Keven Beauregard, notre Fier Père, n’est pas un grand voyageur. Il a trouvé une façon différente de voyager.Je ne suis pas un grand voyageur, je suis plutôt tombé du côté sédentaire de la clôture.
C’est pas que je n’aime pas ça. C’est toujours plaisant d’aller à 8 heures d’avion pour voir des paysages qu’on ne pourrait admirer ailleurs que là. C’est respirer un autre air. C’est ben ben des affaires. Des affaires que j’apprécie quand je les vis, mais que je n’ai pas comme premier réflexe d’organiser. Ce n’est pas un trip en Australie que j’ai en haut de ma liste quand je mets un maigre montant de côté à chaque paye.
De toute façon, des paysages différents, j’en ai, en masse. Et même que, sans que je n’aie à bouger d’un seul pouce, ils changeront devant mes yeux au rythme des années qui s’accumulent. Le voyage de la parentalité a son lot de paysages extraordinaires.
Jamais, ailleurs, je pourrais voir des sourires aussi francs, provenant de mon ADN. Je ne connais pas l’endroit où je pourrais admirer l’évolution d’un être si cher pour moi. Je ne sais pas s’il y a une montagne dans le Monde qui pourrait m’apporter une fierté comparable à celle que je ressens quand j’entends mon gars à peine fausser pendant son spectacle de chant dans sa classe de maternelle à Noël. Nulle part ailleurs je pourrais voir cette petite bête, à moitié endormie, traverser en un éclair un corridor pour se rendre de sa chambre à la salle de bain, les petites culottes aux chevilles...
Et tu sais, toi voyageur, quand on se croisera éventuellement, et que tu voudras me parler du trip de ta vie en Irlande, saches que mes seules répliques seront mes souvenirs et les événements cocasses de mon voyage à moi. Et ça se peut fort bien que moi aussi je veuille te montrer 3-4 photos…
Un jour, je vais essayer de me payer un voyage déstabilisant dans les horizons d’ailleurs.
Mais en attendant, j’essaie au max de profiter des bonheurs que me procure mon voyage en famille.
17 janvier 2019
Photo : GettyImages/ljubaphoto