Mieux choisir au rayon des jouets

Les jouets aident votre tout-petit à bien se développer. Cependant, il n’est pas toujours évident de choisir parmi la multitude de jouets vendus dans les magasins. Quels critères regarder? Est-ce mieux d’acheter des jouets éducatifs? Que penser des jouets pour filles et garçons? Tour d’horizon.

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Comment faire un bon choix?

Votre enfant joue avec ses jouets parce qu’il aime ça. Mais, en plus d’être amusants, les jouets sont de véritables outils d’apprentissage! Et bonne nouvelle: les jouets les plus simples sont souvent les meilleurs.

Par Nathalie Vallerand

Votre enfant joue avec ses jouets parce qu’il aime ça. Mais, en plus d’être amusants, les jouets sont de véritables outils d’apprentissage! Et bonne nouvelle : les jouets les plus simples sont souvent les meilleurs.

Tous les jouets peuvent apprendre quelque chose à votre tout-petit. « Le simple fait de jouer permet à votre enfant de faire des apprentissages et de renforcer des compétences », souligne Rolande Filion, psychopédagogue et coauteure du système ESAR de classification et d’analyse des jeux et des jouets.

Et faut-il privilégier les jouets dits « éducatifs » pour faire apprendre des choses à son enfant? En général, la mention « jouet éducatif » signifie que ce jouet cible un apprentissage précis : connaître les chiffres, les formes, les lettres, etc. Même s’ils peuvent être intéressants, les jouets éducatifs ne sont pas nécessaires au bon développement d’un enfant. « Ils proposent souvent une seule façon de jouer, ce qui laisse peu de place à l’imagination de l’enfant. Il ne faut pas surestimer la valeur des jouets éducatifs, mais plutôt prendre conscience que tous les jouets favorisent des apprentissages chez l’enfant. Ils ont donc tous un volet éducatif », affirme Francine Ferland, professeure émérite de l’Université de Montréal et ergothérapeute de formation.

Imagination et stimulation

D’ailleurs, un bon jouet est celui qui permet à un enfant de jouer de plusieurs façons. « Ma fille s’amuse souvent avec des jouets aimantés en forme de parties d’animaux, dit Louis-Antoine Lassonde, papa de Madeleine, 2 ans, et de Jérôme, 9 mois. Elle mélange les morceaux pour créer des animaux bizarres. » De son côté, le petit Matteo, 2 ans, préfère les blocs. « Au début, il faisait juste les empiler, mais il essaie maintenant de fabriquer des objets, comme un avion ou une auto », indique Bruno Tremblay, papa du petit garçon et d’un bébé de 4 mois, Adamo.

Grâce aux jouets, un enfant est aussi stimulé sur plusieurs plans. « Pour ma fille, ses toutous et ses poupées sont ses bébés, raconte Fay Gilbert, maman d’Elsie-Ye Ni, 5 ans. Elle les lave, les nourrit, les habille, les promène, leur fait faire dodo et il arrive même qu’elle les chicane. » Lorsqu’elle joue ainsi, la petite fille exerce son langage, sa motricité fine, utilise son imagination, développe son autonomie, exprime ses émotions et bien plus!

Les jouets favorisent aussi le développement sensoriel et moteur. « Un hochet de cheville, par exemple, aide le bébé à prendre conscience de son corps et à en découvrir les limites, dit Marie-Annick Béliveau, physiothérapeute pédiatrique. Pour toucher au hochet, le bébé plie son corps en faisant travailler les muscles de son ventre, ramène ses pieds vers ses mains. » Et lorsqu’un enfant de 3 ans enfourche un ballon-sauteur, par exemple, il développe son équilibre, renforce ses muscles et apprend à se redresser pour ne pas tomber.

Essentiels, les jouets?
Si le jeu est essentiel au développement d’un enfant, les jouets, eux, sont plutôt des instruments du jeu, selon Francine Ferland. « Leur rôle est de stimuler et de soutenir le jeu, mais ils ne sont pas essentiels. Quand un enfant s’amuse à imiter les cris des animaux ou à faire un bonhomme de neige, il n’a aucun jouet et, pourtant, il joue quand même », dit-elle.

4 critères à regarder

Plaisir

« Le plaisir est le moteur du jeu, dit Rolande Filion. C’est ce qui va pousser votre enfant à jouer et à rejouer avec un jouet. »

Sécurité et durabilité

Il est conseillé de vérifier la qualité et la solidité des matériaux utilisés, car certains jouets se brisent facilement et peuvent ne pas être sécuritaires. Si votre enfant a moins de 3 ans, il ne faut pas lui offrir de jouets qui comportent de petites pièces, car ils peuvent causer des étouffements.

Polyvalence

Un bon jouet devrait pouvoir être utilisé de différentes façons, dans différents lieux. Il encourage ainsi votre enfant à se servir de son imagination et à participer activement au jeu. Et comme votre tout-petit peut jouer avec ce jouet de différentes manières, celui-ci grandit avec votre enfant. Les blocs, les figurines et la pâte à modeler sont des exemples de jouets polyvalents. Les ballons aussi. « D’abord, le bébé rampe vers le ballon qui roule sur le sol, dit la physiothérapeute Marie-Annick Béliveau. En grandissant, il apprendra à le faire rouler vers quelqu’un, à le lancer, à le faire rebondir, à le frapper avec le pied, à l’attraper… »

Variété

Les préférences de votre enfant peuvent vous aider à choisir un jouet pour lui. Cependant, il est bon de lui permettre d’explorer des jouets variés. Ainsi, avant d’acheter un jouet, pensez à ce qu’il apporterait de nouveau à votre enfant par rapport à ceux qu’il a déjà. Que stimule-t-il? Quels apprentissages favorise-t-il? « Idéalement, le nouveau jouet devrait être un complément aux jouets de votre enfant et non un double », estime Francine Ferland.

Peut-on se fier à l’âge indiqué sur l’emballage? C’est souvent un bon repère. Si toutefois la tranche d’âge est large, il vaut mieux se poser des questions. « Par exemple, certains jouets sont destinés aux 0 à 3 ans, mais un bébé de 6 mois ne s’intéresse pas aux mêmes choses qu’un enfant de 3 ans et vice-versa, constate Francine Ferland. En plus de l’âge de votre enfant, il est important de tenir compte de son stade de développement lors de l’achat d’un jouet. »

Par ailleurs, ce n’est pas une bonne idée de lui offrir un jouet trop complexe pour lui, même si vous pensez qu’il est en avance pour son âge. Pour que le plaisir soit au rendez-vous, le jouet doit proposer un défi à la mesure des capacités de votre tout-petit : ni trop difficile ni trop facile.

Ça fait du bruit!
De nombreux jouets font des sons. Pour éviter que votre enfant développe un problème d’audition, mieux vaut choisir un jouet permettant de régler le volume ou même d’éteindre le son. Les tout-petits ont tendance à approcher le jouet de leur oreille pour mieux entendre, ce qui peut nuire à leur audition. Par ailleurs, lorsque « faire du bruit » en appuyant sur le bouton devient le but du jeu, votre enfant utilise moins son imagination. Avant d’acheter un jouet sonore, il faut donc se demander si le son apporte vraiment quelque chose. Souvent, un camion, un toutou ou une poupée qui ne font pas de bruit sont tout aussi amusants… et, en plus, ils n’ont pas besoin de piles pour fonctionner. Pour les jouets où le son est nécessaire au jeu, il est conseillé de régler le volume au minimum ou de coller du ruban adhésif sur le haut-parleur.

Des jouets sans trop dépenser

Les enfants ont souvent beaucoup de jouets. En général, ils n’en utilisent que quelques-uns. « Quand un enfant a trop de jouets, il ne les voit plus, remarque Rolande Filion. Il est préférable d’en acheter moins, mais de meilleure qualité. Les parents peuvent aussi faire des échanges avec des amis ou emprunter des jouets et des jeux dans des joujouthèques, des ludothèques et dans certaines bibliothèques. C’est un moyen économique et écologique de donner accès à un éventail de jouets variés à l’enfant. » Faire une rotation des jouets de la maison en en cachant une partie et en les ressortant plus tard est aussi une bonne idée.

Les objets de tous les jours peuvent aussi procurer beaucoup de plaisir. Quel tout-petit n’aime pas jouer avec des contenants, les remplir d’eau à l’heure du bain ou taper dessus pour faire de la musique? « Des rouleaux d’essuie-tout vides peuvent devenir des jumelles de pirate ; un coussin peut devenir un “trône” ; des bouteilles vides en plastique peuvent être utilisées comme des quilles… », énumère Francine Ferland.

Et que dire des boîtes de carton? Une grosse boîte peut se transformer en tunnel, en auto, en château, en robot, etc. « On peut aussi utiliser des boîtes dans un parcours à obstacles, suggère la physiothérapeute Marie-Annick Béliveau. Et les tout-petits auront beaucoup de plaisir à empiler des boîtes de différentes grandeurs ou à cacher des objets dedans. »

L’autre jour, Elsie-Ye Ni a aidé son papa à fabriquer des accessoires pour son costume de superhéroïne. « Avec une assiette à tarte, du papier collant et de la peinture, nous avons fabriqué un beau bouclier », dit Martin Forgues, son papa. Comme quoi, il suffit parfois d’un brin d’imagination et d’un peu de bricolage pour obtenir des jouets maison qui ne coûtent presque rien.

Jouets genrés: qu'en penser?

Pour les filles, des poupées, des accessoires de cuisine, des trousses de maquillage, du rose, du mauve et des paillettes. Pour les garçons, des jeux de construction, des superhéros, des camions, des couleurs vives. Au rayon des jouets, il y a souvent deux univers.

Pour les filles, des poupées, des accessoires de cuisine, des trousses de maquillage, du rose, du mauve et des paillettes. Pour les garçons, des jeux de construction, des superhéros, des camions, des couleurs vives. Au rayon des jouets, il y a souvent deux univers.

La distinction entre les jouets de filles et les jouets de garçons est dénoncée depuis plusieurs années, dans le milieu de la recherche de même que sur les réseaux sociaux. Plusieurs magasins ne présentent d’ailleurs plus les jouets selon le genre. Malgré tout, la séparation entre les jouets pour filles et pour garçons existe toujours. Il suffit de regarder les couleurs dans le rayon des jouets, sur les photos des emballages et dans les publicités. On voit rarement des filles jouer avec de petites autos et des garçons avec des poupées…

L’offre commerciale de jouets genrés ou stéréotypés a commencé à augmenter dans les années 1990. « Il y en a plus aujourd’hui que dans les années 1970 et 1980, constate Francine Descarries, professeure émérite au Département de sociologie et à l’Institut de recherche et d’études féministes de l’UQAM. On n’a qu’à penser aux nombreux jouets de princesses ou aux blocs de construction destinés aux filles permettant de construire des châteaux ou des salons de thé. »

Pourquoi cette distinction? C’est avant tout une question de marketing. « Si vous achetez à votre fille un vélo rose, vous ne le passerez probablement pas à son petit frère, dit la sociologue. Vous en achèterez un autre. Quand un fabricant vend deux vélos au lieu d’un, il double son profit. »

C’est inné ou acquis?

Comme plusieurs personnes, vous pensez peut-être qu’un enfant est naturellement attiré vers les jouets associés à son genre. En réalité, il s’agit probablement d’un comportement appris.

« À 12 mois, les bébés, filles et garçons, préfèrent regarder une poupée plutôt qu’une auto, affirme Diane Poulin-Dubois, professeure titulaire de psychologie et membre du Centre de recherche sur le développement humain de l’Université Concordia. Ce n’est pas étonnant, car les bébés sont très attirés par les visages humains. Une étude à laquelle j’ai participé a cependant révélé que les différences apparaissent autour de 18 mois. À cet âge, les filles aiment davantage regarder une poupée et les garçons, une auto. »

Que s’est-il passé? « Avant même la naissance d’un enfant, les parents et l’entourage installent souvent un univers genré, fait remarquer la psychopédagogue Rolande Filion. Le décor de la chambre, les vêtements, le type de jouets, tout est choisi en fonction du sexe de l’enfant. »

Tout ce que votre enfant vit, voit et entend contribue à construire sa personnalité et sa perception des femmes et des hommes. L’attirance vers les jouets associés au genre s’explique donc en grande partie par des facteurs sociaux. D’ailleurs, la science a prouvé que le cerveau se façonne avec les expériences et les apprentissages.

« Si l’enfant est attiré par des jouets stéréotypés en grandissant, c’est souvent parce qu’il a été exposé à ce type de jouets depuis qu’il est né. Les filles ne viennent pas au monde en aimant les princesses et les garçons, en aimant les camions! C’est notre société qui construit ces tendances », explique Rolande Filion.

Beaucoup plus qu’un simple jouet

Le problème avec les jouets genrés, c’est qu’ils entretiennent des stéréotypes qui contribuent aux inégalités entre les sexes. Ainsi, les jouets proposés aux filles ont souvent un lien avec les tâches domestiques, les soins au bébé et l’apparence, tandis que ceux des garçons sont liés à l’action, l’exploration et l’aventure.

« Cela lance aux enfants un message sur leur rôle dans la société et sur les attentes de leur entourage envers eux, souligne Francine Descarries. Pendant que les filles apprennent à s’occuper des autres et à se faire belles, les garçons comprennent qu’ils doivent être forts, courageux et dominants. »

Les tout-petits ressentent ces différences avant même de savoir parler, selon une étude de Diane Poulin-Dubois et d’autres chercheuses. « Dès 18 mois pour les filles et 23 mois pour les garçons, les enfants étaient capables d’associer un jouet stéréotypé au sexe correspondant », précise-t-elle.

Il n’aime que les jouets associés à son genre
Si votre enfant a surtout joué avec des jouets associés à son genre, c’est normal qu’il s’y intéresse plus. Il se conforme à ce qui lui a été montré. Mais il n’est pas trop tard pour élargir ses horizons et lui proposer autre chose. Pour l’encourager, n’hésitez pas à jouer avec lui. Il est important, toutefois, d’éviter de mettre de la pression sur l’enfant. C’est à lui de choisir ce qui l’intéresse.

Miser sur la variété

Un enfant à qui on n’offre que des jouets associés à son genre peut ressentir de la pression pour entrer dans un moule. Par exemple, les filles qui jouent beaucoup avec des jouets qui valorisent l’apparence sont parfois très tôt insatisfaites de leur image corporelle, ce qui peut avoir un effet négatif sur leur estime de soi. Et les garçons qui ne jouent qu’aux superhéros et à des jeux d’action peuvent avoir des comportements risqués pour leur sécurité et celle des autres.

De plus, les jouets stéréotypés peuvent limiter les possibilités d’un enfant et influencer son choix de carrière plus tard. « Si peu de filles étudient en génie, en architecture ou en informatique, c’est entre autres parce qu’elles n’ont pas été assez encouragées à s’intéresser à d’autres jouets que ceux dits féminins », observe Rolande Filion.

Chaque type de jouet stimule des compétences différentes. « Par exemple, les jeux de blocs et de construction aident à améliorer les habiletés spatiales tandis que les poupées et les jeux d’imitation aident à développer le langage et les compétences sociales », indique Diane Poulin-Dubois.

Pour aider un enfant à bien se développer et à atteindre son plein potentiel, il est recommandé de lui donner accès à des jouets variés. C’est ce qu’essaient de faire les parents de Madeleine, 2 ans, et de Jérôme, 9 mois. « Nous pensons que c’est bon pour nos enfants de jouer autant avec des poupées qu’avec des camions, de petits outils ou des accessoires de coiffure. Cela leur permet de découvrir leurs propres goûts et leurs talents », dit Véronique Poupart-Monette.

L’idée, en effet, n’est pas de refuser à une fille une maison de poupées ou à un garçon une piste de course, mais plutôt de ne pas les limiter à cela. « Les jouets ne devraient pas avoir de sexe, pense Francine Descarries. Offrir à un enfant une variété de jouets, c’est lui dire qu’il n’y a pas de barrières et qu’il peut devenir ce qu’il veut en fonction de ses intérêts et de sa personnalité. »

Deux poids, deux mesures

Voir une fille jouer avec des outils ou se déguiser en superhéros, c’est bien. C’est même encouragé, car les parents et les gens en général veulent lutter contre la discrimination envers les filles et leur ouvrir toutes les portes. Mais encore aujourd’hui, un garçon qui joue avec une poupée, par exemple, c’est moins bien vu.

« Les parents ont peur que leur fils fasse rire de lui », constate Francine Ferland. Certains croient aussi que les jouets peuvent avoir un impact sur l’orientation sexuelle. Cette croyance n’est pas fondée. « L’orientation sexuelle n’est pas déterminée ni influencée par les jouets », précise l’ergothérapeute.

Heureusement, les parents sont de plus en plus ouverts à propos des jouets avec lesquels jouent les garçons. Christina D’Alesio et Bruno Tremblay, parents de Matteo, 2 ans, et d’Adamo, 4 mois, ont offert une poupée à leur aîné pour l’aider à se préparer à l’arrivée de son petit frère. Ils lui ont aussi acheté une cuisinette. « Il s’amuse de temps en temps à faire semblant de cuisiner, mais il préfère encore jouer avec ses petites autos et ses blocs », disent-ils toutefois.

Les garçons, tout comme les filles, gagnent à être exposés à de multiples expériences. « Une grande partie de la vie des garçons va avoir lieu avec leur famille, à la maison, mais les jouets typiquement masculins ne les préparent pas à s’occuper d’un enfant ou à partager les tâches domestiques, déplore Francine Descarries. Par exemple, jouer avec des poupées développe l’empathie et incite à se soucier des autres. Ces habiletés sont aussi importantes pour les garçons que pour les filles. »

À retenir
  • Votre enfant n’a pas besoin de jouets éducatifs pour bien se développer, car tous les jouets peuvent lui apprendre quelque chose.
  • Il est important de proposer à votre enfant des jouets variés pour stimuler tous les aspects de son développement.
  • Comme les jouets dits « de fille » ou « de garçon » véhiculent des stéréotypes, mieux vaut ne pas limiter votre enfant à ce type de jouets.

 

Naître et grandir

Source : magazine Naître et grandir, novembre-décembre 2019
Recherche et rédaction : Nathalie Vallerand
Révision scientifique : Josiane Caron Santha, ergothérapeute

En cours de mise à jour

 

RESSOURCES

Pour les parents

Et si on jouait?, F. Ferland, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2018, 240 p.

Le monde des jouets et des jeux, F. Ferland, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2013, 180 p.

Le Système ESAR, pour analyser, classifier des jeux et aménager des espaces, R. Filion, Éditions À la page, 2015, 352 p.

Photos : GettyImages/Doble-d, Diane39, Martin Prescott et Solstock, et Maxim Morin