Aux soins intensifs avec mon enfant

Aux soins intensifs avec mon enfant
Hospitalisé depuis quelques jours, notre garçon a dû être transféré aux soins intensifs, puisque les choses n’ont vraiment pas tourné comme prévu.

Rédiger un texte alors que mon enfant est hospitalisé, c’est un exercice que j’ai déjà fait par le passé. Mais, le faire alors qu’il se trouve aux soins intensifs du CHU Sainte-Justine, c’est nettement plus intense.

Mon fils était hospitalisé depuis quelques jours, mais les choses n’ont vraiment pas tourné comme prévu et il a dû être transféré aux soins intensifs.

Comme je l’ai écrit sur ma page Facebook, « aller aux soins intensifs, c’est comme partir avec un aller simple pour un pays qui te fout vraiment la chienne, que tu ne connais pas du tout, en espérant que tu seras l’un des chanceux qui réussira à mettre la main sur un billet de retour une fois sur place. »

Parfois, tout peut se mettre à aller tout croche alors qu’on ne s’en attendait pas du tout. Je crois qu’en tant que parents, il faut prendre le temps de s’arrêter pour réaliser la chance que nous avons lorsque nos enfants sont en santé.

Personne n’est à l’abri

Ce sera cliché d’écrire quelque chose comme ça, mais nous prenons trop souvent la santé pour acquis en pensant que les mauvaises nouvelles n’arrivent qu’aux autres et que nous sommes à l’abri des tempêtes.

Notre enfant a plusieurs problèmes de santé, mais devoir l’emmener aux soins intensifs, c’était plus significatif que tout ce qui était arrivé auparavant. Pour moi, c’était un peu comme l’accompagner jusque sur le bord du précipice, sans trop savoir s’il aurait suffisamment d’équilibre pour ne pas être englouti par le gouffre.

C’est fou à quel point, en tant que parent, on se sent impuissant et on doit remettre toute notre confiance entre les mains des professionnels de la santé et des spécialistes dans une pareille situation.

Ça m’a fait réaliser encore plus la fragilité de la vie et la chance que j’ai d’avoir des enfants.

Nos enfants ne nous appartiennent pas

Khalil Gibran écrivait cela il y a presque 100 ans et il avait tellement raison!

Nos enfants sont ce que nous avons de plus précieux dans la vie et je suis convaincu que, tout comme moi, vous seriez prêts à absolument n’importe quoi pour les vôtres.

Mais, nos petits ne nous appartiennent pas. Ils nous sont confiés, pour un temps seulement, pour nous rendre meilleurs en tant qu’êtres humains et pour nous permettre de les aider à grandir en étant le mieux outillés possible pour faire leur petit bonhomme de chemin.

Non seulement il faut réaliser que rien n’est éternel, mais aussi que tout notre équilibre est fragile et peut être chamboulé du jour au lendemain. Je pense qu’il faut surtout vivre le moment présent et apprécier, aimer.

S’apprécier et s’aimer aussi. Entre nous, en tant que famille.

Le plus fort possible, le plus intensément possible, avec nos qualités, nos défauts et nos nombreuses imperfections.

Mon garçon a eu la chance de décrocher un billet de retour. Et ce soir, le bisou que je déposerai sur son front sera particulièrement significatif pour moi.

 

2 février 2018

Naître et grandir

Photo : Jean-François Quessy

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