La ronde des visites

La ronde des visites
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Je sais bien que la famille élargie et les amis souhaitent partager le bonheur des nouveaux parents et rencontrer le nourrisson. Pour ma part, j’ai toujours été une louve. Une maman qui s’isole avec ses petits.

Chaque parent réagit à sa façon à la suite d’un accouchement. Pour ma part, j’ai toujours été une louve. Une maman qui s’isole avec ses petits.

Je sais bien que la famille élargie et les amis souhaitent partager le bonheur des nouveaux parents et rencontrer le nourrisson. Plusieurs écrivent ou téléphonent pour passer à la maison. Dans mon cas, c’était inutile. Je rappelais très peu et ne répondais pas aux courriels et textos.

Mon comportement vous semble peut-être égoïste. Mais pour moi, c’était un réflexe de survie. Jamais un de mes bébés n’a été paradé devant mon entourage personnel ou professionnel.

Mes grossesses et mes accouchements ont été exigeants, j’avais besoin de temps pour récupérer. L’adaptation à chaque bébé demandait aussi de l’énergie, tout comme l’allaitement. Je souhaitais me reposer. Même ceux qui proposaient une visite éclair finissaient toujours par passer au minimum une heure à la maison. Souvent, leur passage coïncidait avec la sieste de bébé et celle que je ne pouvais malheureusement pas faire parce qu’ils étaient dans mon salon. Donc, je refusais les visites.

À la naissance de mon aînée, ce réflexe maternel était déjà présent, mais je vous avoue que j’avais plus de difficulté à dire non. À la naissance de Léonard, mon quatrième et dernier enfant, ça ne me gênait pas du tout. Je pensais à mon bien-être et à celui de mes enfants. Tant pis si ça vexait quelqu’un! Les gens qui nous aiment comprennent généralement très bien ce besoin d’isolement.

À l’occasion, je songeais aussi à tous les microbes qui circulent. Plus le cercle des visiteurs est restreint, moins mes bébés étaient à risque de contracter une maladie. Une autre bonne raison pour créer un cocon étanche après l’accouchement.

Je me rappelle très bien, après la naissance de ma benjamine, que mes grandes filles trouvaient difficile de passer en « deuxième » après le bébé. Les visiteurs voulaient prendre Blanche, s’informaient de sa santé, de son sommeil, de son appétit. Les grandes faisaient des crises, parlaient fort ou faisaient des pitreries pour avoir de l’attention. Heureusement, mes parents et mes beaux-parents ont toujours pris soin de combler leur besoin évident d’attention. À leur arrivée, ils cajolaient les grandes avant de prendre le bébé, par exemple. Ce sont d’ailleurs les seuls visiteurs qui venaient à la maison dans les jours qui suivaient l’accouchement.

Si être entourés vous énergise et que vous souhaitez présenter votre petite merveille à la parenté et les collègues : parfait! Mais si, comme moi, vous avez envie d’intimité et de repos après un accouchement, je vous encourage à respecter votre besoin. Il sera toujours temps, dans un mois (ou six), de faire la ronde des visites.

 

Mise à jour le 18 août 2025
Publiée originalement le 19 novembre 2015

Naître et grandir

Photo : GettyImages/pixdeluxe

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