Rebaptiser le congé parental?

Rebaptiser le congé parental?

Il y a peu de temps, la vie m’a donné la plus grande récompense du monde : celui d’être sacré papa pour une deuxième fois. L’apogée après avoir patienté pendant 9 mois, jour pour jour! Notre petit bonhomme s’est laissé désirer jusqu’à la date prévue d’accouchement de ma conjointe.

Il n’y a rien de plus beau que  d’ouvrir les portes de son coeur à un nouveau-né. J’ai plané au début de mon congé de paternité de 5 semaines, puis j’ai rapidement pris conscience de l’ampleur de la tâche. À vrai dire, j’ai trouvé l’expérience énormément plus exigeante que la première fois, physiquement et psychologiquement.

Dites-moi que ce n’est pas l’âge qui est déjà en train de me rattraper!

Après mes 5 semaines à la maison, me voilà donc de retour au travail, à temps plein.

Je ne vais pas m’en plaindre puisque je suis plutôt heureux de retourner au boulot et pour plusieurs raisons : j’adore mon emploi. J’avais hâte de reprendre un rythme de vie plus « normal » et je me suis un peu ennuyé des gens avec qui je travaille. Mais, contre toute attente, je pense que je commençais surtout à avoir cruellement besoin de me changer les idées et qu’il fallait que je me repose de mon congé de paternité de 5 semaines!

Oui, vous avez bien lu.

J’ai besoin de repos! Je dois me remettre de mon congé. Je suis crevé. Crevé raide.

Je peux bien analyser les dernières semaines de tous les angles possibles, je ne vois pas en quoi ce qu’on nomme « congé parental » aura été un congé. Le temps est venu de rebaptiser cette expression parce que, vraisemblablement, il n’y avait strictement rien qui s’apparentait à une pause dans les 5 semaines réglementaires que j’ai prises, pas plus qu’il doit y en avoir pour une maman qui demeure à la maison pour 1 an. Encore moins, j’imagine.

Bien sûr, j’ai pu profiter d’une exemption de travail de mon employeur. Sur ce point-là, je pourrais parler de congé.

Mais ce petit répit me semble bien mineur lorsque je le compare à la réalité quotidienne à laquelle j’ai été confronté. D’ores et déjà, je peux vous dire que jumeler un « congé parental » à la période du temps des fêtes n’est pas non plus l’idée du siècle! Malgré cela, c’est ce qui nous est aussi arrivé pour notre premier enfant.

Deux en deux, dit-on.

Et, parlant de deuxième enfant, voilà un autre point important qui devrait nous motiver à rebaptiser le « congé parental »... Parce que si vous avez un autre ou d’autres (au pluriel!) enfants à la maison, l’arrivée d’un nouveau-né ne risque pas d’avoir le même effet sur vous qu’une journée où vous passerez du sauna aux bains froids dans un spa en pleine nature. Plus encore, si vous êtes comme ma conjointe et moi et que vous vous dites « nous sommes à la maison alors il ne faudrait pas aller porter notre grand à la garderie trop souvent! », c’est d’autant plus vrai.

Pour vous dresser un topo rapide, mes 5 semaines ont ressemblé à :

  • des couches qui n’en finissaient plus de se remplir;
  • un grand garçon fiévreux pendant 7 jours;
  • des lunettes pour le grand garçon à la suite d’une visite chez l’ophtalmologiste;
  • des vomis en jet à 2 mètres de distance et des problèmes intenses de reflux gastriques;
  • une visite à l’urgence le 23 décembre pour fiston premier;
  • une visite à l’urgence le 24;
  • un réveillon dans la nuit du 24 au 25;
  • une visite pour bébé à l’hôpital le 25 pour une échographie;
  • un souper de famille le soir même, un dîner de famille le lendemain;
  • des cadeaux commandés sur Internet qui n’arrivent pas à temps (quoi de plus agréable que de dire à quelqu’un que son cadeau de Noël n’a pas été livré dans les délais prescrits?);
  • quelques jours dans la parenté en Mauricie;
  • des nuits qui s’apparentaient davantage à des siestes;
  • un nourrisson qui criait beaucoup plus que la normale et qui avait de la difficulté à tolérer certains médicaments, et j’en passe.


Je me relis et je m’épuise!

D’accord, je n’ai peut-être pas eu le parcours standard. Tout de même, je pense que nous devrions parler de période « d’adaptation parentale » et non de congé.

Qu’en dites-vous?

Ah oui! J’oubliais.

Entre tout ça, nous avons réussi à écouter plusieurs films de Noël, à faire de la popote en famille (du ragoût de boulettes, des « cherry blossom », des brownies, des muffins, etc.), à nous balader en forêt, à jouer à plein de nouveaux jeux, à prendre du temps sous de grosses doudous, à rire des nouveaux sons de bébé, à avoir nos premiers pipis sur le pot, à nous émerveiller devant un enfant de 2 ans qui fait un grand frère exceptionnel, à magasiner, à jouer dans la neige et à avoir des tonnes de discussions amusantes parsemées de fous rires.

Finalement, « l’adaptation parentale », il y a certainement moyen d’y trouver de bons côtés!

N’empêche que je suis crevé.

 

21 janvier 2013

Naître et grandir

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