Les grandes premières

Le premier sourire, la première nuit, les premiers mots, le premier pipi dans le pot... De nombreuses premières fois ponctuent la vie des enfants et de leurs parents. Chaque étape provoque son lot de joie et d’émotions. Comment se vivent ces grands moments? Des experts expliquent et des parents racontent.

Continuer

Moments magiques

Quand un tout-petit réussit une action pour la première fois ou franchit une nouvelle étape, c’est comme si c’était un spectacle : ses parents l’applaudissent. Des encouragements qui font grandir l’enfant.

Par Julie Leduc

Quand un tout-petit réussit une action pour la première fois ou franchit une nouvelle étape, c’est comme si c’était un spectacle : ses parents l’applaudissent. Des encouragements qui font grandir l’enfant.

« C’est bien normal que les parents s’émerveillent devant les premières fois de leur enfant. C’est une réaction pleine d’amour, mais aussi de fierté, note la psychologue Marie-Ève Brabant. Les parents accompagnent leur enfant dans ses apprentissages. Ils se sentent fiers quand ils voient les résultats. » Et c’est bon pour l’enfant de voir ses parents réagir si positivement, ajoute-t-elle. « Cela lui donne un sentiment de fierté et de compétence en plus de favoriser son estime personnelle. » Cela l’encourage à explorer davantage et à essayer plein de nouvelles choses.

Les premières fois sont aussi sécurisantes pour les parents, poursuit la psychologue. « Comme ils sont bombardés d’information sur le développement de l’enfant, ils sont rassurés de voir leur enfant faire ses premiers pas ou ses premières dents. » Pour eux, c’est le signe que tout va bien.

Chacun son rythme

Pas besoin toutefois de stresser si votre enfant ne parle pas beaucoup comparé à sa cousine du même âge qui dit plusieurs mots. « Chaque enfant est unique et se développe à son rythme, rappelle Marie-Ève Brabant. Cela dépend notamment de son tempérament et des stimulations offertes dans son entourage. Il y a, par exemple, des enfants qui vont marcher vite et parler plus tard sans que ce soit un problème. »

Un enfant qui vit dans un milieu chaleureux et sécuritaire a, en général, tout ce qu’il faut pour se développer normalement. Votre rôle est simplement d’offrir à votre enfant des opportunités d’explorer son environnement au quotidien. En cas d’inquiétude, il ne faut toutefois pas hésiter à parler à un professionnel.

Tout sourire!

Le premier sourire d’un bébé arrive comme un cadeau! Il marque le début d’une belle complicité entre l’enfant et ses parents.

Le premier sourire d’un bébé arrive comme un cadeau! Il marque le début d’une belle complicité entre l’enfant et ses parents.

Le premier sourire apparaît habituellement autour de 2 mois (entre 6 et 8 semaines). « Il survient en réaction au visage, généralement à celui des parents, indique la psychologue Marie-Ève Brabant. Votre bébé réagit aux mimiques que vous faites devant ses yeux. Il peut, par exemple, sourire parce qu’il vous imite sourire devant lui. » Vers 4 mois, il se met aussi à rire.

Les premiers sourires sont aussi un merveilleux moyen de créer un lien et d’échanger avec votre enfant. Marie-Claude, maman de Mathis, 22 mois, et de Gabriel, 3 mois, est toujours sous le charme des premiers sourires de son petit dernier.

« Dès que je regarde Gabriel, il sourit, raconte-t-elle. Ça me fait du bien, ça veut dire qu’il me reconnaît et qu’il est content de me voir. Je l’aime tellement! Et depuis qu’il sourit, c’est comme s’il me disait qu’il m’aime aussi! Parfois, quand je l’allaite, il s’arrête juste pour me faire un beau sourire. C’est magique! »

Un peu d’humour

Le saviez-vous?
Les sourires des nouveau-nés ne sont pas de « vrais sourires ». « Avant 6 semaines, les sourires sont des réflexes, dit Marie-Ève Brabant. Ce n’est pas un sourire conscient, c’est un sourire physiologique de bien-être. Il survient souvent après la tétée ou quand le bébé vient de s’endormir. C’est pour ça que, dans ces moments-là, on dit souvent qu’il sourit aux anges. »

Entre 16 mois et 18 mois, votre enfant commence à avoir un certain sens de l’humour. « C’est vers cet âge qu’un tout-petit peut se mettre à faire des blagues », indique Marie-Ève Brabant. Il peut, par exemple, prendre un jouet et l’utiliser d’une manière différente pour faire rire, comme prendre un seau et le mettre sur sa tête à la manière d’un chapeau. « Les parents servent de modèle, dit-elle. S’ils ont beaucoup d’humour dans le quotidien, l’enfant risque de développer son sens de l’humour plus tôt. »

Mathis sait parfaitement comment faire rire ses parents. « Il aime beaucoup danser, raconte Marie-Claude et ça nous fait rire de le voir bouger. Plus on rit, plus il se trémousse et il en met pour nous donner un vrai bon spectacle! »

Comment le faire sourire?

Un bébé cherche naturellement le contact avec ses parents. Voici quelques astuces pour le voir sourire !

  • Placez votre visage près de votre tout-petit, parlez-lui, faites des mimiques, des grimaces ou des sons amusants (ex. : cris d’animaux, bruits de moteur, ronflements).
  • Soufflez doucement sur son visage ou sur son nombril.
  • Donnez-lui des petits bisous dans le cou et sur le ventre.
  • Chatouillez-le sous les pieds, sous les bras et dans le cou.
  • Faites des jeux de mains devant lui (ex. : La petite bête qui monte, Ainsi font, font, font).
  • Amusez-vous à lui faire des coucous.

Nuit de rêve

Les nouveaux parents rêvent du moment où leur bébé fera ses nuits. Il faut toutefois s’armer de patience, car cette première nuit peut mettre du temps avant d’arriver.

Les nouveaux parents rêvent du moment où leur bébé fera ses nuits. Il faut toutefois s’armer de patience, car cette première nuit peut mettre du temps avant d’arriver.

« Quand Marguerite dort 3 heures en ligne, on est super contents! », confie Louis-Guillaume à propos de sa petite, âgée de 1 ½ mois. Le papa, qui a une autre fille, Béatrice, âgée de 19 mois, ne se décourage pas pour autant. « On est déjà passés par là, on sait que ça va se placer », dit-il.

Le sommeil des bébés met en effet quelque temps avant de se stabiliser. « Durant le premier mois, les bébés ont un sommeil brisé, indique Évelyne Martello, infirmière clinicienne et auteure du livre Enfin je dors… et mes parents aussi. Ils peuvent dormir 19 heures sur 24, mais c’est un sommeil entrecoupé de périodes d’éveil. « Leurs cycles du sommeil ne sont pas bien installés, dit-elle. Il faut s’attendre à tout. Un bébé peut dormir pendant 10 minutes ou 2 heures en ligne. »

Le saviez-vous?
Les bébés aussi rêvent. À partir de 4 mois, leurs cycles du sommeil sont mieux installés. Ils ont des périodes de sommeil paradoxal, là où se produit la majorité des rêves.

Au fil des semaines, les périodes de sommeil s’allongent. Autour de 3 mois, un bébé peut faire une belle surprise à ses parents et dormir 6 heures de suite. « Mais pour moi, la première nuit, c’est quand un bébé dort du soir au matin », dit l’infirmière clinicienne. Louis-Guillaume se souvient quand Béatrice a dormi sa première nuit alors qu’elle avait environ 6 mois. « On s’est réveillés en même temps qu’elle le lendemain matin. C’était un beau cadeau! »

Pour favoriser le sommeil

Il y a toujours des différences entre les bébés, rappelle Évelyne Martello. « Certains dorment plusieurs heures de suite dès leur naissance, d’autres mettront plus de temps à avoir un sommeil régulier. »

Mettre en place une routine du dodo, comme l’ont fait Louis-Guillaume et sa conjointe avec leur plus grande, favorise toutefois le sommeil. « Chaque soir, après son bain, on raconte des histoires à Béatrice, dit-il. Ensuite, on lui chante une ou deux berceuses et on la met dans son lit où elle s’endort seule. Bientôt, on installera une routine avec Marguerite. »

La nuit vient après le jour
À sa naissance, le bébé ne fait pas de différence entre le jour et la nuit. « C’est pourquoi certains bébés dorment plus le jour que la nuit, explique Évelyne Martello. Les parents peuvent apprendre au bébé à faire cette distinction en étant plus actifs le jour et plus calmes la nuit. » Elle suggère de profiter du jour pour sortir avec votre bébé, lui parler beaucoup et lui faire voir du monde. En revanche, la nuit quand il se réveille, mieux vaut garder les lumières éteintes et éviter les stimulations.

Précieuses dents de lait!

Enfin vous comprenez pourquoi votre tout-petit voulait tout mâchouiller : sa première dent vient de percer! C’est le début d’une longue aventure de dents qui poussent… et qui tombent!

Enfin vous comprenez pourquoi votre tout-petit voulait tout mâchouiller : sa première dent vient de percer! C’est le début d’une longue aventure de dents qui poussent… et qui tombent!

Il n’y a pas si longtemps que la petite Claire, âgée de 10 mois, a eu sa première dent. « Elle est apparue quand Claire avait 8 ½ mois, raconte Annie-Claude, sa maman. Sa deuxième dent a suivi une semaine plus tard. Et là, je sens qu’une autre dent va bientôt percer en haut. »

La première dent de bébé apparaît habituellement autour de l’âge de 6 mois. « C’est une moyenne, précise la Dre Thao Phan, dentiste pédiatrique. Certains bébés ont leur première dent à 4 mois, d’autres à 1 an. Ce sont les deux petites dents du bas qui arrivent en premier, suivies des deux dents centrales du haut. » Les dents de côté s’ajoutent peu à peu et normalement, vers 3 ans, l’enfant a ses 20 dents de lait.

Comment le soulager?

La poussée dentaire peut incommoder votre enfant, mais elle ne le rend pas malade. « Les parents nous rapportent toute sorte de signes, dit la dentiste, mais il n’y a pas d’étude qui prouve que la poussée dentaire cause des rougeurs aux fesses et de la fièvre, par exemple. »

Le saviez-vous?
Même si votre bébé n’a pas encore de dents à 6 mois, il peut commencer à manger. « Les gencives sont très solides, dit la Dre Thao Phan. Elles ne peuvent pas couper, mais elles peuvent écraser des aliments mous sans problème. »

Ces symptômes peuvent être liés à un autre problème de santé, comme un rhume. Ce qui ne trompe pas toutefois, c’est que l’enfant salive beaucoup et a besoin de mâchouiller. « On donne à Claire un jouet fait exprès pour soulager la poussée dentaire, raconte Annie-Claude. Et il faut la surveiller parce qu’elle veut tout se mettre dans la bouche. On l’a déjà retrouvée en train de mâchouiller une gougoune! »

Pour soulager la poussée dentaire de votre enfant, la dentiste conseille de lui masser doucement les gencives avec un doigt propre. Vous pouvez aussi lui donner une débarbouillette trempée dans de l’eau froide ou un anneau de dentition refroidi au réfrigérateur.

Pendant que les dents de lait percent, les 32 dents permanentes, elles, se forment dans les gencives sous les dents de lait. Vers 6 ans ou 7 ans, l’enfant perd sa première dent de lait pour laisser la place à une dent d’adulte. Les dents de lait tombent dans le même ordre qu’elles ont poussé. Les dents d’adulte percent peu à peu jusqu’à l’âge de 16 ans environ.

Beaucoup d’espace entre les dents
C’est normal qu’il y ait beaucoup d’espace entre les dents de lait. « C’est ce que les dentistes aiment, dit la Dre Thao Phan. Ça veut dire qu’il y a de la place pour les dents d’adulte qui sont plus grosses. L’espace entre les dents réduit aussi le risque de caries parce qu’on peut mieux brosser les dents sur tous les côtés. »

Mots doux

Les premiers mots d’un enfant font toujours le bonheur des parents… surtout quand il s’agit de « maman » et de « papa »!

Les premiers mots d’un enfant font toujours le bonheur des parents… surtout quand il s’agit de « maman » et de « papa »!

Quelle joie pour Nadège, la maman de Médérik, 22 mois, et de Dérek, 6 mois, d’entendre son plus grand lui dire « maman ». « J’étais contente que ce soit son premier mot parce que j’étais tout le temps avec lui, dit-elle. Mais “papa” a été son deuxième mot! »

Avant de dire « maman », Médérik, comme tous les enfants, s’est beaucoup exercé. « Autour de 3 ou 4 mois, le bébé se met à gazouiller, explique Christine L’Heureux, orthophoniste. Il peut alors dire des voyelles simples comme AAAAAA avec intonation ou pousser des cris parce qu’il découvre sa voix. Autour de 6 mois, le bébé commence à babiller en produisant des séries de syllabes comme papapa, mamama, dadada. »

La production de mots arrive quand votre enfant associe le son qu’il fait et le sens du mot. Par exemple, si votre enfant produit toujours le même son quand il voit un animal (ex. : « Miaou » quand il voit un chat, ou « Wouf » quand il voit un chien), on considère ce son comme un mot. « Cela survient généralement entre 12 et 15 mois », indique l’orthophoniste.

Les premiers mots

Comme les parents disent souvent « maman » et « papa » et que ces mots sont faciles à dire, ce sont souvent les premiers mots de l’enfant. Les premiers mots prononcés par l’enfant servent à nommer des objets utiles, des routines sociales fréquentes (ex. : « bye ») ou des personnes importantes pour lui.

Le saviez-vous?
En général, les garçons utilisent plus vite que les filles les mots auto, vroum, tracteur alors que les filles utilisent plus tôt des mots comme doux, beau, aimer, cadeau. Cette variance s’expliquerait entre autres par l’attitude différente des parents envers les deux sexes et par l’intérêt des enfants.

« Il les dit parce qu’ils amènent une réponse ou une réaction, dit l’orthophoniste. L’enfant va aussi dire des mots qu’il entend souvent. » Ainsi les mots lait, allo, bébé, bye, dodo, bain, doudou, toutou, coucou font souvent partie des premiers mots. L’intérêt de votre enfant pour des objets ou des activités va aussi influencer ses premiers mots. Nadège se souvient, par exemple, que Médérik a vite prononcé le mot « musique ». « Je mettais souvent de la musique pour danser avec lui », raconte-t-elle.

Plus votre tout-petit entend de mots, plus il peut en comprendre et en dire. De 18 mois à 24 mois, il commence à dire de petites phrases en associant deux mots ensemble. À presque 2 ans, Médérik sait bien se faire comprendre. « Il fait de belles phrases, dit Nadège. Par exemple, il dit : “Je veux du lait” ou “Je veux un livre.” Autour de lui, ça parle beaucoup, les deux grands garçons de mon conjoint jouent souvent avec lui. Ça l’encourage à parler. »

Pourquoi certains parlent plus tôt que d’autres?
« Les enfants apprennent à parler à leur rythme, rappelle Christine L’Heureux. Toutefois, la stimulation de l’entourage, la personnalité et la génétique d’un tout-petit peuvent avoir une influence. Un parent qui suit les intérêts de son enfant, qui nomme ce qui l’attire et qui décrit les actions du quotidien pendant qu’il les fait avec son enfant peut aider à ce que son langage se développe plus rapidement. D’autres enfants développent davantage leurs habiletés motrices et parlent un peu plus tard.

En avant, marche!

Avant que votre tout-petit fasse ses premiers pas, vous l’avez longtemps pris dans vos bras. C’est toute une joie de le voir un jour marcher sans aide!

Avant que votre tout-petit fasse ses premiers pas, vous l’avez longtemps pris dans vos bras. C’est toute une joie de le voir un jour marcher sans aide!

Médérik, 22 mois, a fait ses premiers pas vers 1 an, se souvient Yanick, son papa.
« Il a commencé à marcher en se tenant sur le mur et puis, un jour, il s’est élancé sans aide. J’étais content de le voir aller et j’étais fier de lui, raconte-t-il. C’était drôle parce que Médérik faisait 2 ou 3 pas, puis il s’arrêtait pour danser un peu en pliant les genoux avant de repartir. On dit qu’il a dansé avant de marcher! »

Comme Médérik, la moitié des enfants marchent autour de l’âge de 1 an, mais les premiers pas peuvent se faire entre 10 mois et 18 mois. Habituellement, avant de marcher, l’enfant rampe, puis marche à quatre pattes. « Ces deux étapes permettent au bébé de développer son équilibre et d’apprendre à bouger pour se déplacer, dit Sonya Côté, ergothérapeute. Cela développe aussi de la force dans son cou, ses jambes, son ventre et son dos pour être bien solide en position debout. »

Si votre bébé saute une de ces étapes, vous pouvez le laisser marcher debout comme il le souhaite. Mais il est bon de lui proposer aussi des jeux qui l’amènent à ramper et à se promener à quatre pattes.

Avec ou sans souliers?
Quand votre enfant apprend à marcher, il n’est pas nécessaire de lui faire porter des souliers à l’intérieur de la maison. Marcher pieds nus permet aux muscles de ses pieds de travailler. Cela développe aussi sa stabilité, son équilibre, sa coordination et sa force musculaire.

Comment l’aider?

« Toutes les étapes du développement moteur du bébé le préparent à marcher, indique Sonya Côté. La position sur le ventre, par exemple, travaille les muscles du cou et prépare le bébé à marcher parce qu’il devra se tenir la tête pour ramper, marcher à quatre pattes et ensuite marcher debout. »

Le saviez-vous?
Certains bébés vont si vite à quatre pattes qu’ils mettent plus de temps à marcher. Tout simplement parce qu’ils ne ressentent pas le besoin de trouver une autre façon de se déplacer.

Pour préparer votre bébé, elle conseille de lui donner souvent l’occasion de jouer librement au sol. « Cela lui permet de travailler contre la gravité, de renforcer ses muscles et d’explorer des mouvements », précise l’ergothérapeute.

Le petit dernier de Yanick, Dérek, 6 mois, n’a pas commencé à ramper, mais son papa sait que ça viendra. « C’est un bébé costaud. On le dépose par terre et il ne bouge pas, il est comme une roche, blague le papa. Sérieusement, il se tourne bien du dos au ventre et si on place un jouet près de lui, il peut étirer le bras pour aller le chercher. On le fait souvent jouer au sol. Il aime encore être dans nos bras, mais je sais qu’il va finir par ramper. »

Comme l’enfant est curieux de nature, s’il voit des objets à sa portée, il aura naturellement envie de se déplacer pour s’en approcher et les toucher. C’est ainsi qu’il fera peu à peu suffisamment de mouvements pour avancer, à plat ventre d’abord, puis à quatre pattes. Et enfin, il pourra se lever pour faire quelques pas!

Pipi comme les grands

Avec le premier pipi sur le pot, c’est toute une page de la vie de bébé qui se tourne. Mais même si vous avez hâte de vous débarrasser des couches, il ne faut pas presser les choses. 

Avec le premier pipi sur le pot, c’est toute une page de la vie de bébé qui se tourne. Mais même si vous avez hâte de vous débarrasser des couches, il ne faut pas presser les choses. 

Ce n’est pas le parent qui décide des débuts de la propreté. « L’enfant devient propre quand il est prêt », indique la psychologue Marie-Ève Brabant. Cela arrive quand il peut contrôler sa vessie et ses intestins entre l’âge de 2 ans et 4 ans. « Pour savoir quand commencer cet apprentissage, il faut observer les signes que l’enfant est prêt », dit-elle.

En voici quelques-uns :

  • Votre enfant s’intéresse à ce qui se passe aux toilettes (ex. : il vous suit quand vous y allez).
  • Ses couches restent sèches pendant plusieurs heures.
  • Il se déshabille en partie sans aide.
  • Il comprend des consignes simples et exprime ses besoins (ex. : « Veux du lait »).

« Si on pense avoir vu ces signes, on peut commencer l’entraînement à la propreté, dit Marie-Ève Brabant. Mais si ça ne fonctionne pas, par exemple l’enfant refuse de s’asseoir sur le pot, on réessaye dans quelques mois. »

C’est ce qu’ont vécu Marc et sa conjointe avec leur petite Olivia âgée de 2 ½ ans. Ils ont essayé de l’intéresser au petit pot l’été dernier, mais ça n’a pas marché. Ils l’ont mis de côté pour réessayer à l’automne.

Le saviez-vous?
Un enfant ne peut pas s’essuyer seul correctement avant l’âge de 4 ans. Jusque-là, il a besoin de votre aide.

« On a profité du long weekend de l’Action de grâce pour mettre Olivia en petite culotte, dit Marc. Bien sûr, il y a eu de petits dégâts, mais ça l’a aidée à reconnaître quand elle avait envie. On a aussi placé une feuille à sa hauteur dans la cuisine sur laquelle il est écrit : Olivia fait pipi sur le pot. Elle y met un collant chaque fois qu’elle fait pipi. C’est une belle façon de la motiver. »

Inutile de forcer un tout-petit qui n’est pas prêt à devenir propre, rappelle la psychologue. « Il pourrait ne plus vouloir utiliser le pot. Cela peut aussi causer des problèmes de constipation et l’enfant pourrait vouloir encore moins aller sur le pot. »

Patience et soutien

Certains enfants deviennent propres le jour et la nuit en même temps. « Mais il y a souvent un décalage. Le sommeil peut affecter la capacité de l’enfant à retenir son envie, explique Marie-Ève Brabant. La propreté de nuit peut survenir quelques mois après celle de jour. » De plus, même quand l’apprentissage de la propreté va bien, les petits accidents sont possibles. « Il arrive à Olivia de s’échapper, dit Marc, mais on ne la chicane jamais. On la félicite surtout au maximum quand elle passe une journée complète sans accidents. »

La peur de la grande toilette
Pour que votre enfant se sente en sécurité, il est conseillé d’installer un siège d’appoint sur le siège de la toilette et de placer un petit banc sous ses pieds pour qu’il puisse les appuyer et se sentir plus stable. Cela permet également aux genoux et aux jambes de l’enfant de se trouver dans une meilleure position pour être capable de relâcher les muscles de la vessie.

Veux-tu jouer avec moi?

Les premiers amis de votre enfant sont importants. Avec eux, il ne fait pas que jouer, il apprend à vivre avec les autres.

Les premiers amis de votre enfant sont importants. Avec eux, il ne fait pas que jouer, il apprend à vivre avec les autres.

Marianne, 4 ans, a connu son amie Victoria dans son milieu de garde. « Les filles jouaient beaucoup ensemble à la garderie, raconte sa maman Véronique. Mais on peut dire que Victoria est vraiment devenue son amie l’été dernier, quand elle a invité Marianne chez elle. »

Les enfants commencent à développer des amitiés autour de 3 ans ou 4 ans. « C’est vers cet âge qu’ils peuvent avoir du plaisir à entrer en contac avec d’autres enfants et à créer des relations avec d’autres personnes que leurs parents et leur famille, indique la psychologue Marie-Ève Brabant. Avoir un bon lien d’attachement aide d’ailleurs votre enfant à se faire des amis. Quand un tout-petit se sent aimé et en confiance, il est davantage ouvert aux autres. »

Le saviez-vous?
Vers 18 mois, l’enfant apprécie la présence des autres enfants, mais il joue à côté d’eux et non pas avec eux. C’est ce qu’on appelle le jeu parallèle.

À cet âge, votre tout-petit développe son identité. Il a donc tendance à se lier avec des enfants qui lui ressemblent et qui ont les mêmes intérêts que lui. « C’est pour cela que les garçons ont plus souvent des amis garçons et les filles des amies filles », précise la psychologue. Véronique remarque d’ailleurs que Marianne et Victoria ont des personnalités semblables. « Ce sont deux filles calmes avec une certaine fantaisie qui aiment se déguiser et inventer des histoires. »

Apprendre avec ses amis

« En jouant avec ses amis, votre enfant continue de développer les habiletés sociales nécessaires pour bien vivre avec les autres, dit Marie-Ève Brabant. Avoir des amis l’encourage à partager, à collaborer, à attendre son tour et à résoudre de petits conflits. » Toutes ces situations lui permettent aussi de se développer au niveau affectif, car elles lui font vivre différentes émotions. Avec le soutien d’un adulte, l’enfant peut apprendre à nommer ces émotions et à trouver des stratégies pour les apaiser.

Véronique constate que sa fille grandit aux côtés de son amie. « Nous avons invité à notre tour Victoria à la maison, dit-elle. Et j’étais contente de voir Marianne l’accueillir. Elle lui a fait visiter la maison. Alors qu’avec sa grande sœur de 10 ans, Marianne ne veut pas toujours partager, elle a ouvert son coffre à jouets à son amie et lui a prêté tous ses déguisements. Je l’ai trouvée fine et généreuse! »

Un tout-petit peut-il être amoureux?
Si votre garçon vous dit qu’il aime Léa, ce n’est pas de l’amour comme on l’entend. « Il n’y a pas non plus de connotation sexuelle, dit Marie-Ève Brabant, psychologue. C’est de l’amitié. Il veut dire qu’il s’entend bien avec elle. Cela peut faire qu’ils sont souvent ensemble, qu’ils se tiennent par la main et se font des câlins. Mais il ne faut pas accorder trop d’importance à cette relation et dire par exemple : “Ah! C’est ton amoureuse!” Ça pourrait lui mettre de la pression et influencer ses comportements. » Les amours d’enfance se produisent davantage à partir de la préadolescence vers 9 ans ou 10 ans.
Naître et grandir

Source : magazine Naître et grandir, janvier-février 2018
Recherche et rédaction : Julie Leduc
Révision scientifique : Solène Bourque, psychoéducatrice
Mise à jour : Novembre 2023

Photo : Maxim Morin, gettyimages/Alija