Mes trucs pour confier des tâches aux enfants

Mes trucs pour confier des tâches aux enfants
Par Dr Nicolas Chevrier, Psychologue
Un indice : je me suis concentré sur des objectifs réalistes.

Dans la famille Chevrier, nous sommes 5 qui vivons ensemble dans la même maison. Deux parents débordés qui tentent de se diviser équitablement les nombreuses tâches ménagères. Trois enfants d’âges différents, actifs et qui déplacent de l’air (et des jouets!). Bref, des enfants certainement comme les vôtres. Dans un tel contexte, quelle position est-ce qu’un parent peut prendre concernant les tâches de chacun?

D’abord, je dirais que dans notre cas, c’est avant tout une question de survie. Je pourrais vous dire que la première raison c’est le développement des responsabilités et de l’autonomie de chacun des enfants. Mais ce serait vous mentir. La première raison, c’est vraiment qu’on en a trop à faire.

Des objectifs réalistes

Nous avons dû être structurés quant à la distribution des tâches familiales. Comment faire pour être efficace? En fait, j’ai pu constater assez rapidement que je devais éliminer le mot efficace de mes attentes concernant les tâches. On doit plutôt se concentrer sur des objectifs réalistes.

Je dois me demander ce que Leeloo est capable de faire. Essuyer la table de cuisine? C’est bien. Passer le balai dans la cuisine? C’est bon si on accepte qu’il reste trois ou quatre cheerios par terre après coup! Passer derrière elle pour lui démontrer son inefficacité, ce n’est pas l’idée du siècle. C’est même une très mauvaise idée. On veut que l’enfant puisse développer son sentiment d’auto-efficacité et, pour ce faire, on doit lui montrer la bonne façon de faire et lui demander de le faire devant nous. De cette façon, l’enfant est fier de ce qu’il a accompli et apprend comment faire encore mieux la prochaine fois.

Mes trucs pour des tâches réussies

Je dois d’abord vous révéler un truc : j’ajuste mes attentes.

C’est la première étape pour que les tâches soient réussies. En effet, il ne faut pas s’attendre à ce qu’un enfant de 4-5 ans soit capable de bien faire la tâche. On veut qu’il fasse la tâche comme il le peut, c’est tout!

Second truc : je laisse mes principes au vestiaire! Dehors l’égalité. Vive l’équité!

Quand on demande à nos trois enfants de ranger la salle de jeux, même si les jeux de certains sont plus présents que ceux des autres, il est clair que la quantité de travail sera proportionnelle à l’âge. C’est un fait qu’il faut accepter. On doit également renforcer nos plus vieux à accepter ce fait. Ils ne feront pas tous la même quantité de travail et c’est correct! Si vos plus vieux continuent à être récalcitrants, rappelez-leur que lorsqu’ils avaient l’âge de leur frère ou de leur sœur, c’est vous qui écopiez de la plus grande part du ménage pendant qu’eux jouaient. Cette situation n’est peut-être pas équitable, mais elle est juste!

Finalement, mon troisième truc : j’en fais un jeu.

Le moment le plus agréable à faire des tâches ménagères est lorsqu’on transforme la tâche en jeu. Faire la cuisine peut sembler une corvée ou, au contraire, peut devenir une activité créative. Lorsque je fais de la cuisine, je vais souvent demander à Leeloo et Akira de venir jouer au restaurant. Chacun devient un aide-cuisinier, Akira peut manier certains couteaux et couper des légumes. Leeloo peut, de son côté, laver les légumes et aller chercher les ingrédients. De cette façon, ils participent aux tâches ménagères et ils le font avec plaisir. En effet, associer le plaisir aux tâches ménagères est probablement la meilleure façon de les amener à vouloir aider et en faire plus.

Ces petits trucs nous permettent de faire des tâches familiales un lieu où l’enfant pourra développer son sens des responsabilités et son estime de soi. En effet, rien de mieux pour l’estime de soi que le sentiment du devoir accompli!

 

21 mars 2017

Naître et grandir

Photo : GettyImages/djedzura et maximkabb

Partager