La ronde des visites

La ronde des visites
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Je sais bien que la famille élargie et les amis aimeraient voir le p’tit dernier. Rien ne presse. L’accouchement est exigeant, j’ai besoin de temps pour récupérer.

J’ai réintégré ma tanière. Ma maison est un refuge où je m’abrite avec mon amoureux et mes enfants. Je suis une louve après un accouchement.

Je sais bien que la famille élargie et les amis aimeraient voir le p’tit dernier. Plusieurs écrivent ou téléphonent pour passer à la maison rencontrer Léonard. Je retourne très peu d’appels. Dans un mois (ou dans six), il sera encore temps de présenter mon fils à mon entourage. Rien ne presse.

Mon comportement vous semble peut-être égoïste. Mais pour moi, c’est un réflexe de survie. Jamais un de mes bébés n’a été paradé devant mon entourage personnel ou professionnel.

L’accouchement est exigeant, j’ai besoin de temps pour récupérer. L’adaptation au bébé demande aussi de l’énergie, tout comme l’allaitement. Je souhaite me reposer. Même ceux qui proposent une visite éclair finissent toujours par passer au minimum une heure à la maison. Souvent, leur passage coïncide avec la sieste de bébé et celle que je ne pourrai malheureusement pas faire parce qu’ils sont là. Donc, je refuse les visites.

À la naissance de mon aînée, ce réflexe maternel était déjà présent, mais je vous avoue que j’avais plus de difficulté à dire non. Aujourd’hui, ça ne me gêne pas du tout. Je pense à mon bien-être et à celui de mes enfants. Tant pis si ça vexe quelqu’un! Les gens qui nous aiment comprennent généralement très bien ce besoin d’isolement.

À l’occasion, je songe aussi à tous les microbes qui circulent en cette période automnale. Plus le cercle des visiteurs est restreint, moins Léonard est à risque de contracter une maladie. Une autre bonne raison pour profiter de bébé en toute intimité.

Je me rappelle très bien, après la naissance de ma benjamine, que mes grandes filles trouvaient difficile de passer en « deuxième » après le bébé. Les visiteurs voulaient prendre Blanche, s’informaient de sa santé, de son sommeil, de son appétit. Les grandes faisaient des crises, parlaient fort ou faisaient des pitreries pour avoir de l’attention. Heureusement, mes parents et mes beaux-parents ont toujours pris soin de combler leur besoin évident d’attention. À leur arrivée, ils cajolent les grandes avant de prendre le bébé, par exemple. Ce sont d’ailleurs les seuls visiteurs qui viennent à la maison dans les jours qui suivent l’accouchement.

 

19 novembre 2015

Naître et grandir

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