Un instinct de parent, ça vaut de l’or

Un instinct de parent, ça vaut de l’or

Des rêves, j’en ai des tonnes. Si vous saviez! Mais, séjourner au Manoir Ronald McDonald et à l’Hôpital Sainte-Justine ne faisait pas partie de mes rêves ni de mes plans. Mais il arrive parfois des événements imprévisibles qui modifient le cours des choses. Je vous raconte...

Mon petit dernier, âgé d’un peu plus de 3 mois, est suivi de près par son médecin, au Lac-Saint-Jean, surtout pour des problèmes importants de reflux gastro-oesophagien. Samedi dernier, son état se détériorait et de nouveaux symptômes nous inquiétaient au plus haut point. Rien à voir avec le reflux. Pour s’assurer d’être auprès de spécialistes et parce que notre instinct de parents nous dictait que c’était la chose à faire, nous avons pris la direction de Montréal. Plus de 5 heures de voiture.

En route, nous avons téléphoné au Manoir Ronald McDonald, un lieu de séjour à quelques pas du CHU Sainte-Justine, destiné aux familles qui ont des enfants hospitalisés et qui proviennent de l’extérieur de la région de Montréal. Ma conjointe et moi ne connaissions pas trop l’endroit, mais une amie lui avait dit qu’il pouvait s’agir là d’une bonne option pour nous, si nous devions rester à Montréal pour quelques jours. Dieu merci! Une chambre était disponible.

Nous y sommes débarqués avant même de passer à l’urgence de Sainte-Justine, sans avoir la confirmation que nous serions là longtemps. Encore une fois, notre instinct de parent nous disait que nous n’étions pas près de partir.

Une visite guidée de l’endroit nous a épatés et, surtout, a contribué à nous mettre un peu plus en confiance, à nous calmer. Tout est pensé et organisé pour nous faciliter la vie : vastes cuisines communes, réfrigérateurs et congélateurs, chambres confortables avec salle de bain privée, salons, salles de jeu, Internet sans fil, salle de lavage, etc.

Puis, nous nous sommes dirigés vers l’urgence, où le cas de notre petit a été jugé prioritaire. En moins d’une heure, un médecin est venu nous retrouver et nous apprenions que, comme nous l’avions anticipé, nous passerions les prochains jours bien loin de la maison et que des spécialistes se joindraient à nous dès le lendemain.

« Vous avez pris la meilleure décision de votre vie. Vous êtes au bon endroit. », nous a-t-on dit.

Nous faisons donc maintenant partie de ces familles qui, bien que terriblement inquiètes, vivent au jour le jour, font la navette entre le Manoir et le CHU Sainte-Justine, se lancent des sourires remplis d’émotions, de compassion et d’espoir, sans même se connaître.

Nous sommes une famille qui apprécie le dévouement et le côté « humain » des professionnels de la santé, qui remercie la Fondation des amis de l’enfance de Montréal, propriétaire du Manoir. Surtout, nous sommes une famille forte. Une famille qui espère. Une famille qui croit en la vie.

Ne sous-estimez jamais votre instinct de parent.

*Ce texte a été rédigé lors de la deuxième journée d’hospitalisation de bébé. Nous avons appris 2 jours plus tard que sa vie n’était pas en danger, mais qu’il souffrait d’épilepsie infantile (spasmes infantiles), une maladie rare et grave chez les bébés.
 

18 mars 2013

Naître et grandir

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