vous : les enfants qui arrivent à la maternelle sans expérience du monde de l’informatique rattrapent aisément ceux qui l’ont connu à la maison.

Le contre

  • Aucune norme universelle ne garantit la qualité de ces jeux. Il est utile de les essayer ou de demander de l’information avant de les acheter. En quoi consiste le jeu? Qu’est-il demandé à l’enfant? Y a-t-il divers niveaux de difficulté adaptés à l’âge de l’enfant? Combien de temps dure une partie? En Amérique du Nord, l’Entertainment Software Rating Board offre un classement des jeux vidéo et des applications selon l’âge auquel ils sont appropriés. Pour vous aider à faire un choix parmi la variété de contenu éducatif conçu pour les tablettes, consultez IDÉLLO.
  • Les consoles de jeux vidéo, les jeux d’ordinateur ou les tablettes ne peuvent pas remplacer les jouets traditionnels. Un sondage réalisé dans 10 pays révèle que les enfants de 2 à 5 ans présentent davantage d’habiletés virtuelles que d’habiletés motrices. Par exemple, 66 % savent jouer à des jeux simples à l’ordinateur alors qu’ils sont seulement 58 % à savoir pédaler sur une bicyclette.
  • L’exposition excessive aux écrans contribue à la sédentarité des enfants. Les jeux d’écran se pratiquent au détriment des activités sportives et du jeu libre à l’extérieur. Les jeunes qui passent plus de deux heures par jour devant un écran jouent 30 minutes de moins à l’extérieur que les autres enfants. Cela contribue à augmenter le risque de surpoids et d’obésité. Par ailleurs, les enfants qui ont un téléviseur dans leur chambre affichent un gain de poids supérieur à celui des autres enfants. Selon certains experts, même les jeux vidéo dits actifs ne peuvent pas être utilisés pour aider les enfants à faire plus d’activité physique. Ils pourraient toutefois transformer un comportement sédentaire en une activité physique d’intensité légère à modérée.
  • Certains spécialistes croient qu’un usage excessif des tablettes et des téléphones intelligents affaiblit les muscles oculaires, entraîne de la fatigue et des maux de tête. Une mauvaise posture au moment de l’utilisation pourrait aussi causer des problèmes musculosquelettiques.
  • Rester devant l’écran d’un ordinateur est une activité relativement passive. Or, le jeune enfant (et l’enfant plus vieux aussi) a besoin de toucher, de manipuler, de bouger, de parler, de faire preuve de créativité, de jouer avec de vrais objets et de vraies personnes. De plus, un jeune enfant peut avoir du mal à comprendre ce qu’il doit faire à l’ordinateur. La présence d’un parent à ses côtés est nécessaire pour lui permettre d’en retirer le maximum. Ce n’est pas un véritable désavantage si l’activité devient un jeu partagé avec le parent, mais ce le sera si ce dernier souhaite occuper l’enfant à l’ordinateur pendant qu’il fait autre chose.
La plupart des jeux vidéo ne sont pas appropriés pour un tout-petit. Mieux vaut opter pour les jeux à l’ordinateur et y jouer avec lui.
  • Un jeune enfant n’a pas la maturité pour jouer à un jeu vidéo. Il n’a pas les habiletés nécessaires pour véritablement comprendre les règles d’un jeu vidéo et y jouer efficacement. Par ailleurs, les valeurs que véhiculent ces jeux sont, en général, la vitesse, la compétition, parfois la compassion, la générosité, mais aussi, très souvent, la violence. Or, les images violentes, présentes dans ces jeux, peuvent créer des angoisses aux plus petits, car ils ne sont pas encore capables de prendre suffisamment de recul par rapport à la fiction.
  • À l’âge scolaire, certains enfants, particulièrement les garçons, peuvent développer une dépendance aux jeux vidéo, étant incapables de s’en passer. Quand ils jouent, ils n’entendent rien de ce qui se passe autour d’eux; ils sont coupés du monde réel. Pour ne pas en venir à cette situation, mieux vaut poser des règles d’utilisation précises dès que l’enfant commence à jouer à ce type de jeux.

Pas mauvais, mais…

Le monde virtuel apporte son lot de stimulations à l’enfant, mais il ne saurait lui apporter la même richesse d’expériences que le monde réel.

Ces jeux représentent une activité parmi toutes les autres et ne devraient jamais devenir l’activité dominante de la journée de votre enfant.

Sans pour autant empêcher votre enfant d’y jouer, il est sage de sélectionner judicieusement ce que vous mettez entre ses mains et d’en contrôler l’usage. Limiter et superviser l’utilisation de ces jeux évite l’isolement de l’enfant et sa passivité devant un écran. Ces jeux représentent une activité parmi toutes les autres; ils ne devraient jamais devenir l’activité dominante de la journée de votre enfant.

Si on donne de bonnes habitudes à l’enfant, il sera plus facile de les maintenir à l’âge scolaire, lorsque l’intérêt est croissant, particulièrement pour les jeux vidéo.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Marie-France Haineault, psychoéducatrice, Hôpital de Montréal pour enfants
Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Mars 2015

 

Références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • BACH, Jean-François et coll. L’enfant et les écrans : un avis de l’Académie des sciences. Paris, Le Pommier, 2013. www.academie-sciences.fr
  • ENCYCLOPÉDIE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS. Technologie en éducation de la petite enfance. www.enfant-encyclopedie.com
  • PAUSE. Applications éducatives pour enfants : bon ou mauvais? pausetonecran.com
  • RÉSEAU ÉDUCATION MÉDIA. Les jeux vidéo et la famille. mediasmarts.ca

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