Revisiter sa propre enfance

Revisiter sa propre enfance
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
À travers leurs expérimentations, leurs bobos, leurs joies toutes simples, mes enfants me rappellent des morceaux de mes premières années de vie.

On vient encore de tourner une page du calendrier. Le 10e mois de l’année s’est installé avec la promesse des arbres colorés et la saveur des friandises qui seront récoltées à l’Halloween. Octobre a toujours été mon mois préféré.

Près de moi, assis sur la pelouse, Léonard mange du gazon. À pleines poignées! (Quand ce n’est pas du gazon, c’est du sable, la preuve en photo.) Je lui ai déjà dit d’arrêter ce comportement, sans succès. Les brins d’herbe lui roulent à présent sur la langue et il recrache le tout… avant de trouver une nouvelle talle, plus verdoyante, qu’il goûtera de la même manière.

En le voyant faire, la salive me vient à la bouche. Je me rappelle toutes les fois où, enfant, je m’allongeais avec mon grand frère dans l’herbe derrière la maison familiale. Nous cherchions tous les deux des feuilles d’oseille. Cette petite plante potagère est cultivée pour ses feuilles comestibles au goût très acidulé. J’adorais en manger! Allez savoir pourquoi, mais de mémoire, il en poussait un peu partout sur notre terrain, surtout à la lisière du champ. J’en mangeais autant que je pouvais en trouver.

Mais de temps en temps, je confondais l’oseille avec d’autres plantes dont le goût amer me reste encore en bouche, 30 ans plus tard. C’est ce à quoi je pense en regardant mon fils recracher sa collation de gazon.

Je ne peux m’empêcher de sourire. J’avais oublié ce souvenir depuis des années. Mes enfants me font souvent revisiter ma propre enfance. À travers leurs expérimentations, leurs bobos, leurs joies toutes simples, ils me rappellent des morceaux de mes premières années de vie. C’est un cadeau inestimable.

À l’occasion, le souvenir qui remonte est douloureux; mais la majorité du temps, ce sont des faits anodins qui me réchauffent l’âme.

 

6 octobre 2016

Naître et grandir

Photo : collection personnelle, Josée Bournival

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